Lost Boy [BoysxBoys]

Chapitre 9

Je me refugie dans les gradins du stade de foot, je n'arrive pas à croire ce que je viens de faire, j'étais tellement énervé et quand j'ai aperçu le sourire que Carol abordait... J'ai perdu le control.
Je me torture l'esprit jusqu'à ce que Raven me rejoigne, elle s'assit à côté de moi et ne dis rien. Il y a des moments où juste la présence de quelqu'un peut vous réconforter, vous n'avez pas besoins de mettre des mots sur la situation car le courant passe tellement bien que vous vous comprenez en un regard.

         « Je n'arrive pas à croire que j'ai fait ça, soupirais-je.
-On peut dire que ce fut une journée pleines d'actions, répondit ma meilleure amie.
-Qu'est-ce que je vais faire maintenant ?
-Rien du tout, tu es qui tu es et tu ne vas surement pas changer pour ce genre de personnes, tu leurs accorderais trop d'importances.
-Ne t'inquiète pas, je n'en avais pas l'intention mais je te parle de ma mère, je ne voudrais pas qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre que moi.
-Simon, je pense qu'elle se fiche de qui tu aimes, tu resteras toujours son petit garçon qui s'amusait à écrire des mots avec ses pates en formes de lettres. »

Je rigole et Raven m'adressa un sourire sincère.

« Juste ne tarde pas, les rumeurs vont vite donc...
-Je vais lui dire, la coupais-je, mais il faut juste que je trouve le bon moment.
-Tu sais il n'y a pas de bon ou mauvais moment, je ne comprends pas pourquoi annoncer son homosexualité à sa famille est si compliqué que ça d'ailleurs, déclara-t-elle. »

Je tourne la tête vers elle et l'interroge du regard.

       « Quoi c'est vrai, pourquoi vous devriez annoncé ça, vous êtes libres non ? C'est comme si, nous hétéros, on devait annoncer à tout le monde quel genre de personnes on aime, c'est ridicule. Et bien c'est la même chose ici, je ne vois pas en quoi cela doit être une 'épreuve' alors que c'est la normalité des choses.
-Je crois que l'on sait tellement battu pour avoir les mêmes droits que vous que, maintenant, faire son coming-out est rentré dans la case ''normal'', expliquais-je. Tu pourrais être notre porte-parole un de ces jours, ajoutais-je en rigolant.
-Pas de problème, répondit-elle en rigolant. »

Elle posa sa tête sur mon épaule et l'on fixa le vide pendant plusieurs minutes. Au bout d'un moment, elle se releva et me dit :

     « Tu veux que je te ramène chez toi ?
-Nan, je vais faire la route à pied pour dire d'être seul un moment.
-Comme tu veux, dit-elle en m'adressant un léger sourire. »

Elle se leva et me fit un câlin, je lui promets de l'appeler lorsque je serais chez moi. Elle quitta le stade. Je partis cinq minutes après elle, je laisse derrière moi le terrain mais aussi toutes les émotions que j'ai accumulés dans la journée.

***
J'essaie de me concentrer sur ma musique tout le long du trajet, le son rentre dans mes oreilles mais il me parvient comme étouffé, je suis tellement occupé à savoir comment je vais annoncer mon homosexualité à ma mère que j'ignore totalement la mélodie. Je crois que cette journée fut la plus désastreuses depuis mon arrivée en ce bas monde.
Je m'engage dans Monroe Street quand soudain, une voiture derrière moi se mit à klaxonner. Je ne compris pas directement que ce boucan m'était adressé. Je retire donc mes écouteurs et pensant que c'était Raven dans la voiture qui se trouvait à côté de moi, je dis :

         « Tu n'as pas besoins de me suivre, je rentre bien chez moi et d'ailleurs... »

Quand je tourne enfin la tête vers la vitre ouverte, je vis un visage masculin marqué d'une barbe de quelques jours, il doit avoir dans les vingt-ans à tout casser.

          « Oh désole, dis-je alors, je peux vous aider ?
-Ouais, me répondit-il avec sa voix grave l'air menaçant, tu connais surement ma sœur Carol ? »