R: Réconfort

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Pour détresser les gens regardent la télé, font du yoga, des trucs du genre. Moi j'écris une romance dans les années 1940s quoique ... y a rien qui empêche l'histoire de se passer dans un cadre actuel donc ... vous imaginez ce que vous voulez, hein.  

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Les gens commençaient à remplir la rue alors que les lampadaires s'éteignaient tels des dominos. La ville s'éveillait et avec elle sa musique particulière de sons désaccordés. Elijah resta un instant à fixer un point face à lui, apathique, alors que les gens se pressaient, se bousculaient autour.

Il essuya sa lèvre coupée sur sa vieille veste marron et soupira. Près de lui des volutes de fumées à l'odeur délicieuse venait d'une boulangerie. Son ventre grogna et il lui répondit sur le même ton. S'il n'avait pas vomi son pauvre petit-déjeuner il n'aurait pas eu faim.

Si Elijah n'avait pas croisé le groupe d'Albert il aurait encore ses quelques francs durement gagnés.

Il entendit du grabuge derrière et se tourna. Un jeune homme aux cheveux blonds ébouriffés, au visage mi-apeuré mi-réjouit arrivait vers lui. Avec le groupe d'Albert sur les talons.

Ceux-ci étaient trempés jusqu'aux os et beuglait contre Sam. Parce que ce gars fuyant l'espèce de gang état Sam. Celui-ci agrippa Elijah encore sous le choc et l'entraîna dans sa course avec un simple 'salut toi !'.

Elijah resta déconcerté par les évènements pendant quelques secondes encore, se laissant tirer par Sam avant qu'il ne se reprenne. Il passa devant, entraînant la poursuite dans la vieille ville. Il connaissait chaque coin de rue de cette ville.

Pas même quelques minutes plus tard le groupe de voyous abandonna leur course, criant qu'ils se vengeraient plus tard.

Elijah ne s'arrêta pas tout de suite. Il garda la main de Sam dans la sienne et les mena jusqu'à une ruelle. Elle était encore intouchée par le réveil de toute la ville, un coin de calme plongée dans l'ombre.

Le jeune homme se tourna vers Sam en veillant à garder son visage sous le couvert de son béret, il ne voulait pas que Sam voie son état. Le brun respirait fortement, le dos appuyé contre un mur et la tête renversée contre les pierres.

Elijah sentit son cœur se serré. Il jeta un coup d'œil à leurs mains toujours entrelacées.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda Elijah avec inquiétude.

– Je devais arroser les plantes à l'extérieur et je les aie entendus parler de toi. Qu'ils t'avaient tabassé. Alors je leur ai lancé le seau d'eau que j'avais dans les mains. »

Sam eut un grand sourire enjoué. Il remonta l'une de ses manches, tombée durant la course, jusqu'à son coude et son sourire se fit plus chagriné. Il prit le menton d'Elijah pour que leurs regards se croisent. L'intensité des yeux noisette de son ami fit détourner les yeux au cadet.

Un son continue d'un deux-roues les fit se tendre et s'éloigner l'un de l'autre. Un gars sur une vespa les passa, les saluant au passage et disparu à l'angle.

Leurs regards se croisèrent et ils échangèrent un sourire nerveux.

« Ah ! S'exclama Sam. Je vais me faire taper sur les doigts par Claudia ! Je suis parti sans rien dire.

– Alors pourquoi t'y a même juste pensé ? Grogna Elijah. »

Sam se rapprocha soudainement d'Elijah, passa un bras dans son dos pour l'empêcher de partir et lui offrit un sourire affectueux. Sa main caressa délicatement la joue tuméfié d'Elijah dont le cœur s'emballait.

« J'ai pas vraiment pensé. Je les aie entendu dire de ce qu'ils t'avaient fait et la chose suivante dont je me souviens c'est de fuir leurs sales gueules trempées. »

Elijah ne put s'empêcher de rire. Sam était vraiment très impulsif.

Il soupira et posa sa tête contre l'épaule de son ami.

« Tu n'aurais pas dû faire ça. Je m'en sort très bien sans toi. Je l'ai toujours fait, dit le cadet d'un ton fatigué.

– Mais maintenant que je suis là tu peux te reposer sur moi. Tu sais je t'accueillerais volontiers dans ma chambre.

– C'est minuscule, maugréât Elijah. Et le propriétaire pourrait comprendre qu'on est ensemble.

– Ah ! pas de soucis Eli. Mr. Martin est aussi con qu'une cruche. »

Le cadet remonta le regard sur le visage de Sam. Il souriait toujours et serra un peu plus fort Elijah contre lui.

« Je veux juste te savoir en sécurité, chuchota Sam contre son oreille. Je n'aime pas que tu sois dans la rue.

– J'ai l'habitude, soupira le jeune.

– Je sais. »

Sam le pressa contre lui, son souffle chatouillant la joue d'Elijah. C'était agréable sur sa peau surchauffée. Il passa ses bras autours de son ami, soupirant d'aise et murmura.

« J'irais voir Madeleine. Elle me trouvera bien un travail. Et tu as intérêt à me laisser payer la moitié du loyer. »

Elijah faillit étouffer quand la prise de Sam se resserra alors que son sourire grandissait. Ses lèvres se posèrent sur Elijah dans sa joie et Elijah ne put s'empêcher de sourire à l'étalage spontané d'affection.

Être avec Sam était si simple, si agréable qu'Elijah se demandait souvent si son cœur pouvait lâcher de bonheur.

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Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant