chap3

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Ces gens là , je les ai toujours appeles secrètement "les vautours ". Papa avait fait de ses frères et soeurs des partisans du moindre effort . Ils ne travaillaient pas mais venaient tous les mois récupérer une enveloppe comme un dû . Ils ne s'interressaient pas a nous . Tout ce qui leur interressait , c'était l'argent de papa .
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Oui les vautours ne nous ont jamais aimé parcequ'ils n'aimaient pas maman : elle était différente . Différente de par ses yeux bleues qu'ils assimilaient à des yeux de djinns . Malédiction ! disaient ils quand elle passait , depuis quand les noirs avaient des yeux de couleur azur et une peau aussi pâle ? Ils ne pouvaient pas comprendre . Dans leur têtes de naïfs : maman étaient trop belle pour être humaine . C'était une sorcière qui avait envoutés leur fils . D'autres plus idiots et verts de jalousie , disaient que papa avait épousé une femme Djinn pour devenir riche . c'étaient la seule explication de notre richesse et pourtant ils venaient toujours récupérer leur "dû" à la fin du mois . Ahlala ! Et la rumeur pris de l'ampleur le jour oú un de mes cousins a eu la brillante idée de me menacer avec une flamme de briquet . Je devais avoir quatre ou cinq ans et j'avais peur des flammes . Quand il s'est mis a me menacer de me bruler , je pleurais à chaudes larmes et le priais de ne pas faire ça . Il le raconta à sa mère , femme tres supersticieuse . Cette dernière en fit son arme contre nous : d'apres elle , c'était la confirmation que nous étions des djinns , danio ragal safara et quand on regarde quelqu'un nos yeux brillent ! Entre nous qui n'a pas peur du feu ? Oui c'est vrai , maman et moi avions un regard tres perçant et je sais qu'avec les idées qu 'ils s'étaient mis dans la tête : ça devait donner un autre effet . Pffffff , c'était vraiment bête . Toute la famille eut vent de cette histoire et se méfiait de nous . Les enfants détalaient à toute vitesse des qu'ils me voyaient. Pour mon frere , c'était supportable car il ressemblait à papa en plus clair . Ils ont commencé a créer des histoires à notre sujet même ceux qui ne nous connaissaient pas ! Ah oui , c'est ça le Sénégal ; lou nex waay , mou wax! (on peut créer des histoires à tout bout de champ. Peu importe !) Et comme j'étais la copie conforme de Maman : j'étais aussi maudite . Au début , nous souffrions de cette situation mais papa nous avait appris à les comprendre car eux ne pouvait pas comprendre . C'était donc notre rôle de le faire . il convoqua une réunion et les menaça tous de leur couper les vivres s'ils n'arretaient pas de colporter des histoires à notre sujet . N'étant pas bêtes du tout , ils firent profil bas . Néanmoins cela ne les empêchaient pas de faire des invocations pour entrer chez nous , les plus courageux s'aventuraient à nous lancer des piques . Et comme j'étais tres espiègle , des que j'entendais quelque chose de déplaisant , je me mettais à fixer son auteur comme pour le sonder et il se mettait immediatement à trembler comme une feuille . C'était trop marrant à la fin ! Avec le temps , j'avais grandi et j'avais compris que ce petit jeu ne faisaient qu'encourager les rumeurs . J'ai donc commencé à être sage , à faire comme maman . Sauf que je n'étais pas maman , j'avais pris le caractère de papa . Ce qui fait que je n'acceptais pas l'injustice , je ne me laissais pas faire . Pour ne pas affecter maman à cause des disputes que je créais , j'ai commencé à me replier sur moi même . J 'ai décidé de m'éloigner de la famille de papa tout en gardant une grande haine à leur égard. C'était à cause de leur bêtise que je n'avais pas de cousins , pas de liens avec mes cousines . C'était à cause de leur jalousie que je ne les connaissais pas . Maman était la fille unique d'un commerçant peulh et d'une algérienne . Elle n'avait pas grandi ici , c'est pourquoi, elle ne connaissait pas sa famille au Sénégal . Mais elle parlait tres bien le pulaar , l'arabe et le français . Elle avait rencontré papa à Alger , ils s'y marrierent avec la bénédiction de mes grands parents maternels qui mourrurent quelques temps apres . C'est papa qui la ramena au Sénégal à la grande surprise de Grand mère et de mes oncles et tantes . Saïd avait ramené une djinn d'Alger au lieu d'épouser sa cousine et homonyme de sa maman. Surtout que maman parlait peulh comme eux : c'était pas normal !
Entre temps , papa implanta sa sociéte qui exercait dans l'architecture . En moins d'une decennie , il accumula une fortune colossale nous hissant ainsi au rang de bougeois . Son succes était trop rapide : c'était pas normal!
Rien n'était normal chez nous pour eux !
A la mort de Maman , ils ont essaye de nous approcher juste pour faire bonne figure devant papa . Mais nous n'étions pas dupes , mon frère et moi avons dressé un mur de fer entre eux et nous . Ils n'ont jamais été là pour nous , pourquoi maintenant ? Ils n'ont jamais aimé maman , pourquoi s'attrister de son décès ? Que des hypocrites . Papa lui ne semblait pas s'en appercevoir . Il était là et absent en même temps . En ces temps là , tout lui était égal , il ne s'était pas encore remis de la perte de sa jolie peulh aux yeux bleues . Mes tantes faisaient le défilé à la maison pour soit disant prendre soin de nous . Pffff qui leur avait demandé de l'aide ? Au contraire , je remarquai que certains ustensiles ou meubles disparaissaient petit à petit . La proprietaire n'était plus là , s'ils disparaissent personne ne s'en formalisera pensaient ils .Tchim ragal louniou yallah sax ! ( ils n'ont même pas peur de Dieu ) .Ne pouvant plus le supporter , j'ai commencé à leur interdire l'acces à certaines pièces en les fermant à cles . Elles me traitaient de tous les noms mais je ne répondais jamais . Ça me donnait plus de crédit auprès de papa . Mon frère continuait ses études et faisaient de bons résultats . J'etais fière de lui et on était plus proches que jamais . On travaillait bien pour que maman soit fière de nous , on priait aussi pour elle et pour papa aussi . Pourqu'il oublie sa peine . Cela faisait un an que maman était partie , papa allait un peu mieux mais on sentait toujours l'absence de maman . Au même moment , les vautours faisaient tout pour convaincre papa de nous trouver une nouvelle maman mais il était contre cette idee jusqu'au jour oú il me surprit en sanglots au milieu de la nuit . Il s'agissait de ces jours oú Maman me manque beaucoup et j'avais fini par craquer . Conscient de mon mal être , il en conclut que j'avais besoin d'une présence féminine , de quelqu'un qui pourrait me materner . C'est ainsi qu'il donna carte blanche à sa famille pour nous trouver une maman . Ce fut alors le début de la grande fin .

 Mayna : La Princesse Sans Palais (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant