Pardonne Moi.

CHAPITRE34

-Brandon???

Il me regarde toujours avec le même sourire.

-BRANDON!! POURQUOI TU FAIS ÇA??-criai-je à son égard.

Je comprends pas putain. Brandon?? Non, c'est pas possible, il ne ferait jamais ça. Pas à moi. Mais, il est pourtant là. Il se tient devant moi et n'arrête pas de me sourire malicieusement. Ok, le type devant moi est peut-être brun au lieu de blond, mais je vous assure que la ressemble est frappante.

-vous êtes qui??-finis-je par dire, plus du tout sûre de moi.

Il sort une main de sa poche et la place sur son ventre et s'incline devant moi.

Lui:mon nom est Damon. Damon Smith.

-Damon?? Smith???

Damon:exact.

Ce n'est pas le fait qu'il se présente sans se soucier de préserver son identité qui m'inquiète. Mais, tout comme moi, vous avez sans doute remarqué qu'il a le même nom de famille que Brandon. Est-ce un parent à lui?? Son...jumeau???

-tu es son frère jumeau n'est ce pas?? Celui qu'il n'a pas arrêté de chercher depuis des années.

Damon:-rire-si je n'étais pas ton..."bourreau" j'aurais pu croire que c'est moi la victime dans cette histoire. Ouvre encore ta putain de gueule une seule fois de plus et je vais te rappeller ta place de minable et fragile petit cobaye.

Cobaye??

Damon:JE commande et toi tu la fermes. Capiche??-rajoute-t-il.

-hum.dis-je calmement sans trop me rendre compte du ton que j'utilisais.

Il ne me répond pas et s'apprête à partir mais je l'arrête.

-ne me laissez pas comme ça. S'il vous plait.en lui montrant avec difficulté mes attaches.

Il lève les yeux au ciel et soupire avant de sortir de son manche un canif suisse. Il s'approche de moi et me libère. Ahhh!!! Ça fait du bien de pouvoir bouger convenablement à nouveau.

Damon:je te conseille de te tenir à carreaux. Ou sinon...menaça t-il en effleurant la lame froide du canif sur ma joue.

Il sort de la pièce avant de m'y enfermer de l'extérieur. Je suis seule, abandonnée, dans un trou perdu. Je me met dans un angle de la pièce, ramène mes genoux vers ma poitrine et les entourent de mes bras.

Je t'en prie Tom dépêche toi.

**********

Je le réveille en sursautant. Je ne suis même pas rendu compte que j'ai dormi. J'ai faim, j'ai soif et j'ai vraiment besoin d'une douche. Bon, pour la douche, c'est pas du tout prioritaire pour le moment. Il me faut de la bouffe et de l'eau ou sinon je crois que je vais crever.

Je me lève avec difficulté et me dirige vers la porte. Il ya une petite ouverture rectangulaire donc je peux voir quasiment l'extérieur. Malheureusement, il faut sombre, toutes les lumières de dehors sont éteintes. Putain!!

-hé ho!! Ya quelqu'un??-demandai-je bêtement.

Aucune réponse-c'était évident-. Le gars qui m'a enfermé ici sait très bien que je suis là et c'est dans son but de me laisser crever. Peut-être que c'est ça, son expérience tordu. Voir combien de temps un être humain peut rester sans manger ni boire!!! Pfff!!

Je retourne dans un coin de cette pièce totalement blanche, inexpressive et déprimante, éclairée d'un simple néon reflétant une lumière également blanche. La situation telle que je vous la raconte, ne semble pas...terrifiante. Mais c'est tout le contraire. C'est juste moi qui essaye de ne pas trop dramatiser la chose parce que je ne veux pas avoir des pensées negatives. Sinon, je suis littéralement morte de peur.

Je me laisse bercer une nouvelle fois dans les bras de morphée. Les yeux clos, la première image qui apparaît est le visage de...Tom. Maintenant que j'y pense, j'ai vraiment été stupide de ne lui avoir pas laissé l'occasion de s'expliquer. Ôter la vie d'un homme est la chose la plus difficile à commettre, et si quelqu'un venait à le faire, c'est qu'il devait avoir de très bonnes raisons.

Peut-être qu'on nous a contraint à le faire, peut-être que la vie d'un être cher en dépendant ou parce qu'on avait pas le contrôle de ses pulsions. Je ne sais pas pourquoi Tom a tué cet homme et je pense que je le saurais jamais.

Je me sens de plus en plus faible. Non mais quelle chochotte tu fais!! Ça fait juste 24h que tu n'as rien mis dans ton ventre et tu parles de mourir. Pense aux enfants d'Éthiopie ou d'Inde. Putain mais qui l'a sonné cette conscience de merde là?!

Bref, je disais, j'ai tellement perdu de forces que j'ai même du mal à trouver le sommeil. Je reste néanmoins allongée sur ce sol semblable à un canapé européen. Je ne cherche même plus à combattre, je me laisse me vider petit à petit. Et puis qu'est ce que je peux faire de toute façon, je suis condamné.

Des bruits de pas s'approchent de ma salle, je lève légèrement la tête. J'arrive à voir une tête passée devant l'ouverture rectangulaire de la porte. La silhouette de la tête m'observe sans dire mots.

-ÇA VOUS PLAINT HEIN?! VOUS PRENEZ VOTRE PIED EN TORTURANT LES GENS DE LA SORTE???-je me fous totalement du ton que j'utilise. Je ne vois pas ce qu'il pourrait me faire de pire.

La tête reste là un moment puis s'écarte. Quelques secondes plus tard, j'entends le verrou de la porte. La personne se tient derrière la porte et à cause de l'obscurité, j'ai du mal à savoir si c'est le frère de Brandon ou quelqu'un d'autre. La personne en question franchit le seuil de la porte, lorsque son visage me paraît plus net, je ne peux empêcher mes yeux de s'ouvrir en grand.

Ces yeux si similaires aux miens, ses cheveux toujours en bataille, sa bouche fine et sa mâchoire carrée. Tout ça du haut de ses 1m90 de taille. Il s'approche de moi le visage inexpressif. À chaque pas qu'il fait vers moi, je me redresse de plus en plus comme pour mieux lui faire face. Une fois devant moi, il me regarde de haut pendant un moment avant de s'accroupir pour être à ma hauteur. Il dépose le revers de sa main sur ma joue et laisse glisser ses deux doigts pour me tenir le menton.

Je sens les larmes aux bouts de mes yeux. Je sais même pas si c'est de la joie ou de la peur qui me fait ça.

Lui:tu as aimé mes pancakes??? Me demande t-il avec un sourire rassurant.

J'avale difficilement ma salive. Il continue de me fixer avec le même sourire, en attendant peut-être ma réponse.

-oui...Johnny.