Prince Roméo et princesse Juliette

Fin tragique

La princesse Juliette fut enfermée par son père dans sa chambre pour être allée voir un Montaigu.
La jeune désespérée élabora un plan pour sortir rejoindre son âme sœur.
Seulement le seul moyen de sortir de sa prison dorée était la mort, son père ne la laisserait sortir sous aucun prétexte.

Petit à petit une idée germa dans la tête de Juliette.
Une idée risquée et saugrenue mais Juliette était prête à tout pour revoir son Roméo.

Avec l'aide de sa chère et tendre nourrice qui la soutenait depuis le début déjà, elle mit en place son ingénieux plan.

Celui de prendre une potion de fausse mort et d'envoyer un message à Roméo par l'intermédiaire de sa colombe personnelle.

Quelques heures après, aux alentours de 20h00, lorsque l'on vint la libérer pour aller dîner, on trouva Juliette, pâle comme la mort et aussi froide que le cœur d'une fée des glaces.
On pouvait voir un papier mis en évidence qui disait :
"Si je ne puis vivre sans mon Roméo
Laissez moi au moins mourir à notre point de rencontre: sur la rive scintillante de la rivière magique.
Adieu,
Juliette"

Le père dévasté par cette atroce nouvelle laissa la nourrice le convaincre d'accorder cette dernière volonté à sa fille aimée afin qu'elle puisse reposer en paix.

Le corps de la princesse fut donc amené sur un lit majestueux jusqu'au point de rendez-vous.

De son côté, Roméo s'était enfuit avec son cheval et filait en direction de l'endroit merveilleux.

Juliette sentait la pierre froide et dure sous son corps mais elle savait que bientôt elle reverrait l'être tant aimé pour lequel elle aurait littéralement donné la vie. Petit à petit le son lui revint et elle put entendre le doux clapotis de l'eau, ainsi qu'un autre bruit tout aussi familier, celui de la respiration de l'homme qu'elle aimait.
Elle discernait aussi un charabia indescriptible qui se transforma bientôt en paroles qui lui glaça le sang.

Quelques minutes plus tôt.

Roméo arrive au lieu donné et voit Juliette. Elle est couchée à même le sol et des fleurs l'entourent.
On dirait qu'elle dort.
Roméo pense qu'elle l'avait trop attendue et s'était finalement assoupie mais la mise en scène est trop parfaite pour que l'hypothèse soit valable.
Au loin une colombe se débat avec un animal qui veut en faire son repas.
Mais Roméo s'en fout, tout ce qui retient son attention c'est sa princesse immobile.
Trop immobile.
Roméo s'élance et traverse la rivière sans passer par le pont.
Il s'agenouille auprès de sa tendre Juliette et constate que son corps est froid.
Il la regarde et commence doucement à parler:
"-Oh! Juliette ! Qu'as tu donc fait Juliette ? Tu es si belle, si gentille, si parfaite... Pourquoi me faire ça ?
Juliette, je t'aime à en périr alors s'il faut pour te rejoindre que je me retrouve à la droite du Seigneur alors je le ferai, ma fiancée, pour toi je vais le faire."

Juliette sens son corps reprendre son poids et elle respire de nouveau.
Roméo sort un flacon de poison de sa poche.
Juliette peut bouger le bout des doigts.
Roméo dévisse le flacon et renverse lentement la tête en arrière.
Juliette ouvre les yeux et peut bouger les lèvres .
Roméo porte le flacon à sa bouche.
Juliette a ouvert les yeux et murmure :"Roméo..."
Roméo a commencé à avaler un peu de poison mais lâche le flacon en entendant Juliette.

Ils se regardent. Roméo tremble. Juliette lui sourit tristement.
Puis Juliette prend le flacon et boit.
"-Nous serons ensemble pour l'éternité maintenant."
Roméo regarde Juliette et Juliette regarde Roméo.
Ils s'embrassent ensuite passionnément pendant que leurs deux corps se figent sous l'effet du poison.
Une dernière larme coule sur le visage de Juliette puis ils rendent leurs derniers souffles et leurs cœurs battant à l'unisson s'arrêtent.

Là, un ange ayant assisté à la scène décide que, pour que ce destin tragique serve à réunir les deux royaumes en guerre et que cet amour sans barrière perdure, dans la statue en pierre, figé sur le baisé du couple maudit, se trouvera, planté dans la roche, deux dagues d'une incroyable puissance que seul un couple au cœur pur pourra retirer.
La première dague aura en son centre une larme aussi belle que du cristal mais aussi solide que de la roche.
La seconde aura en son milieu un cœur battant, rougeoyant comme la fin d'un feu mais puissant comme un incendie.