dix. le canapé.

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  Billie's POV.

  "Il s'appelait Lucas. Pour tout te dire je le connaissais depuis longtemps, depuis le collège. J'étais plutôt une fille introvertie à l'époque, et lui me paraissait inaccessible, tu vois le genre ? Enfin bref, on est allés au même lycée et de là j'ai commencé à lui parler parce qu'un pote à moi le connaissait. Néanmoins il me semblait toujours impossible que je puisse un jour sortir avec lui. Tu sais comment on est quand on est gosses, on pense tout le temps à ce genre de choses. Vers la fin du lycée, je ne le connaissais pas tant que ça, en disant ça je veux dire que lui et moi on ne s'était jamais rien raconté, parfois on se croisait à la cantine et puis basta. Je lui avais présenté Mal. On était devenu finalement bon amis tous les trois. Et donc à la fin de notre année de terminale, il a déménagé loin d'ici, à cause de sa mère qui avait trouvé un job qui leur rapportait plus. Leur famille en avait besoin. Ça me rendait triste quand même. Malgré ça on se parlait souvent, on prenait des nouvelles l'un de l'autre, on avait chacun nos petits ami(e)s. Et nos déceptions. On ne s'était jamais rien raconté et je croyais que rien n'étais possible entre nous. Un jour, il m'annonce qu'il remonte en ville pour revoir quelques uns de ses potes de lycée, il m'annonce qu'il veut me voir par la même occasion. C'est la que j'ai commencé à croire que les choses changeaient, qu'il y avait un espoir tu vois ? Mais on était amis depuis si longtemps que je me disais que ça serait bizarre. Malgré tout, on ne se connaissait pas tant que ça alors pourquoi pas ? A partir de ce moment il me téléphonait presque tous les soirs, il m'aidait pour réviser. Et là on à commençaient à se raconter nos vies, pas des détails futiles, mais vraiment ce qu'on pensait. Il me disait qu'il avait hâte de me voir. Mais ses sentiments n'étaient pas encore explicites.

  Quand il arriva à Paris, Mal et moi on le vit le soir même. On s'était bien marrés, sachant qu'on avait tous vécus des déceptions amoureuses ou qu'on était tout simplement célibataires. Comme on se connaissait bien tous les trois on a du passer deux ou trois soirées ensembles... C'était vraiment bien. Et un jour, ce qui devait arriver arriva, il m'embrassa. C'est drôle comme histoire non ? Je pensais ne jamais lui avoir plu. Enfin bref on a couché ensemble tout le tralala, et j'avais jamais ressenti un sentiment amoureux pour quelqu'un, enfin réellement tu vois ? Tu le sais quand tu ressens des choses fortes comme ça. Et bah là c'est la première fois que je le ressentais, avec Lucas. Je crois que c'était trois jours avant de partir, ouais, il m'avait dit qu'il m'aimait. Le genre de "je t'aime" sincère. Pas celui que tu dis à la légère. J'étais tellement choquée quand il me l'a dit que... je me suis mise à pleurer et je lui ai dis que je n'avais jamais autant aimé quelqu'un que lui. Il m'a ensuite dit qu'il était content mais que c'était un problème car il devait repartir dans quelques jours. En sachant que sa situation financière familiale n'était toujours pas brillante, on n'avait pas de moyen de se revoir. De plus mes parents n'auraient jamais acceptés que je parte toute seule chez un mec à l'époque. 

  Et puis il est parti. On s'appelait de moins en moins, mais mes sentiments devenaient de plus en plus fort et... Et lui non. Il ne pouvait pas supporter cette distance. Il avait besoin de contact physique aussi, ce que je peux comprendre. Il m'a dit que si il avait pu rester dans ma ville, il serait resté avec moi. Et me voilà deux ans plus tard... J'y repense toujours mais plus autant qu'avant. Ça me fait néanmoins souffrir énormément. J'enchaîne les histoires sans lendemain, ou les plan culs, et je suis fatiguée.. Je suis fatiguée de tout ça. Ce manque de sentiment. J'ai l'impression que le monde entier n'a plus de cœur."

