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《 Il y a une brume éternelle sur les plaines, là où soupirent des morts sans noms. Dans le silence, les souvenirs criards écorchent ma peau. Frissons morbides parfumés par la poudre et par la flamme, ce fut un autodafé d'esprits, d'espoirs et les croix sanglantes se saoûlaient au macabre. Mon âme trébuche sur des fantômes exaltant des symphonies mortuaires, des couplets de sanglots. Les arbres se plient et se courbent, tordus, pleurant, hurlant, encrés des cendres des poètes et des êtres. Je bois du regard cette mélancolie noire. Le soleil se noit dans du rouge carmin, du rouge humain, dans la rouge Histoire.

_ Il y a encore des violons qui pleurent à Dachau. Et l'on tremble toujours, et l'on grince, et l'on maudit. Jamais on ne les oubliera, les anonymes. Je leur écris, car comme a dit Bobin, on écrit aux morts sinon "à qui d'autre écrire ?"

Alors, face à la grâce des réminiscences funèbres - délicate Mort, humains sauvages - je m'assoupie sur des vers, des ombres, des éthers. Je m'enivre d'un ciel nocturne aux allures oniriques, mais c'est un mensonge, c'est du spleen plein la nue. Je laisse des averses d'acres bohèmes couler sous mes paupières bleuies de sentiments - l'eau devient nébuleuse.

Je suis humaine, c'est effrayant. J'ai peur de moi-même.》

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- n. b.

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29/01/2017

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 01, 2017 ⏰

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