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Le faite d'avoir vu Nabil dans un tel état m'avait marqué. C'était la première fois que je voyais quelqu'un d'aussi en colère.

Grâce à dieu, j'étais saine et sauf al hamdoulilah. J'étais désormais redevable envers Nabil.

Avec beaucoup de mal, j'ai finit par me relever. La vision du sang me donnait la nausée.
Depuis la mort de mes parents, je ne supporte pas la vision du sang. J'en ai même des fois des pertes de conscience. C'est assez dur à expliquer mais après avoir vu le sang de mes parents chez moi, je ne peux m'empêcher de réagir négativement à sa vision.

Nabil tournait en rond sans arrêter. Il ne cessait de faire des allers-retours entre moi et l'homme inconscient en se tenant la tête. Il avait beaucoup de mal à se calmer.

Nabil: Je vais le niquer. Je vais le niquer. Je vais le niquer. Je vais le niquer..

C'est tous ce que j'arrivais à décrypter dans son monologue. Je ne comprenais pas pourquoi, il était dans un tel état. Ce qui compte c'est que hamdoulilah maintenant tout est arrangé.

Je voulais essayer de le calmer mais j'avais peur de sa réaction.

Moi: Nabil?, fis-je d'une toute petite voix.

Nabil: QUOI?

Il s'est arrêté d'un coup pour me fixer l'air agacé. Il venait de remarquer que sa réponse m'avait mise mal à l'aise.

Nabil: Smeh, c'est pas contre toi.

Moi: Pas.. pas de soucis. Je.. j'aime pas te voir comme ça. Essaye de te calmer s'il te plait.

Nabil: Mais t'as entendu ce qu'il a dit?! Ce qu'il comptait te faire!

J'avais extrêmement honte d'aborder ça avec lui. Cette situation était vraiment horrible.

Je sais très bien que les intentions de cette hommes envers moi, n'étaient pas bonnes. Mais je me focalisais plus sur le faite que maintenant j'étais hors de danger.

Moi: Mais il n'a rien fait hamdoulah. Je vais très bien.. grâce à toi.

Nabil: Tu comprend pas! Rien que de savoir qu'il s'imaginait des choses avec.. toi. J'ai.. j'ai envie d'le tuer! Ce fils de catin! Sale bâtard! Il mérite que je le castre ce pd!

J'étais choquée par ses propos vulgaires. Je ne savais pas vraiment comment le prendre: si au final c'était une bonne chose ou pas. J'arrivais pas à me dire que tout ça, c'était parce que peut-être, il tenait un peu à moi.

Moi: C'est bon Nabil, il a assez souffert comme ça. Faut y aller. Dieu se chargera de lui.

Avec un peu de mal, je me suis mise à marcher vers là où j'avais laissé tout le monde, pensant qu'il me suivait. C'est au bout de quelques minutes que j'ai finit par me rendre compte que ce n'était pas le cas.

Il était là accroupis face à l'homme inerte. Les gens commençaient à s'arrêter pour voir ce qui se passait. Certains avaient finalement dénié appeler le samu.

Moi: Nabil, s'il te plait..

Après quelques secondes, il finit par se relever et cracha sur l'homme avant de me rejoindre.

[...]
19h13 - À la maison

Nous étions enfin rentrés al hamdoulilah. Je vous raconte même pas le scandal qui s'est passé avant de rentrer.

Mes tantes et mon oncle voulaient à tout prix porter plainte contre l'homme. J'avais beau dire que j'allais bien, rien ne marcher. Ugur avait pété un câble et voulait à tout prix retrouver l'homme. Il était partit à sa recherche avec Nabil, mais selon les gens présents, l'ambulance l'avait récupéré.

Personne n'en revenait et selon Melis, ce n'était qu'un mensonge. Pour elle, j'essayais encore d'attirer l'attention. Comme si j'allais m'amuser à m'ouvrir la lèvre...

Pour ma part, j'étais la seule à relativiser et personne ne comprenait. Je me disais, que Dieu m'avait épargné et c'était tous ce qui comptait pour moi.

Bref, après de longues heures à voir ce qu'ils allaient bien pouvoir faire, on est enfin rentrer.
...

Désormais, j'étais enfin dans mon lit. J'avais rattrapé mes prières et me sentait apaisé.

J'ai rangé mon tapis de prière sur la commode avant de me rendre dans la salle de bain pour changer le pansement sur ma lèvre.

J'entre et inspecte la pièce à la recherche de la trousse de secours. Mon regard s'arrête sur le tiroir entre ouvert qui laissait paraitre la trousse. Je la prend et l'ouvre. Je me munit d'un désinfectant, d'une compresse et un pansement.

Comme toujours, je redoute le moment où je dois arracher mon pansement. Je décide de compter jusqu'à trois avant de l'arracher. Je prend une grande inspiration et décolle un petit bout pour pouvoir l'arracher avec aisance.

Moi: Bon.. 1.. 2.. (j'expire) 3!

Je l'arrache d'une traite. J'ai pas put m'empêcher de lâcher un petit cris de douleur. Je me tourne vers le miroir pour voir l'aspect de ma blessure et manque de faire une crise cardiaque en voyant Nabil posté dans le cadre de la porte.

Il avait l'air amusé par ma réaction.

Je ne fis rien et poursuivis ce que j'étais entrain de faire. Quelques perles de sang s'écoulaient le long de ma blessure: ma hantise. J'essayais tant bien que mal de l'essuyer à l'aide de la compresse mais malgré moi, ma respiration s'accélérait devant ce spectacle. J'en avais le tournis.

J'ai reposé rapidement ce que j'avais dans les mains et me suit tenue au rebord du lavabo en attendant que sa passe.

Nabil: Chems?

Je ne répondis pas.

Nabil: Oh tu me fais quoi là?

Il s'approcha et tenta de me faire réagir en saisissant mes deux poignets. J'étais maintenant face à lui, les yeux fermés.

Nabil: T'as une baisse de tension?

Je fais signe que 'oui' de la tête.

Nabil: Vasy respire doucement.

Je suis ses conseils et réouvre les yeux quelques minutes après. Je me sentais beaucoup mieux.

Puis rapidement, je prit conscience de notre proximité.

Chems | L'ange balafré Où les histoires vivent. Découvrez maintenant