A cœur ouvert

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Padma s'était toujours imaginée travailler dans un musée,

Un musée français.

Padma aurait aimé partir en France.


La guerre avait effacé les rêves,

Il n'y avait plus de place pour les musées.

Plus de place pour la France.


Tout ce qui résonnait dans la tête de Padma

C'était ces appels d'urgence,

Puis ces pas rapides qui frappaient contre le sol,

Et ces murs trop blancs.


Padma effaça le tableau des blocs,

Les opérations étaient terminées pour aujourd'hui.

Le bruit se faisait moindre lorsque le soleil se couchait.

D'autres reprenaient la nuit,

Quand les cauchemars et la douleur venaient retrouver les pensionnaires de l'hôpital.


Padma aurait aimé visiter le château de Versailles,

Écouter un opéra à Bastille,

Désormais la seule musique qu'elle discernait venait du téléphone de l'accueil.


Certains étaient morts.

D'autres restaient détruit.

Et Padma se plaignait d'être coincée ici.


Fatiguée par sa journée, elle s'apprêta à partir.

Puis elle le vit.

Contre le mur, à compter ses doigts.


"Terry ?"

Il avait de longs cheveux qui tombaient sur son visage.

"Terry ?"


Il resserra ses doigts et lentement il releva la tête vers elle.

Les deux Serdaigles s'observèrent sans comprendre.

Ironie du sort pour ces élèves si intelligents ?


Terry avait une apparence sale.

Sa bouche se tordait étrangement, comme si son sourire était cassé.


"Padma."


C'était étrange de se revoir.

Après la Bataille, après les enterrements,

Comme deux survivants qui avaient oubliés qu'ils s'étaient connus en temps de paix.


Elle l'aida à se lever,

Elle l'emmena dans une chambre,

Trop blanche.


Il serra plusieurs fois les poings,

Les oubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant