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[ VIE DE BANLIEUSARD ]

Tout commence à ma naissance, le 24 septembre, un petit garçon est né. Que deviendra ce petit bout chou ? C'est ce que se demande sa mère ; avocat, médecin ? Peu importe, il faut qu'il devienne quelqu'un de bien. Sa réussite sera la nôtre, mais sa défaite sera la mienne. Telles sont les pensées d'une mère qui aime, telles sont les pensées de ma mère.

11 ans, papa s'est fait la malle. On m'a dit "c'est la vie", j'ai pas compris alors j'ai pleuré, mais c'était la dernière fois. Maman me l'a fait promettre, plus jamais je pleurerai.

14 ans, j'ai fini par comprendre, l'homme est lâche, n'en fait qu'à sa tête, et que ramasser de l'argent est sa seule quête. Pardonne-moi maman, je suis blessé, tu m'as menti, la vie n'est pas belle, pas chez nous en tout cas, le bonheur s'est fait la belle vie, et nous a laissé dans le noir. Tu crois que je ne les vois pas, ces factures impayées que tu portes sur ton dos, ces sourires faussés pour ne pas me dire qu'on est fauchés. Les berceuses du passé ne m'endorment plus maman, pardonne-moi maman.

17 ans, je suis devenu un homme, non, un bonhomme. Courageux, fier, je porte sur mon dos les galères, j'ai fini par les combler nos découverts. Mais maman refuse de me prendre dans mes bras, me regarde avec dégoût, je sais, je suis tombé bien bas, pour que tu tiennes le coup.

Djibril, c'est le nom qu'on m'a donné,

un prénom d'ange mais une attitude digne du diable.
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VIE DE BANLIEUSARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant