Histoire en collaboration avec fl0oriine pour le concours Pairs, #PairsC #PairsCFr.
Un hôpital, c'est un centre de cœurs maltraités. Peut-être à cause du stress, d'une maladie, de l'attente ou bien de l'envie, mais ici, tous les cœurs battent à un rythme incertain. Ça se sent, à travers tous ces murs blancs et là où je suis enfermée, attendant la mauvaise nouvelle. Parce que dans tous les cas, l'odeur est nauséabonde.
Le claquement d'un talon résonne dans la pièce et ainsi réveilla mes tympans. Il se mélange aux sanglotements des patients avenants.
D'un coup de vent, je vis un très grand étalon me prenant de haut, tellement haut que je ne pus bien apercevoir son visage. Toutefois, dès que ses lèvres se séparèrent même avant qu'il n'est aligné quelques mots, je sentis son souffle, glacial. Une fine couche de neige germait de là. Il glaça premièrement mon cou, m'empêchant de respirer.
- Je suis désolée, a-t-il soufflé lâchement.
Mais je ne pus répondre. Les picotements se faisaient oppressants et une autre vague jaillit de sa bouche, percutant mes lèvres.
- Les radiographies annoncent une tumeur importante et des séquelles psychologiques. Des séquelles loin d'être éphémères... Dit-il dans un sombre murmure.
Un rire amer s'introduit soudainement dans son discours. Si j'avais eu l'occasion, un sourire tout aussi déformé ornerait mon visage. Mais mes lèvres étaient probablement bleues, scellées par ce froid. La peur.
- Vous avez un Alzheimer de type avancé. De ce pas, il ne vous reste plus grand temps... Je vous donne deux semaines jusqu'à ce que vous deveniez totalement sénile, lâcha-t-il. Désolée, même si sincèrement... Je ne fais que mon boulot.
Un silence tout aussi pesant règne. Même les gémissement avaient arrêtés. Mon cœur aussi. Le temps, tout était suspendu. Son souffle m'avait atteint tout entière et m'avait éteint...
Quelques gouttes sur mon visage me réveillent de plein fouet ; des sueurs froides. Je transpire comme si j'avais péri dans mon sommeil. Mes mains se dirigèrent instinctivement vers ma gorge et mes lèvres engourdies. Je frissonne légèrement. Encore une intuition...Je m'imagine déjà me regardant une nouvelle fois dans le miroir. Désastreuse.
- Qu'est-ce que tu as? Demande Axel, inquiet.
Ce n'est pas la première fois que j'entends cette question et à chaque fois que j'y répond, je me blesse davantage. On dit que mentir pour le bien est judicieux, certes, les autres ne me feront rien mais mentalement ça fait culpabiliser. Je me fais mal volontairement, la maladie achève le travail.
- Rien tu le sais bien, ce n'est que la pression et le stress de la cérémonie à venir, dis-je pour le rassurer.
Il passe son bras autour de ma taille et se colle contre moi, sa chaleur me réconforte comme tous les soirs où j'avais des coups de blues. Dans deux jours on se marie et ce n'est pas un simple papier signé pour la commune qui assurera un amour plus fort pour lui, aimer n'est qu'un assemblage de lettres qui ne signifie rien à ce que je ressens.
- Rendors-toi, dit-il délicatement.
Je refuse, me rendormir n'est plus qu'une vaste sensation, ça n'a plus d'intérêt à part me ressasser ce moment où j'ai arrêté de vivre, en boucle jusqu'au lever du soleil.
- As-tu terminé ton livre? Demande-t-il sur le même ton. Tu pourrais le continuer, non?
- Quel livre? Dis-je ignorante.
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Indéniable
Short StoryMa montagne d'assiettes était faite sur mesure pour les intempéries. Était... Moi qui croyait tout gérer! Ma conscience était désormais remplie, mais d'un vide qui me consumait. Le mariage, l'amour. C'était si douloureux, je ne pouvais plus. C'étai...