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J'arrive devant une grande villa blanche comme on en voit un peu partout dans le coin. Je connais bien les lieux, avant c'était notre maison. Là où avait lieu toutes les after et les fêtes les plus folles. Où si vous étiez invités vous le criez haut et fort pour que tout le monde le sache. Quand vous passiez ce droit, vous étiez quelqu'un de "respecté" ou "utilisé" comme j'aime le dire. Car à partir du moment où vous franchissez le seuil de cette grande porte, vous êtes catégorisez ; les personnes qui sont ici parce qu'ils sont cool mais pas trop, et les autres sont invité pour être leur jouet toute l'année. C'est triste à dire mais tout fonctionne comme ça. Et c'est l'une des choses qui me déstabilisait le plus.

Mais je passais outre. Je fermais les yeux sur beaucoup de choses, trop même. J'étais naïve et doté d'aucun bon sens.

Pauvre fille.

Je regarde encore et encore cette maison, sa maison. Je ne comprends toujours pas pourquoi Calum a pris la peine de m'inviter. Et surtout, pourquoi suis-je venu.

Je tourne la tête vers un groupe d'individu, ce sont des personnes de notre école, pas tellement respecté. Et je réalise soudain que toute l'école est ici. Tout cela n'a aucun sens mais je ne prends pas la peine de comprendre.

Je m'avance le long de l'allée et passe cette fameuse porte. Et puis tout d'un coup tout me reviens en pleine figure. Notre rencontre, les défis, toutes nos cuites, les étés au bord de la piscine, notre dispute, mon éloignement, notre rupture. Tous ces instants avec eux me reviennent comme si rien n'avais vraiment changé. J'ai soudain la tête qui me tourne mais je n'ai pas le temps de m'asseoir que quelques personnes crient mon prénom. Quand je relève la tête, les amis de Calum me regardent avec un grand sourire. Je passe devant eux comme si rien n'est en train de se passer. Je fuis. Je pénètre dans le jardin où j'entends encore mon prénom retentir dans la maison. Je soupire quelques minutes avant de voir devant moi le maitre des lieux en personne.

- Content que tu sois venue.

- Qu'est-ce que vous avez en tête ?

Calum baisse son visage en rigolant.

- Parce que je dois me justifier quand j'organise une fête ?

- Oh Calum je te connais par cœur. Il y a toujours un truc derrière ces gentils sourires.

- Très futée la petite. Mais dis-moi, la vrai question est ; Pourquoi ai-je glissé une invitation dans le casier de mademoiselle CLARKE ? Je t'avoue que je ne sais pas trop aussi. Mais tous ces gens autour de nous sont là et s'amuse bien, c'est le principal non ?

- Qu'est-ce que tu as en tête Calum ?

- Pourquoi je te le dirai Paula ? Après tout tu n'es plus de la partie ?

- C'est pour ça que tu m'as fait venir ? Pour me remettre à ma place ? Parce que si c'est pour ça Calum tu dois savoir que ça ne fonctionne plus ces menaces à la con.

Il se rapproche de moi et me chuchote à l'oreille,

- Mais personne ne te menace ma petite CLARKE.

Ces paroles me déstabilisent complétement, je reste figée sur place, le regard dans le vide. Il y a un petit moment maintenant qu'il ne m'avait plus appelé comme ça.

C'était quand je faisais ma rentrée dans cette nouvelle école. J'étais timide, sans âme, et tout le monde passait devant moi sans faire vraiment attention. Et puis Rebecca est entrée dans ma vie. Elle était populaire et m'a vite fait passer dans le rang des personnes respectables. Et puis vous connaissez l'effet de groupe, je suis vite devenue une personne comme eux. Malheureusement mon nom de famille faisait écho partout où j'allais. Tout le monde connaissait le couple mythique que forment mes parents. Et puis Rebecca et sa bande m'a appris à devenir forte et hautaine.
Et tout d'un coup Calum est entré dans ma vie sans le voir venir. Et l'une de ses premières paroles étaient celle-ci :

- Je te protègerai toujours ma petit CLARKE.

Calum relève la tête en rigolant.

- Je vois que tu t'en souviens ! C'est bien tu as une très bonne mémoire Paula.

Il repart et discute en faisant ami-ami avec des personnes plutôt geek, aucune gêne. Je balaye mon regard le long du jardin et je vois que tout le monde profite de cette fête, sauf moi. Et puis je t'ai vu, avec ton bonnet noir et tes yeux clairs. Pour une fois j'ai vu ton visage. Tu me souriais. J'ai tout de suite su qu'avec toi, je me sentirais vraiment à ma place.

A bout de souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant