11

12.1K 626 55
                                    

Logée dans ses bras, je respire Eléna à pleins poumons, m'enivrant de ce parfum qui m'inspire tant de confiance et de sérénité. C'est étrange de me rappeler combien j'ai fui cette femme lorsque l'on bossait ensemble, que ce soit au boulot ou à Florence. Toutes ces barrières que je dressais entre elle et moi, pour me protéger, mais qui au final me faisaient plus de mal que de bien.

Etre loin d'elle est une torture.

Je me redresse pour l'embrasser, serrant sa nuque entre mes doigts et ouvrant sa mâchoire à l'aide de mon pouce. Mon autre main passe doucement sur la peau de son bras, le touchant à peine, le survolant sans jamais s'y poser. Alors que ma bouche migre lentement vers son cou, je sens mon corps qui s'enflamme alors qu'elle m'agrippe la peau du dos pour me serrer contre elle. J'aime sentir qu'elle a besoin de moi.

*

Emmêlées l'une à l'autre ainsi qu'avec le drap, nous nous réveillons dans les neuf heures et demi. Enfin, moi en première, cela va sans dire. Je caresse doucement les cheveux d'Eléna tout en veillant à ne pas la réveiller, mais le soleil qui inonde la pièce s'en charge à ma place. Elle grogne et essaye de plonger sous l'oreiller, mais je la tire contre moi et elle se laisse faire en expirant profondément.

_ Ok, j'ai compris, marmonne-t-elle. 'Me rendors pas.

Un sourire attendrit prend place sur mes lèvres et je dépose un baiser contre son épaule avant de me glisser hors du lit pour m'habiller. Je lui jette ensuite ses vêtements à elle, éparpillés un peu partout, histoire qu'un voisin de bungalow ne l'aperçoive pas complètement nue. Je parviens ensuite jusqu'à la salle de bains et pénètre dans la cabine de douche après avoir remonté mes cheveux en chignon pour ne pas les mouiller. Une ou deux minutes seulement après avoir commencé à faire couler l'eau, j'entends la porte de la pièce s'ouvrir puis Eléna se glisse à mes côtés en laissant s'engouffrer dans la cabine un courant d'air froid qui me vaut un terrible sursaut.

_ Qu'est-ce que tu fais ?

Elle me pousse contre la paroi glacée de la douche, et mon corps se couvre de chair de poule. Elle passe doucement ses doigts le long de ma peau, me procurant plus de frissons encore, qui traversent toute ma colonne vertébrale pour aller mourir au niveau de ma nuque. Eléna observe les réactions de mon épiderme avec un malin sourire puis murmure :

_ Mmh, je n'ai pas encore décidé...

Elle vient m'embrasser sauvagement en m'agrippant les hanches, tandis que l'eau ruisselle sur nos deux corps pressés l'un contre l'autre si bien qu'ils se mélangent. Le goût de sa langue qui vient à la rencontre de la mienne m'avait tant manqué que mon cœur se met à battre contre mes tympans. Il part dans de furieux saltos et cogne contre ma cage thoracique dans laquelle il est piégé.

La peau d'Eléna qui appuie contre la mienne m'enflamme complètement et mon souffle se perd contre ses lèvres. Ses mains se baladent le long de mon corps, effleurant les gouttes qui y ruissellent, glissant sur mes membres avec une douceur inouïe. La tendresse de tous ses gestes me fait tourner la tête et je m'abandonne complètement à elle, l'agrippant de toutes mes forces, puisant mon oxygène dans ses poumons... L'aimant comme il n'est plus permis de le faire.

*

Après le passage plutôt long de la douche, nous rangeons ce que nous avons dérangé du bungalow puis appelons l'accueil pour qu'ils envoient un agent venir vérifier que tout est en place. Heureusement que nous sommes en hors saison, puisqu'un agent est envoyé en moins de dix minutes et nous pouvons prendre la route très rapidement.

Pour t'avoir laissée partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant