Chapitre 1.

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  C'est un samedi à chier. A chier, moi je vous le dis.

Normalement tout le monde aime les samedis, et ça depuis la nuit du temps. Pendant la préhistoire, quand est ce qu'on se faisait un festin de sanglier? Le samedi. Évidemment. Quel jour de la semaine Hitler est-il mort? Le samedi encore une fois. Maintenant, quel est le jour où les enfants n'ont pas école? Mais c'est encore une fois, le samedi! 

(Pour tout vous dire, je ne suis pas  sûre à 100% que le jour du festin et le jour de la mort d'Hitler était un samedi, mais on a qu'à dire que c'était un samedi.)

Et puis samedi, ça me dit. "Ça me dit" étant une expression plutôt du genre positive, encore une fois, le samedi est le meilleur jour de la semaine.

Mais pas aujourd'hui, en tout cas, pas pour moi. Ce jour de samedi fin septembre, je sens la déprime danser dans mon corps.

Il n'y a personne dans l'appart, Rose étant chez son mec et Marguerite étant Marguerite (c'est à dire : impossible de savoir où elle est ), j'ai l'air d'être en dépression. 

Petite description pour les débutants, je zappe la télé à l'aide d'une télécommande taché de gras. Les cheveux hirsutes (bon y'a pas la masse de changement de ce côté là), les yeux rouges à force de les forcer à voir des émissions plus connes les unes que les autres, la bouche qui mâche du chocolat au lait Milka!  Oh mon dieu, c'est bon, très très bon.

Il faudrait peut être que je me mette au régime... hum. Ouais. Sincèrement, il faudrait que je me mette au régime parce que ça commence à devenir chaud pour rentrer dans mes jeans.

Bon bah alors, je profite une dernière fois. Aussitôt dit (et dans le cas présent, aussitôt pensé), aussitôt fait, je croque dans la tablette de la tentation. Lorsque le chocolat se met à fondre dans ma langue... je sais d'avance que je vais terminer la tablette. Mais et alors? J'ai pas dit que j'allais faire un régime?! Alors, c'est cool.

(Je suis dans la merde.)

Toutes les façons, vous pouvez en vouloir qu'à Cupidon, à 19 ans, bientôt 20 (le mois prochain), je n'ai aucune vie amoureuse. Et d'ailleurs, je n'en n'ai jamais eu. Alors si ce connard de bébé de l'amour pouvait un peu penser à moi et transpercer le cœur d'un bel homme (au risque de le tuer), ça serait cool.

Non mais en fait, je veux même pas de bel homme, juste un homme qui m'aime et qui est riche... non je déconne, juste qui m'aime (j'vous ai bien eu, bande de michtos).

Tout ça pour dire, que s'il te plaît Cupidon, grouille toi, pique un homme pour moi, steuplaît. Et d'ailleurs arrête de me piquer moi, parce que le nombre de fois où j'ai kiffé un mec dépasse la fortune de Bill Gates. 

C'est en plus à cause de ça que je suis en mode hibernation, parce que Alex, un mec avec qui je travaille et sur qui j'étais à fond m'a clairement repoussé lorsque je l'ai invité à prendre un verre.

Parce qu'on est juste "amis".

Alors, il est évident que j'ai un peu envie de pleurer.

Je continu à regarder ces merdiques programmes télé lorsque l'on toque à la porte (Mar a casser la sonnette).

-J'arrive, criai-je pour que l'interlocuteur m'entende.

Je file ouvrir en trébuchant au passage sur une des écharpes de Rose. Puis j'ouvre la porte, un magnifique minois aux yeux bleus comme le ciel et à la bouche pulpeuse me fait face. Rose.

-Je n'ai pas mes clés, heureusement que tu glandes, pour une fois je t'en remercie.

Je me dégage pour qu'elle puisse entrer, faussement sidérée.

FortunelyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant