Les trois grands (Percy Jackson, les héros de l'Olympe) [Terminée]

32. Seconde vie

Suite à la conversation des trois frères, deux autres années s'écoulèrent. Jason, grâce à ses commérages, était au courant de toute l'actualité mondiale, tandis que Nico finalisait son plan. Les trois grands étaient maintenant prêts au départ. Ils s'étaient retrouvés devant la muraille, là où Percy passait tout son temps. Nico expliqua son plan :

-Tout le monde peut sortir d'ici, il n'y a pas de protection, donc nous avons pas à nous en faire. Ensuite, ça devient plus compliqué. Nous devons traverser les champs de l'oubli sans nous lâcher. Je peux vous guider, mais ça va être dur. Nous allons alors arriver au palais d'Hadès. Nous ne devons surtout pas nous faire prendre. Ensuite, nous devrons attendre qu'une bagarre éclate. Il y en a souvent. Nous devons profiter de cet instant pour fuir. Cerbère se mettra à nos trousses, mais je sais qu'il adore les brownies, alors je pense qu'il va nous laisser passer. Après ça, nous allons avoir un véritable problème, nous devons atteindre notre sortie avant que mon père ne se ramène, il faut espérer qu'il y ait un conseil à ce moment-là. Une fois dans le chemin, nous devons monter à la surface et ensuite, à nous la vie !

-C'est un plan... Commença Jason, bon, j'ai du fil d'Ariane. Nous nous accrocherons avec pour ne pas nous perdre. Quand lançons-nous le plan ?

-Quand toutes les fleurs seront mortes. A ce moment-là, Hadès quitte beaucoup plus régulièrement son palais, fit Percy

-Mais les fleurs sont magnifiques, grommela Jason

-Exact, c'est pourtant le moment le plus propice

-Attendons, nous ne sommes plus à quelques mois prêts, termina Nico

Le temps s'écoula encore après cette discussion. Ce fut bientôt le moment du départ. Nico alla chercher Jason et Percy et les emmena avec lui. Leur sortie des Champs-Elysées attira les regards, mais personne ne tenta de les en empêcher. Les trois frères se retrouvèrent bientôt au milieu des âmes en peine. Le fils d'Hadès guida le plus rapidement possible les deux autres, pour leur éviter cet abominable spectacle. Des enfants esseulés, des vieilles personnes disparaissant, des visages sans émotions. Percy était le plus mal à l'aise, conscient qu'il aurait pu se trouver parmi eux. Heureusement pour lui, Nico connaissait bien l'endroit et les guidait avec prudence. Ils arrivèrent enfin au pied du passage et se cachèrent derrière un gros rocher. Le temps de la traversée des champs de l'oubli, le palais était de nouveau éclairé, signifiant le retour d'Hadès. Percy avait d'ailleurs fait une remarque à ce sujet :

-C'est étrange quand même. Hadès se fiche du réchauffement climatique non ?

-Bah oui c'est un dieu, se moqua Jason

-Alors pourquoi il est écolo ? S'exclama Percy

Devant l'absurdité de la question, les trois frères éclatèrent de rires. Ils se continrent du mieux qu'ils purent, pour ne pas attirer l'attention sur eux. Après ce moment de détente, ils attendirent. Leur passage aux Champs-Elysées avaient développé chez eux une patience infinie. Quand Hadès quitta son palais, ils mirent la seconde phase du plan en jeu. Nico les mena jusqu'à Cerbère, qui quémanda aussitôt caresses et nourritures. L'adolescent s'empressa de les lui donner. Le chien des enfers accepta ensuite de les laisser passer, bien qu'il regardât suspicieusement Jason et Percy. Une fois dehors, Nico ne cria pas victoire et s'empressa de guider ses frères vers la sortie. S'ils se faisaient attraper maintenant, ils n'iraient certainement pas dans les champs de l'oubli.

Nico les fit longer le Styx jusqu'à atteindre un passage dans la roche. Il posa sa main sur une pierre et une petite arcade se forma. Le fils d'Hadès poussa ses frères à l'intérieur et la roche se referma, les plongeant ainsi dans le noir le plus total. La corde se tendit et ils commencèrent à monter un escalier abrupt aux marches inégales. Les garçons tombèrent de nombreuses fois pendant la montée. Ils s'écorchèrent les genoux, les coudes, le visage parfois. Au départ, leurs blessures se soignaient, puis, elles mirent plus de temps, jusqu'à rester et continuer à saigner.

Après un temps qui leur parut interminable, ils atteignirent un couloir, laissant les marches derrières eux. Nico, qui ouvrait la marche, continuait à avancer, toujours plus loin, dans le silence le plus total. Leurs pas ne faisaient aucun bruit, comme si leurs pieds ne foulaient pas le sol. Ils n'entendaient pas leur souffle, ni leur cœur battre. Les trois frères se sentaient plus morts que vivants. Peu à peu, le couloir s'éclaira. A chaque pas, une infime lueur brillait un peu plus. Ils arrivèrent finalement dans une grande cavité illuminée. Une centaine d'arcades, toutes identiques quittaient la pièce. Nico tourna sur lui-même, comme cherchant la bonne sortie. Jason, voyant cela, lui demanda :

-Dis-moi, tu sais où on va ?

-Eh bien, normalement, j'ai fait une marque au-dessus de la bonne porte, il faut juste que je la repère... Ah ! La voilà ! Celle du fond ! Suivez-moi

Nico entraina ses deux frères dans le chemin sinueux et ils repartirent dans le noir. Ils marchèrent encore et encore jusqu'à ce que Nico tombe dans un trou. Il haletait sur le sol, se tordant de douleur. Quand Jason s'approcha de lui, il eut la même réaction. Percy, qui était le dernier, regardait ses frères avec appréhension. Peut-être que ce chemin ne pouvait être emprunter que par les vivants. Le fils de Poséidon remarqua que ses frères devenaient de plus en plus visibles, comme récupérant des couleurs. Soudain, Nico se mit à tousser, très fort, en crachant du sang. A quatre pattes, il tentait de reprendre son souffle. Au bout d'une éternité, il se redressa et fit un grand sourire à Percy. Il lui dit :

-Viens ! Nous sommes vivants ! Ce n'est pas très agréable, mais c'est le seul moyen

Percy soupira et avança légèrement. D'un seul coup, il sentit une atroce souffrance dans son abdomen et la douleur le recouvrit. Il avait comme des fourmis dans les membres, sauf que cela ressemblait à d'énormes rats qui couraient sous sa peau. Puis, d'un seul coup, le souffle lui revient. Il n'arrivait pas à décrire cette sensation. Après un temps interminable, Percy se releva et sourit à ses frères. Leurs apparences avaient changé. Ils paraissaient avoir la vingtaine. Se tournant vers la sortie, une expression de confiance les animait.