  Billie avait les yeux attentionnés et écarquillés pendant toute l'histoire. "Quel salaud !" Lâcha-t-il. "Putain, il ne te mérite pas, je te jure, si il t'aimait vraiment il aurait tout fait pour te rejoindre de temps en temps ! J'avais une relation à distance comme ça avec mon ex, Adrienne, et j'allais la voir dès que je pouvais !" "Mais... Elle n'a pas fini par te tromper ?" Billie avait oublié, il lui avait menti à propos de ça. Il déglutina et réfléchi un instant. "Hum... Je t'ai menti à propos de ça ." "Ah? Pourquoi tu m'aurai menti ? Ça ne sert à rien, tu sais bien que je ne te jugerai pas." "C'est une histoire assez compliquée, j'suis désolé, mais sur le moment la dernière fois je voulais vraiment pas en parler, je te raconterai une autre fois si tu veux, mais la on parle de toi. Je comprends tout, et c'est vraiment con qu'il t'ai fait souffrir comme ça. Si je l'avais devant moi je lui casserait la gueule immédiatement." Ceci fit rire Julie. "Mais... C'est uniquement pour cette raison que tu n'étais pas bien dans la rue tout à l'heure ?" "Non, justement, je viens  d'apprendre un truc qui me dégoûte..." Elle regarda vers le bas.

  "Pendant qu'il était ici, il a couché avec Mal." Billie s'arrêta de respirer. Mais putain.. Tout prend sens maintenant... Ce que Mal m'a dit au bar, c'était avec lui qu'elle avait couché et c'est pour ça qu'elle s'excusait ! "Oh merde..." Julie sourit. "Tu peux le dire..." "Ça craint vraiment... C'est ce qu'elle voulait dire au bar je suppose... T'as du le découvrir parce que je t'ai transmis son message. Elle disait qu'elle était désolée, peut-être qu'elle regrette vraiment ou alors qu'elle était droguée ou je sais pas quoi ?" "Non mais tu déconnes, de un elle ne me l'a pas dit, ça m'enlève toute ma confiance en elle et de deux Lucas ne l'aurai jamais fait contre son gré !" "Eh calme toi, ce ne sont que des hypothèses." "Ouais..." Billie souffla. "Bah putain... Ecoute, ne lui parle pas pour le moment laisse couler, laisse ta rage sortir, il ne faut pas qu'elle te ronge. Ensuite soit elle reviendra vers toi, soit toi vers elle et vous vous expliquerez. En attendant ne répond plus aux appels de ce Lucas là, ça ne peut que te faire du mal." "Haha, je ne retournerai jamais vers elle ! Elle peut toujours crever... J'en reviens pas qu'elle m'ai fait ça." Julie tourna la tête comme si elle allait se mettre à pleurer. Billie la regarda d'un air désolé, il ouvrit ses bras en grand, Julie vint s'y réfugier. Ils restèrent comme ça pendant quelques minutes. Puis Billie proposa "Tu veux fumer un petit ter histoire de mieux faire passer toute cette histoire ?" "Non merci... C'est pas la beuh qui va résoudre mon chagrin." Billie fut surprit. Dans son cas, il se serait directement tourné vers l'alcool ou la drogue. Il rentra dans sa poche le paquet qu'il s'apprêtait de sortir. "Je dois affronter la réalité, pas la fuir." Dit-elle en fermant les yeux. C'est un message qu'elle veut me faire passer là ?

  "Au fait où est Mike ?" Billie regagna soudain ses esprits, il s'était presque endormi. Julie était toujours dans ses bras. "Je sais pas, on s'est un peu fritté avant que je parte de la maison, et que je te croise. Il a du sortir faire un tour." Billie remarqua que Julie ne répondait plus. Elle s'était endormie. Il profita de sa respiration calme. Tout à coup, il prêtait beaucoup plus attention de tout ce qui la formait. Son parfum remontait jusqu'à lui. Ses cheveux brillaient, ils étaient longs, on ne pouvait en voir le bout. Son dos était contre le torse de Billie. Il commença à lui caresser les cheveux. Bientôt il se sentit somnolant lui aussi.

  Julie's POV.

  "Hmmm..." Julie émergea de son sommeil. Merde... Je suis toujours chez Bill-enfin Mike du coup... Il est quelle heure ? Qu-QUOI. Déjà aussi tard ?! Merde j'était censé rejoindre Gab au concert ce soir ! Je dois me grouiller ! Elle remarqua qu'elle s'était assoupie sur Billie. Elle se releva lentement pour ne pas le réveiller, malgré tout, celui-ci avait le sommeil léger et commença à ouvrir les yeux en baillant. "Salut toi." Dit-il d'une voix encore endormie. "Salut Billie, euh, j'suis vraiment désolée mais je dois y aller, j'suis censée être au concert avec Gab dans une demie heure !" Billie se réveilla tout à coup. "Ah merde. Tu veux que je t'y accompagnes pour me faire pardonner d'être un si bon oreiller ?" Julie rit, puis réfléchie une demie seconde. "Boh... Et puis vient aussi, de toute façon j'ai besoin de me changer les idées !" Merde ça n'a pas de connotation ce que je viens de dire ? Julie rougit. "Haha, ça marche, bah allons y."

don't go.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant