knockout

Révélation

Vers la fin de la journée Shawn est parti régler des histoires, il n'a pas voulu m'en parler et je n'étais pas intéressée donc c'était parfait ainsi. Dès que la voiture sort de l'entrée, je cours jusqu'à la salle de bain pour récupérer la lettre. Je la cherche à travers les serviettes, mais je ne la trouve nulle part. Je commence à paniquer. Je savais bien que Shawn allait fourrer son nez là-dedans. Il ne peut pas me laisser tranquille?

Je vais dans son bureau et fouille partout, mais vraiment partout dans les moindres recoins. Je finis par regarder dans la poubelle, je grimace et me penche pour fouiller. Je vais vomir, il y a des restants de bouffe dans cette merde en plastique.

Après avoir vidé complètement la poubelle, je suis déçue de voir qu'elle n'est pas là. Je retourne voir dans la salle de bain. Dieu-seigneur que je suis imbécile, j'ai mal regardée. Désolée Shawn de t'avoir accusé.

Je m'assois sur le rebord de la baignoire et relis rapidement le début de la lettre pour me retrouver dans la lecture. Il a écrit un roman lui? Cinq pages de lettre c'est énorme! Mais bon, poursuivons:

"Je pensais que t'allais être une vraie plaie, un fardeau à supporter. Je partais déjà avec des préjugés, faut dire que tu m'as pas aidée avec le caractère que tu as et qui ressort par moment encore aujourd'hui! Juste pour que tu le saches. Bref, au début, on avait un peu de misère à s'endurer. Combien de fois j'ai été ton coach, après juste ton coloc, après le coach après coloc... après petit ami. Je dois avouer que ça été la meilleure partie. Celle où je pouvais t'embrasser, te faire sourire juste en te disant un petit truc, pouvoir m'endormir avec toi dans mes bras en sachant que tu serais en sécurité. Bien évidemment j'ai merdé, je t'ai fait souffrir, je t'ai dit des choses horribles alors que toi t'absorbais tout. Je suis vraiment désolé, si tu savais à quel point je me sens mal de t'avoir dit ces choses aussi blessantes. Je t'ai raconté mon passé et jamais tu ne m'as fait un coup bas à propos de ça alors que moi j'ai causé les douleurs de ton passé et j'en suis vraiment désolé. Quand t'es partie en Irlande mon monde venait de s'écrouler, la joie dans mon cœur ne résonnait plus car tu n'étais plus là. J'ai donc commencé à faire mes recherches, j'ai envoyé mes hommes dans le monde entier. Tout le monde te cherchait et il était hors de question que je te perdre, ce n'était même pas une possibilité. Je doublais mes combats pour pouvoir parler aux chefs de chaque ville pour savoir s'il pouvait m'aider à te trouver en échange de la somme du combat que je gagnais. Peut-être que tu vas me trouver idiot d'avoir fait ça, mais les coups que je recevais me faisaient moins mal que de ne pas t'avoir à mes côtés ou du moins de savoir que t'allais bien. Un de mes hommes t'a suivi durant une semaine et m'envoyais ton horaire de journée. Je tiens à dire que tu devrais être plus vigilante, t'a jamais remarqué que quelqu'un te suivait durant tout ce temps. Bref, j'ai réussi à savoir que tu travaillais dans ce petit pub, lorsqu'il me racontait tes journées rien n'était intéressant, mais pour moi c'était ma joie de la journée. J'attendais impatiemment minuit pour avoir le rapport de ta journée. Quand j'ai su que tu avais recommencée l'école, j'étais vraiment content de voir que tu avais repris ta vie en main. J'étais vraiment heureux pour toi jusqu'à ce que j'apprenne que deux garçons se tenaient près de toi. Au début, je voulais les tuer, aucun garçon n'avait le droit de t'approcher, mais Grant ma raisonné et j'ai décidé d'aller te chercher. Comme tu n'avais pas l'air de vouloir repartir avec moi, j'ai simulé les garçons qui rentrent chez toi pour te faire croire que ta vie était en danger. Je sais c'est pathétique, mais il fallait à tout prix que tu reviennes avec moi sinon j'allais me tirer une balle, j'étais au bord du gouffre sans toi. Je ne sais pas si tu réalises à quel point tu comptes pour moi. J'ai repensé à ce que tu m'as dit à l'hôpital, recommencer une nouvelle vie dans un autre pays. Je t'avoue que j'ai été effrayé, je n'ai jamais été habitué à autre chose que la violence. Donc, m'imaginer un monde sans rien, j'ai paniqué. En plus, j'adore la boxe, je me défoule dans ce sport, c'est ce qui m'a permis de sortir de l'enfer de mon père, c'est ça qui m'a sauvé la vie lorsque j'étais à la rue. C'est la boxe qui m'a rendu l'homme que je suis et surtout la boxe m'a permis de te rencontrer. Arrêter de faire ce sport ce serait comme perdre une partie de notre histoire, de qui on est. Je sais que mon mode de vie n'est pas des plus évident au quotidien, mais sans toi à mes côtés mes journées ne finissent jamais, je ne pense qu'à toi. J'ai mis de la filature sur toi, car j'ai trop peur qu'il t'arrive quelque chose. Je sais que tu m'as appelé durant c'est trois mois et que je t'ai ignoré, tu veux sûrement savoir pourquoi? Et bien j'aimerais le savoir parce que j'en ai aucune idée, je crois que j'avais peur d'affronter notre situation, aujourd'hui encore j'ai peur de l'affronter. Je suis tellement faible que je préfère t'écrire une lettre que de venir te parler. Je ne suis pas prêt à quitter ma vie Lay, mais on pourrait tout recommencer? Ne brûler aucune étape, se laisser le temps de s'adapter chacun au mode de vie de l'autre? T'en pense quoi? Oui, je suis con, tu peux pas me répondre, mais Lay je t'aime, je t'aime comme un fou et je ne veux pas passer à côté de la femme qui me faire sentir différent par un seul regard. Si tu veux qu'on essaie une nouvelle fois rejoins-moi demain dans notre parc à 18h. Je t'attendrai et je serai prêt à affronter notre conversation. Si t'en a rien à faire de moi et bien ne viens pas. N'oublie pas par contre que je vais t'aimer toute ma vie et que n'importe quand tu le désires, viens me voir. Je serai là pour toi.

Je t'aime de tout mon cœur

-Harry xx"

Je viens de finir de lire sa lettre. J'ai les yeux plein d'eau. Je ne sais pas quoi faire. Reprendre tout? On pourrait éviter de faire les mêmes erreurs qu'on a faites dans le passé. Je regarde l'heure sur mon cellulaire 17h40. Est-ce que j'y vais? Oh et puis merde!