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Une vie à plusieurs sens

Nathan

Une fois dans le bureau l'infirmière me demanda des explications sur l'acte que j'avais fait avec mon « ami », que répondre à cette question ? Qu'est-il pour moi ? Je n'en sais rien.

Malgré mes maigres onomatopées l'infirmière voulait savoir si j'étais gay ou non et si ce que j'avais raconter sur Alya à la psychologue étaient vraies. Je l'aimais, j'étais fou amoureux. « Je ne suis pas gay mais il est spécial pour moi » c'était la seule phrase que j'avais dit avec confiance,en quittant le bureau, le sourire aux lèvres, oui j'étais amoureux d'Alexandre. À partir d'aujourd'hui j'assumerais ces sentiments tant refoulés. Maintenant il devait oublier Alya, mais comment faire ? Une fois dans ma chambre, mon cerveau tournait à toute allure, la musique me démontant les oreilles, je voulais m'évader, malheureusement ce fût court, la psychiatre voulait me voir, bon sang quand est-ce que je pourrais me poser quelques minutes ?

- Nathan. Je voudrais que tu me racontes pourquoi tu évites les contacts physiques avec le personnel soignants, j'ai appris que tu avais légèrement brutalisé un infirmier qui t'avait touché l'épaule ?

- Ah oui, j'avais oublié cet accident, ce n'était pas contre l'infirmier, juste que c'était un homme. Oui j'ai peur du contact avec les hommes. Avec Alexandre c'est différent je lui ouvert la porte de mes murs de mon cœur.

Je n'aime pas le contact avec les hommes c'est tout. Là aussi c'était la seule réponse que je pouvais apporter, je ne voulais pas leur avouer, j'avais tellement honte, ils ne devaient pas savoir. Sans que je me rende compte les larmes coulaient, d'un cri strident un hurlement de désespoir à envahit le bureau du psychiatre.

- Nathan... Je te ne te force à rien, mais en voyant ton état actuel, j'aimerais vraiment que tu me dises ce qu'il s'est passé dans ton passé.

Je devais lui dire au final, je n'étais pas prêt, au final on est prêt jamais dans n'importe quelle circonstances. Ma voix vrilla.

Un homme. Pensant que j'étais gay.. du moins je le cachais, car j'aimais une fille. Oui c'est un peu paradoxal. Il est venu me voir, nous avions parlé, je rigolais bien avec lui j'avais 15 ans. À un moment il voulait que lui fasse une fellation. Je me sentais piégé, j'avais peur de son regard si imposant. Alors je l'ai fait, plusieurs fois, de force, je n'osais pas dire non. Il savait pour moi et me menaçait de lui à tout le monde, déjà que j'étais la cible des moqueries, on me battait souvent à cause mon obésité.

Merci. Je comprends mieux, vois-tu encore cette personne ? M'annonça t-elle plutôt doucement. Sur ces mots je voulais partir, elle devait sentir, et m'autorisa à quitter ce bureau

où mon secret avait éclaté.

Dans ma chambre je poussa à nouveau un cri, je ne voulais pas succomber à cette lame cachée dans un téléphone, je voulais lui prouver que j'étais plus fort qu'elle, mais non, c'est elle qui fût beaucoup trop forte. Je regardais mes cuisses en sang, une plaie plutôt profonde, putain mais qu'ai-je fais ?! Je regrettais mon geste,la seule réaction que j'ai eu c'est de courir à l'infirmerie, en pleurs, tremblant, ma respiration était tellement rapide que j'avais l'impression que mon cœur allait s'arrêter, les soignants ayant vu le rapport du psychiatre ne m'en avaient pas tenu rigueur, ils me soignèrent, une aide-soignante au bord des larmes, je me sentais pitoyable, toujours tremblant, je murmurais des mots, j'étais perdu,tout ces souvenirs qui étaient sous cadenas avaient surgit dans ma tête d'un coup, comme si on m'avait remis un coup de couteau fatal. À cet instant je voulais juste parler à Alexandre, entendre sa voix chaleureuse, l'avoir contre moi, pleurer de toutes mes forces, tout lui dire, pour les soignants c'était difficile de me voir dans cet état, j'étais souvent entrain de rigoler ou de faire rire les autres, cherchant parfois les soignants qui prenaient cette provocation avec humour, mais là toutes mes barrières avaient explosées.