Il voyait plus vraiment où il allait,
Il marchait
Ou du moins il titubait.
Il faisait nuit,
Une nuit fraîche,
Pourtant il mourait de chaud.
Le sang battait contre ses tempes,
Ses pieds se croisaient,
Il déambulait.
Ses phalanges à moitié ouvertes par les nombreuses bagarres.
Un cocard sur l'œil gauche
Et son visage amaigri par l'aigreur de ses sentiments.
Il marche d'un pas sans rythme,
Il ne voit rien,
Tout se confond.
Le sol semble bouger sous ses pieds,
Le sol semble trembler sous ses pieds,
Le sol ne le porte plus.
Il s'effondre.
Son visage frappe les pavés
Son arcade saigne.
Il tente de se relever,
S'accrochant au muret,
Il grogne.
Le sang coule sur sa peau gonflée et violacée,
Il a chaud, son propre sang semble circuler trop vite dans son corps,
Il s'appuie, il se hisse.
Puis chute de nouveau.
De tout son poids, il s'écroule sur la pierre froide.
Tout son corps est endolori.
Même sa voix.
Il n'émet quelques râles, rien de plus.
Pourtant il voudrait hurler ou pleurer, allez savoir...
Il ne ressent plus.
Anesthésié par l'alcool omniprésent dans son sang.
Il ne ressent ni la douleur de ses muscles, ni la souffrance de son esprit.
Pendant quelques minutes,
Un temps qu'il aurait voulu infini,
Il n'y avait plus rien qui comptait.
Plus rien qu'il ne pouvait ressentir.
"Anthony... C'est donc vrai : tu arpentes les rues."
Le blond lève son visage et tente de discerner la personne face à lui grâce à son œil valide.
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Les oubliés
Fiction généraleAprès la guerre... Après toi... Il me reste quoi ? Nota bene : Il n'est pas nécessaire d'avoir lu une autre de mes histoires Ce sont des...