septième nuit

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C'est toujours la même chose à Paris ; le vent, la grisaille, les bourrasques sournoises qui s'infiltrent entre les pans des vestes, l'air glacé qui picote chaque partie de peau exposée, les cris, les regards noirs, les mégots, les pigeons, la Seine, les ponts, les bateaux-mouches, tous ces putains de touristes, les filles aux talons qui claquent à la manière des danseuses espagnoles, moi qui attend désespérément le soir, pour rentrer, tâter mes dents, tâter ma gueule, je regarde l'heure, encore et encore, en espérant que ça passe plus rapidement au lendemain et puis le jour d'après, j'ai envie de revenir en arrière ; la douleur est plus dure chaque jour.

« J'ai peur.

Mais de quoi t'as peur ?

De tout, j'sais pas, de la foule, de la solitude, du bruit, du silence, du noir, des moqueries, de moi-même, des autres, de l'espace, de sauter le pas, de-de-... de savoir que je vais crever et que je peux rien y faire, j'ai peur qu'il y ait rien après.

Y'a rien après.

Ouais, sûrement..., ce qui m'énerve chez elle, c'est que seul son avis compte. Pas de place pour mes doutes.

Faut que je te laisse, on se parle un autre soir. Je suis de garde. »

Elle avait raccroché avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.

***
qu'est-ce vous en pensez?
je suis trop de bonne humeur ajd 🌻

l'Amour est mort en basOù les histoires vivent. Découvrez maintenant