III : Tia Fernanda

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Ma respiration était haletante et mon rythme cardiaque toujours aussi rapide. Je passai, à plusieurs reprises, ma main sur mon visage et tentai de reprendre mes esprits pour faire le point sur la situation.

Daniela avait non seulement fui un barrage, mais elle avait aussi renversé un guardia sur son passage.

Un sentiment de désespoir me gagna. Ma carte d'identité était, à présent, entre les mains des hommes de Carlos Hernandez. Ces derniers disposaient de toutes les informations nécessaires pour me retrouver. J'allais bientôt avoir tout un cartel, assoiffé de vengeance, à mes trousses.

Un triste sort m'attendait, cela ne faisait aucun doute. Mes lèvres se mirent à frémir face à ce constat tragique. Je n'arrivais toujours pas à réaliser ce qui venait de se produire.

Assise par terre, le regard vide, Dani n'avait pas bougé d'un poil. L'estomac encore noué par les secousses, j'enlevai mes talons et sortis, avec rage, du véhicule.

—Qu'est-ce que tu as fait, soufflai-je. Qu'est-ce que tu as fait, putain !

Je fis quelques pas chancelant sans but précis, au bord de l'hystérie. Ma meilleure amie ne réagit pas. Son visage pâle n'affichait pas la moindre expression. Je l'observai avec haine, me retenant de lui sauter dessus. Comment pouvait-elle se permettre une telle passivité ?

Je pris une longue inspiration saccadée et concentrai tous mes efforts pour pouvoir réfléchir à une solution. Nous nous pouvions pas rester ici, c'était trop dangereux.

Debout ! On est dans la merde ! Ils ont ma carte d'identité ! Ils vont s'en prendre à ma grand-mère ! m'énervai-je.

Ma meilleure amie me regarda soudain avec effroi, puis se mit à sangloter bruyamment. Ses cris aigus résonnèrent dans tous le parking.

—Je suis désolée ! Tout ça, c'est de ma faute, j'irai leur parler pour leur dire que tu n'y es pour rien ! hurla-t-elle.

Je regardai autour de moi, paniquée à l'idée que quelqu'un nous surprenne. Les guardias devaient sans doute être à nos trousses en ce moment.

—Arrête de faire autant de bruit, sifflai-je entres mes dents. On va se faire tuer. Il faut qu'on s'en aille.

Je la tirai par le bras pour la forcer à se relever et l'amenai jusqu'à la voiture. Une fois à l'intérieur, je verrouillai toutes les portières par précaution. La radio se mit automatiquement en marche et m'arracha un sursaut. Je m'empressai de l'éteindre, d'un geste brusque.

—Il faut qu'on aille chez ma grand-mère, elle connait la tante des Carlos. Elle pourra peut-être nous aider, lui expliquai-je.

Daniela ouvrit la boîte à gants et sortis un paquet de mouchoirs. Elle essuya ses larmes et les filets de morve, qui pendaient à son nez.

—On ne peut pas partir tout de suite, on risque de tomber sur un autre barrage. Il faut attendre le lever du jour, répondit Daniela d'un ton plus calme.

—Je vais l'appeler.

Je saisis mon téléphone et composai le numéro d'abuelita. Celle-ci mit quelques temps avant de décrocher. Sa voix ensommeillée me fit comprendre que mon coup de fil l'avait réveillée. Je lui racontai en détail ce qui venait de se produire, me retenant d'éclater en sanglots.

Los Intocables (sous contrat d'édition chez New Rules)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant