Chapitre 4
La jeune fille découvrit une grande pièce sombre, elle chercha un interrupteur et la lumière baigna l'endroit de reflets dorés. Un canapé encadré de deux fauteuils faisait face à un écran plat fixé au mur dans un coin de la pièce à droite. À gauche un coin cuisine avec un comptoir et deux tabourets de bar. En face d'elle le mur était enfaite un gigantesque écran qui semblait éteint. Elle devina sans difficultés qu'il s'agissait d'un syntestatique tout comme celui de Léonard. Emmy s'approcha. Elle pressa un bouton dans un coin.
'Enoncez votre choix' s'afficha en toute lettre sur le mur de verre noir.
-"Heu... Tempête ?" Dit la jeune fille à haute voix sans grande conviction.
'Configuration de votre choix, veuillez patienter...'
La jeune fille attendit quelques minutes puis décida de continuer la visite de son appartement pendant que le syntestatique se mettait à jour. À côté du coin cuisine il y avait une porte qui menait à la salle de bain. C'était une pièce spacieuse avec une baignoire qui ressemblait à un jaccuzi, une cabine de douche à l'Italienne et un lavabo surmonté d'un miroir. Le tout était éclairé d'un lumière blanche qui se répercutait sur la faïence qui recouvrait les murs. Elle aimait bien son appartement pour l'instant...
En sortant elle resta figé devant la baie vitrée, le syntestatique affichait exactement la même image mouvante que celui de Léonard mais il y avait maintenant 6 tornades et elles s'étaient considérablement rapprochées...
Elle contempla longuement la vitre, fascinée...
Quand elle détacha enfin son regard de l'écran elle se dirigea vers la dernière porte qu'elle supposait être la chambre.
Emmy poussa celle-ci...
Devant elle se dressait un gigantesque capteur de rêve pendu au plafond qui surplombait un lit deux places en chêne sombre. Ses nombreux cercles de bois abritaient en leurs centres des toiles de fils très fines dans lesquels s'entre-mêlaient des perles noirs ou brunes sombre, à chaque cercle étaient suspendues des dizaines de plumes blanches, beige, marrons et d'autres plus petites d'un noirs de jais s'ajoutaient à l'ensemble...
À l'ouverture de la porte les plumes s'étaient agitées et les cercles s'étaient entrechoqués, Emmy avaient ouverts de grands yeux...
-"Incroyable..." Chuchota-t-elle.
Le reste de la chambre était composé d'une armoire qui partait du mur face au lit, qui formait un coin et prenait une bonne partie du mur de droite. Après l'armoire il y avait une porte qui menait sûrement aux toilettes. Du côté gauche une baie vitrée qui semblait projeter la continuité de celle du salon. Contre le mur de la porte d'entrée Emmy avait vu un bureau massif du même bois sombre que les autres meubles, aucuns n'était vernis.
Après quelques minutes de contemplation elle ouvrit l'armoire et se rendit compte que toute sa garde-robe y avait été transféré. La jeune fille décida de prendre un bain et de se changer. Elle sélectionna un pull marron aux motifs ethniques ainsi qu'un slim noir et des sous-vêtement. et partit pour la salle de bain. Elle se rendit compte qu'elle pouvait à nouveau toucher le sol, elle ne survolait celui-ci qu'en extérieur.
***
Malgré la beauté de son appartement elle ne se sentait pas d'y passer la soirée seule dans un endroit si vide...
*Si seulement Liam était là... Je n'ai aucuns moyens de le retrouver, de savoir où il peut être...*
L'adolescente était inquiète pour son meilleur ami auquel elle n'avait pas reparlé depuis son entre-vu avec le gouverneur...
Emmy décida d'aller voir Léonard, elle avait autant besoin de réponses que de compagnie. La jeune fille savait qu'elle serait acceuillir chaleureusement là bas et elle n'avait nul part où aller. Elle enfila ses bottes assorties à son pull et ferma la porte à clef derrière elle.
***
Emmy n'eu pas de mal à retrouver le chemin qu'elle avait mémorisé à l'allé mais elle se rendit compte trop qu'elle avait oublié son manteau.
***
La porte s'ouvrit sans qu'elle n'ai besoin de frapper, le vieil homme fit un large sourire en l'apercevant.
-"Alors ton appartement te plaît ?"
-"Oui beaucoup. Mais je ne voulais pas rester seule..."
-"Je m'en doutais, entre, tu est la bienvenu chez moi." La rassura-t-il d'une voix bienveillante. Il s'effaça pour la laisser pénétrer dans la pièce qui lui était familière.
-"Vous habitez ici ?" Demanda-t-elle.
-"Oui, viens j'ai quelque chose à te montrer..."
Il se leva et alla chercher un vieil escabeau en chêne bancal posé contre une bibliothèque. Il le plaça au milieux de la pièce et y grimpa. Emmy leva les yeux vers le plafond et se rendit compte qu'il était en bois, une petite trappe s'ouvrit sous les efforts de Léonard. Il disparut par l'ouverture en s'aidant de ses bras. Elle hésita à le suivre.
-"Viens, tu n'as rien à craindre."
Elle se retrouva dans une pièce ultra moderne, les écrans s'alignaient et se superposaient jusqu'à recouvrir tout le mur de droite.
-"Regarde..." Il lui désigna l'image qu'ils renvoyaient.
-"Mais... C'est les couloirs de la Régie !"
-"Exact." Un sourire satisfait se dessina sur son visage et ses yeux rieurs étincelèrent.
-"Comment avez-vous fait ?"
-"Disons que j'ai été aidé par un ado assez doué en informatique.
Je ne t'ai pas dis toute la vérité, ce n'est pas le gouverneur qui a décidé de soustraire cet endroit à l'Œil, nous avons piraté le système pour nous en écarter, personne ne s'est rendu compte de rien puisqu'ici n'est répertorié nul part. Mon appartement n'existe pas, pour l'Œil."
*Décidément je l'aime bien. Mais cela ne me répond pas...*
-"Tu m'as l'air soucieuse, tu as une question à me poser ?"
-"Non...Enfin oui, pourquoi ce capteur de rêve dans mon appartement ?"
-"Descendons." Ce qu'ils firent. "Tout d'abord tu dois avoir faim..."
Le vieil homme quitta la pièce par une petite porte dans le coin droit vers la porte que la jeune fille n'avait pas encore remarquée.
Elle vit une horloge dans un coin.
*23h26, la Cité est en décalé avec la Terre...* Songea-t-elle. *En bas il est 3h du matin... Papa doit être levé, maman aussi, sûrement.* L'adolescente eu un pincement au cœur, elle commençait tout juste à réaliser.
Il revint bientôt avec une pizzas et deux tasses de thé qu'il posa sur la table basse entre eux.
"Installe toi, je vais te raconter une histoire... D'abord l'origine des capteurs de rêves..."
"Il y a bien longtemps..." Commença-t-il. "...lorsque le monde était encore jeune, dans un village autochtone un amérindien dormait. Il avait ses frères et soeurs auprès de lui.
Un jour il partit à la chasse chercher le repas pour les prochaines lunes. Il partit loin, afin de trouver un orignal, ils s'abreuvaient d'eau de source pure coulant de la montagne. Il traversa rivières et fleuves avec courage et détermination pour le trouver mais sans apercevoir de chevreuils ni aucun orignal. Il décida alors de partir vers la montagne, pensant que son gibier pourrait s'y trouver. Le jour commençait à décliner. En chemin il aperçut une grotte immense dans laquelle pouvait s'être réfugiée n'importe quelle bête pour y passer la nuit. Il entra dans la sombre cavité, il y plaçait tous ses espoirs...
Dans la grotte, l'orignal n'y avait pas séjourné, aucune trace de la bête. Un esprit malveillant y avait pris place. L'homme se sentit mal, certain d'une présence maléfique dans ces profondeurs noir qui se poursuivait comme une galerie dont il ne pouvait voir la fin, dissimulée dans les ténèbres. C'est alors qu'une bête surgit. Des yeux couleur de sang, un poil noir comme la nuit, un museau retroussé et des crocs prêts à mordre la chair. L'homme prit peur et s'enfuit, paniqué, abandonnant son arc derrière lui, il courait de toutes ses forces, le plus vite possible avec l'espoir qu'elle ne le suive pas. L'être maléfique dans la lumière blafarde de la grotte ne lui avait pas parut réelle, un démon, une bête surnaturelle venue hanter la grotte.
De retour au village, l'homme avait les bras vides, ses yeux encore écarquillés de frayeur. Pas de nourriture ni d'armes pour chasser d'autres bêtes. Et il était terrorisé à l'idée de retourner à la chasse.
Le soir-même, il n'arriva pas à trouver le sommeil. Toutes les fois qu'il s'endormait, il voyait les deux yeux couleur de sang de la bête au poil noir le fixant encore et encore...
Le soir suivant il essaya de nouveau de dormir, mais sans résultat. Nuit après nuit, lunes après lunes, l'homme ne pouvait plus fermer les yeux. L'esprit de la bête aux yeux rouges le hantait. Plusieurs soleils passaient et rien ne changeait. Toujours la même hantise de la revoir, et toujours la même image lui revenant...
Une nuit, l'homme se leva après un autre cauchemar. Il sortit du village et partit vers la forêt mais, exténué, il s'endormit sur le sol tapissé de branches, ivre de sommeil qu'il était.
Le lendemain à l'aube, l'homme se réveilla impressionné : il n'avait pas revu la bête. Il leva les yeux et aperçut une toile d'araignée où perlait la rosée du matin tendu dans les branches d'un hêtre, elle brillait, constellée de gouttes à travers lesquels on apercevait la lumière du soleil qui se levait derrière le fil merveilleux. Il ne pût en croire ses yeux, une telle beauté, une pareil finesse et enfin une incroyable délivrance pour lui qui se croyait condamné à la hantise de voir apparaître les yeux couleur de sang, couleur de souffrance à chaque clignement de paupières. Il ne pût que remercier par la pensée l'araignée qui l'avait tant soulagé... Un sourire apparaissait sur son visage au fur a mesure qu'il comprenait qu'il était enfin délivré, la bête ne reviendrait pas tant qu'il resterait auprès de la toile... Il était protégé, elle veillait sur lui.
Depuis, l'homme s'endormit toujours près de la toile qui, au matin, s'illuminait des rayons du soleil avec toujours autant de beauté. Elle émerveillait encore l'homme de tant de pureté jusqu'à la fin de sa vie, il se fit enterrer sous la toile qui semblait ne jamais vouloir se briser..."
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Aile d'ange
Novela JuvenilLa jeune adolescente est devenu ange gardien par accident. On l'a fait quitter la terre trop tôt. Emmy a maintenant rejoint la cité des anges... La vie n'est pas facile lorsque l'on a à charge celle d'un autre... Emmy veille sur Joyce, mais comment...