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Voilà un chapitre avec un peu d'avance parce que je dois avouer que vous me manquez ! Ça risque de ne pas beaucoup vous plaire ;) 

***********

Mon visage se fige et j'entends Alice me relancer :

_ Mmh... Tu vas me laisser, je suppose ?

Je lui lance un regard hagard sans comprendre de quoi elle parle, elle lâche un soupir pour me rejoindre au milieu de la pièce et regarder mon écran. Elle fronce les sourcils.

_ Qui t'envoie ça ?

_ Eléna.

_ Ah. Tu aimes jouer avec le feu à ce que je vois.

Son ton est froid et je redresse la tête d'un mouvement rapide, comme piquée par une aiguille. Je range mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et croise les bras sur ma poitrine.

_ Tu sais que c'est compliqué. Mathis ne me laisse pas le choix.

Elle soupire, mais je la sens capituler. Elle hoche doucement la tête.

_ Je sais.

_ Bon, je dois aller bosser.

Elle approuve d'un geste et je viens lui voler un baiser avant de quitter son bureau. En entrant dans le mien, je m'appuie contre le battant que j'ai refermé derrière moi et ferme les yeux pour respirer calmement. J'apprécie Alice de tout mon cœur, et je me sens vraiment très bien à ses côtés, même si nous ne formons pas vraiment un couple. Mais Eléna... reste Eléna, et je suis affolée à l'idée de la revoir, même si ça ne durera que cinq secondes. Je me mords l'intérieur de la joue et prends mon téléphone pour lui répondre.

*Numéro enregistré sous : Eléna Jacobs*

Moi à Eléna Jacobs :

Tu peux passer un samedi ou dimanche, comme cela t'arrange. Le plus tôt possible s'il te plait, il a vraiment besoin de te voir. Ça devrait aller entre nous deux, je ne te croiserai que pour t'ouvrir la porte, comme ça pas de soucis. Merci d'avoir accepté en tout cas...

Eléna Jacobs :

Bah ! Faut dire que ce petit bout me manque aussi, alors c'est normal. Je peux passer ce samedi, on dit quinze heures ?

Moi à Eléna Jacobs :

Parfait, on fait comme ça.

Seigneur, j'ai envie de vomir. Rien qu'avoir une discussion textuelle avec elle me donne envie de me jeter dans ses bras. Je me demande comment je vais pouvoir réussir à me tenir loin d'elle samedi, mais je pense à Mathis et il a vraiment besoin de passer un moment avec elle. C'est étrange, parce qu'ils ne se sont pas vus souvent, et il s'est attaché à elle comme si sa vie en dépendait. Je pense que mon humeur lorsqu'Eléna était avec moi doit aussi beaucoup jouer. Ces derniers temps, je le laisse vraiment de côté, je ne prends plus trop le temps de jouer avec lui alors que je sais que c'est important. J'ai vraiment du mal depuis notre rupture, il y a maintenant bien six mois. Nous sommes désormais en mai, mais je me souviens de la rentrée de janvier comme si c'était hier.

Mathis était rentré à la maison particulièrement perturbé. En maman un tant soit peu intéressée, je lui ai demandé ce qu'il se passait, et il m'a toisé d'un air de dégoût qui m'a donné des frissons. « Tout le monde a une famille, des grands-parents, des cousins... Moi je n'ai rien de tout ça. »

Ces mots m'ont fait l'effet d'une bombe dans la poitrine. D'autant plus que lorsqu'Eléna était là, mon fils nous considérait enfin comme une vraie famille. Son départ a tout bouleversé, et les dégâts sont bien plus graves que je ne le pensais.

Pour t'avoir laissée partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant