don't go.

huit. la rue.

  "Désolée d'être en retard !... J'ai eu du mal à me lever." Dit Mal en s'asseyant précipitamment à la table du café, en face de Julie. Mal avait des cernes, elle semblait fatigué, comme si elle n'avait pas dormi depuis des nuits. Julie la regarda avec un petit sourire en coin. "C'est quoi ce sweat ?" Julie répondit alors embarrassée: "Ah... Euh c'est au type du concert de la dernière fois. Billie." Margot lâche un cri de joie. "J'y crois pas ! Toi, Julie, tu t'es enfin posé avec un mec ?!" "Non pas du tout !" "Tu ne me l'a même pas dit !" "C'est pas du tout ça, hier soir on est allés à un concert, il m'a raccompagné et m'a laissé son sweat !" Margot sourie. "C'est ça..." Julie renchérit d'une mine boudeuse. "Et puis c'est toi qui ne me dit rien ! Tes cernes tout ça, ça signifie quoi ? Billie t'as croisé au bar hier, et il m'a fait passer ton message." Margot devint soudain toute pâle. "Billie ? Hier ? De quoi tu parles ? Je ne l'ai jamais croisé. Je ne lui ai jamais rien dis." Julie fut soudain interloquée. "...Mais... Il m'a clairement dit que il t'avait parlé au bar." Un silence s'installa. "Je sais pas... J'en ai aucun souvenirs." "Mal tu étais seule au bar hier soir ?" Mal resta silencieuse. "Ça ne te ressemble pas." Mal regarda par terre. "Ecoute, j'suis fatiguée Julie, j'ai du boire hier soir, histoire de me détendre un peu." Julie hésita un moment puis lança. "Boire ? Boire beaucoup oui, au point que tu ne te souviennes même plus ce qu'il s'est passé. T'as vu la gueule que tu tires Mal ? Tu vas pas bien ça se voit." "L'essentiel c'est que je sois rentrée chez moi en vie non ? Tu seras pas toujours là pour me protéger." Mal qui était partie pour s'énerver devint soudain triste. "Ecoute, excuse moi, j'suis vraiment fatiguée. Mais je vais bien t'inquiètes pas... Mais juste, qu'est-ce que j'ai dis à Billie ?" Julie resta silencieuse un moment, puis regagna sa mine malicieuse, elle n'était pas une grande rancunière pour si peu. "Eh bien... C'est ça qui est intéressant. C'est pour ça que je t'ai appelée pour te voir aujourd'hui." Elle ne dit rien pendant quelques secondes pour faire mourir d'envie Mal. "Allez, dis moi!" S'impatienta-t-elle.

  "Alors comme ça, tu t'improvise des parties de jambes en l'air sans m'en parler ?" Mal devint tout à coup blanchâtre, on aurai dit qu'elle allait vomir sur le champ. "De... Qu'est-ce que tu viens de dire ?" Julie regarda à droite, puis revint sur Mal, l'air intrigué. "Bah... T'as couché avec quelqu'un, oui ou non ? C'est ce que tu as dis à Billie hier soir." Mal répondit directement. "C'est n'importe quoi ! J'ai-j'ai couché avec personne, tu le sais très bien, sinon je te l'aurai dis." Mal regarda Julie intensément. "Il m'a aussi dis que tu étais désolée et que tu l'avais chargé de me le dire je me demande pourqu..." Julie s'arrêta soudain de parler en regardant Mal. Son amie suait, son front scintillait, ses yeux étaient mouillés, sa bouche entre-ouverte. On pouvait voir qu'elle commençait à trembler. Mal posa sa main sur la table, comme si celle-ci allait s'envoler, et qu'elle la perdrai à jamais. Non... C'est pas possible. Ça peut pas être ça. C'est un cauchemar. C'est pas possible. "Mal..." Julie releva la tête, des larmes perlaient ses yeux sombres. Ses sourcils se courbaient de manière étrange.

  "Mal... Dis moi.." Mal déglutina. "Dis moi que t'as pas fait ça.." Mal regarda vers le bas. "Julie..." Julie commença à sourire, une larme s'échappa de son œil droit. Elle lâcha un rire d'une demie seconde. Regarda dans le vide. Puis regarda Mal. Elle prit son sac, "Julie attends !", et quitta le café.

Billie's POV.

  "Humm.. Humm. Oui, je vous tiendrai au courant, ça marche. Aurevoir." Mike raccrocha. "C'est bon ? Ils t'ont cru ?" "Ouais t'inquiètes." Billie poussa un soupir de soulagement. Mike le regarda avec inquiétude. Il était affalé sur le canapé, une bière à la main, les narines tâchetées de poudre blanche. La photo d'Adrienne était toujours sur la table basse. Elle n'avait pas bougée. Elle n'avait jamais bougée. "Encore combien de temps tu vas te cacher de ta famille comme ça Billie ? Ta mère s'inquiète vraiment." "Je veux pas y retourner Mike. Tu le sais très bien. J'ai pas le choix, tu sais pourquoi je reste là." Mike soupire, s'assied sur un fauteuil en face de Billie. Il se passe la main dans les cheveux. "Toute cette situation là Billie... C'est tellement tordu. J'arrive plus à dormir la nuit." Billie but une gorgée d'alcool. "Moi aussi mec. Moi aussi." "Il me manque tu sais Billie." Les yeux de Billie devinrent mouillés. "Tre me manque aussi Mike." Mike regarda son ami. "A chaque fois qu'on en parle tu te mets à pleurer." "Je pleure pas. Et puis même c'est normal." "Ne le prends pas mal, c'est juste une constatation. Ce que je veux dire c'est que ça t'affecte énormément Billie. Et il faut pas que ça dure très longtemps, sinon tu vas finir par tomber sévèrement en dépression. La coke, tout ça Billie, j'te demande pas d'arrêter mais au moins de réduire. Et si tu le fais pas pour toi... Fais le au moins pour moi. Je m'inqui-" "C'est bon me casse pas les couilles avec ça." Billie se leva énervé, il quitta la maison.

  Tout en marchant dans la rue, sans savoir où il allait, Billie se massait le visage. Sa vision était trouble. Il commençait à ne plus pouvoir retenir ses larmes. Il pleura en marchant. Les passants le regardait. C'est bizarre un homme seule qui pleure dans la rue me diriez-vous. Pourtant on ne sait jamais ce que ces personnes endurent. Du moins c'est ce qu'on croit. Jusqu'au moment où deux personnes seules, abandonnées, et ayant une peine si forte au fond d'eux se trouvent.

  Billie releva la tête un instant, il était dans la rue principal. La où il y avait tous les centres commerciales, les cafés, des lieux qu'il n'avait pas l'habitude de fréquenter. Il achetait ses vêtements dans des friperies, fréquentait les bars, les concerts en les ruelles calmes. Il remarqua que devant lui marchait une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Petite, brune, veste en cuir, pantalon déchiré avec des bas résilles apparent et un maquillage.. un maquillage coulant. Le maquillage était censé être foncé. C'est ce qui interpella Billie. Ses larmes séchèrent soudain, il se redressa. Plus la silhouette s'approchait, plus cela devenait évident: Julie marchait vite en pleurant. Billie écarquilla les yeux. Il commença à courir vers elle.

  "Julie!" L'intéressée releva la tête, puis en voyant le visage de Billie se cacha derrière ses bras et accéléra le rythme de ses pas. "Laisse moi tranquille." Billie accéléra avec elle, à côté d'elle. Il peinait à la suivre tellement elle marchait vite. "Ju.. Julie, attends, arrête toi." Il tenta de l'arrêter d'un bras mais elle le recala d'un coup violent. Il recommença, alors elle se retourna violemment, laissant apparaître son visage tâché par le maquillage, ses yeux rouges et remplis de haine. "Putain je t'ai dis de me laisser tranquille, qu'est-ce que tu comprends pas ? Tu parles pas français ? Dégage !" Elle commence à marcher, mais plus doucement. Billie reste choqué quelques secondes. Il ne bougeait plus. Je ne peux pas la laisser comme ça... Même si elle réagis différemment.. Elle m'a aidé. J'ai envie de l'aider aussi. Qu'est-ce qu'elle a ? Merde.. Je devrais pas insisté, j'suis vraiment lourd mais... 

Julie's POV.

  De la chaleur. Un corps chaud. C'est ce que Julie ressentit en premier. Elle n'eut même pas le temps de réaliser qu'elle était immobilisé. Elle ne bougeait plus, elle ne se débattait plus. Elle n'en avait plus envie. Elle était surprise néanmoins. Elle se demandait ce qui se passait, trop de larmes emplissaient sa vision, elle ne pouvait rien voir. Sa respiration était saccadé. Elle cligna des yeux, il semblaient qu'une centaine de larmes en tombèrent. Deux bras la serraient. Ils la serraient si fort. Ces bras étaient les mêmes qui l'avaient enlacés le soir dernier. Ces bras lui semblaient vrai. Billie la serrait par derrière. Il lui faisait juste une étreinte. Julie avala sa salive. Sa respiration se calmait peu à peu. Elle portait toujours le sweat de Billie. Elle baissa la tête et posa ses mains sur ses bras protecteurs. Elle se laissa pleurer. Billie posa sa tête sur celle de Julie.

Deux êtres seuls et perdu s'étaient trouvés. Ils étaient en plein milieu du trottoir. Les gens devaient se dire "Ils sont bizarres." Mais eux savaient qu'ils ne l'étaient pas. Ils le savaient l'un pour l'autre.

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OUI, je suis déter pour écrire en ce moment, ahah.C'est normal si le déroulement est lent mais c'est pour le suspens de savoir ce qu'il s'est passé haha. :)