Chapitre 6

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« Vole, vole au gré du vent. Vole, vole, personne ne t'entends. » - de Moi



Face à une image des plus attendrissantes, Amarok se sentait furieux. Mais qu'est-ce qui était passé par la tête de Lauryne !?

Lolita était en train de dormir, allongée confortablement dans une chambre des plus pures et enfantines. La petite pièce, volontairement grande tout de même, possédait des meubles blancs ainsi que des murs d'un rose pâle avec des taches bleus par moment, comme si un peintre s'était amusé à lancer de la peinture au lieu de peindre.

Et dans cette chambre, un lit immense et rond se trouvait au milieu de la pièce. De multiples peluches venaient cacher une petite fille, qui était une gamine d'apparence seulement. Tenant une peluche de chien entre ses bras, Lolita dormait paisiblement, sa tête reposant sur un immense nounours. Et ce n'était pas les seules peluches.

Et bien évidemment tout cela avait été fait pour Lolita, par Lauryne.

Amarok imaginait bien les pensées qui avaient traversé l'esprit de sa sœur à ce moment-là. Du genre « regarde comme elle est pure, alors ne la touche pas ». Mais comment voulait-elle qu'il s'abstienne si Lolita semblait aussi vulnérable. En la voyant ainsi, il n'avait qu'un désir : celui de profiter d'elle. Bon sang, il était un loup, une bête. Ce n'était pas de sa faute.

Amarok soupira, las de résister. Cette femme allait le rendre fou :

-Alpha, l'appela dans un murmure une personne.

Amarok se retourna, un grognement dans la gorge pour signifier que ce n'était pas le moment. Un homme, rouquin, se tenait dans l'encadrement de la porte :

-Dany, je suis occupé, lui répondit sèchement l'Alpha.

-Les vampires ont bougé.

***

J'ouvrais les yeux, ayant repris des forces grâce à mon sommeil. J'arborais de nouveau cette apparence de petite fille. J'espérais pouvoir la maintenir jusqu'au retour de ma sœur.

C'était grâce à la famille Báthory que je parvenais à me maîtriser aujourd'hui. En particulier avec l'aide d'Elizabeth.

Il fut un temps où je réussissais pourtant à me contrôler, à contrôler ma puissance. Mon apparence n'avait d'ailleurs pas toujours été celle-ci, soit une jolie brune à l'apparence attendrissante. Cette apparence me permettait pourtant d'amoindrir mes pouvoirs. Et cela je le devais à Elizabeth.

Repensant à la magnifique femme, mon cœur se serra. C'était d'ailleurs elle qui m'avait donné ce nom « Lolita ».

Je soupirais, à la fois las et attristée. Elizabeth était la figure maternelle que je n'avais jamais eue.

Me relevant soudainement, je décidais de ne plus me laisser emporter. Je devais me ressaisir. Il fallait que j'arrête de me reposer sur les autres et que je cesse de ressasser le passé. Cela ne servait à rien, si ce n'était qu'à me détruire.

M'approchant de la porte, je la fermais et callais une chaise sous la poignée pour la bloquer. Je n'allais pas sagement attendre qu'Alice vienne me chercher. Je devais agir aussi par moi-même. Et il était hors de question que je reste auprès d'Amarok une seconde de plus.

M'approchant de la fenêtre, je l'ouvris. Deuxième étage, super. Néanmoins j'étais heureuse de voir un arbre juste à côté. Alors ni une ni deux je sautais sur celui-ci, m'accrochant à une branche. Je me laissais ensuite glisser contre le tronc et atterrissais pieds nus au sol.

Mais je ne profitais pas plus de ce bonheur d'être de nouveau au contact avec la nature. Je devais m'enfuir.

Alors je courus dans la forêt.

 

Alter Ego (Tome 3) - L'Âme SœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant