Introduction

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Mercredi 23 mai

J'arrive chez moi après les cours dans notre appartement silencieux, maman doit travailler de nuit ce soir. Je jette un bref coup d'œil au téléphone, il ne m'en faut pas plus pour remarquer les dix-sept appels en absence de ma grand-mère. En écoutant un des messages, mon visage se tend brusquement. Plus j'entends la voix hachée de sanglots de ma grand-mère, plus mes traits se décomposent, plus la pâleur envahit mon visage.

Je me tourne vers le miroir de l'entrée, mes yeux sont humides, ma bouche tremble et des larmes dévalent mes joues. Sans m'en rendre compte j'avais commencé à pleurer à l'entente d'une des phrases de ma grand-mère « Il est mort chérie ».

Je monte à bord du train, et me faufile jusqu'à ma place, en revivant la scène inlassablement, la douleur propagée dans mon corps. Je pleure, crie, saigne et hurle de l'intérieur. Assise, mes yeux contemplent je ne sais quoi dans le vague, je me sens seule pour combattre à seize ans une tristesse semblable. Ma mère a bien proposé de m'accompagner mais plus rien ne la relie aujourd'hui à cette partie de ma famille et une certaine gêne aurait accentuer ma souffrance. Je saisis mon ordinateur et visionne un grand nombre de photos et vidéos de famille où il est présent, rapidement une vague de mélancolie assombrit mon visage et mes larmes calmées recommencent à affluer. Rapidement, les souvenirs envahissent mes pensées et me laissent oublier que plus jamais je ne le verrais.

- Terminus, messieurs dames, vous êtes arrivés à destination de Nantes.


Quelques grains de sableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant