Un regard jetté , Des injures rendues

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Ah onzoubilahii minal seytani rajiim Deum bingua done.Lomay xoleii nii bouma lek deh mane.Meuneu loma dara man.Sama mami dagno ligay.(Je cherche protection aupres D'Allah contre Satan le maudit , sorciere que tu es.Pourquoi tu me regarde comme cela , ne me mange pas en tout cas.Tu ne peux rien contre moi.Mes ancêtres m'ont bien proteger) me cria acidement la dame qui était juste en face de moi.

Je sursaute de peur en me rendant compte que je la fixais , perdue dans mes pensées. Je fouille l'endroit où nous étions des yeux et me rendit compte que j'étais dans la boutique du quartier qui au passage était blindée de monde.Un monde qui me regardait avec effroi.Des regards qui ne m'etaient pas inconnus.Ces regards comme des etouffements empechaient l'air d'entrer convenablemenr dans mes narines.Des regards qui rendaient mes nuits blanches et mes jours noirs.Des regards qui participaient à mon envie de mettre fin à ma vie.

J'étais epuisée à force de fuir ces regards mais mes efforts etaient en vain.Ma peau sur les os , mes yeux entourés de cernes et ejectés de sang, mes joues creuses faisaient tout pour attirer ces regards.

Que faire ? Les laisser me traiter de "Deume" (sorciere) comme ils aiment si bien le dire.

-Excusez moi madame murmurais-je quand ces regards devenaient de plus en plus brulent.

-Tchiimm ni req nguen mel , di leek gnigni bagnou diex ( Shhh c'est de votre nature de manger les gens)

J'avais enormement faim et je n'avais que 50 f pour m'acheter du pain.Maintenant il ne me reste plus qu'à retourner chez moi et me contenter de boire de l'eau.Si je  reste une minute de plus ici , je ne crains qu'on me chasse à coup de baton.Rassemblant le peu de dignité qui me restait je tourne les talons laissant derriere moi des " ouf " de soulagement et des injures pour ma personne.

A cause de mes absences incessantes causées par ma maladie ma patronne n'a pas voulu comprendre et m'a licencié.Ce travail qui consistait à faire le menage me permettait de payer mon loyer et de me nourir maintenant il ne me reste plus rien.Je crois que le mois prochain , je serais à la rue si par malchance je n'arrive pas à trouver du travail.

Sur le chemin du retour , comme à mon habitude mes yeux fixais mes pensées.Il n'y a que cette façon pour eviter ces regards dedaigneux.Mais encore une fois une chose me sort sans menagement de mes pensées.Cette fois ci ce n'était ni des injures , ni des regards brulent mais des pleurs.

Des sanglots douleureux qui ne m'ont pas laissée marbre.Une folle envie d'apaiser les maux de son coeur temoignés par ses pleurs s'empara de mon être.Mes pas me guidèrent vers cette femme couchées sur le trottoir à moitié nue un bébé sur la poitrine.

Des tonnes de questions me viennent soudain esprit et un attira en particulier mon attention :Pourquoi personne ne lui venait en aide ?

Ma raison me rappela à l'ordre : Je dois les aider.

-S'il vous plaît ne nous faites pas de mal pleura t-elle de plus bel

-Non ! Je veux juste vous aidez.Il va bientôt pleuvoir et c'est dangereux de rester ici.Allons chez moi.

-Non ! Je vous en supplie laissez nous tranquille.

-Ecoutez moi madame , ne soyez pas tetue.Faite le au moins pour votre bébé "Nguelaw bi baxoul si mom ak si ioe tamite " ( le vent n'est pas bon pour lui ni pour vous )

Elle se met en position assise et me regarde longuement.Ainsi je me sentais nue . Son regard était tellement transperçant et profond que j'avais peur qu'elle decouvre mes secrets les plus profond.

-Vous m'avez l'air quelqu'un de bien murmura t-elle. En même temps quelle mauvaise personne viendrait me proposer son aide souria t-elle à travers ses larmes.

-Je..allons y .Dis-je simplement en prenant dans mes bras le bébé qui se reveille un moment puis s'endorme aussi vite qui'il s'est reveillé.

Quand la jeune femme fût sur pied elle me demanda de lui rendre son bébé mais je lui assurais qu'il etait entre de bonnes mains . Hesitante elle me remercia et reajuste sa pagne jusqu'à ses seins et efface ses larmes.

Quand j'ai ouvert la porte de mon appartement , l'odeur du renfermé nous titilla les narines.J'allume machinalement la lampe et lui demande de se mettre à l'aise

- Vous voulez  prendre une douche ? Lui demandais-je

-Oui ...avec mon enfant repondit-elle en essuyant encore une fois les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.

-D'accord ne vous inquietez surtout pas.J'arrive ....

-Arretez de me vouvoyez me dit -elle

-Bien lui repondis-je

Je lui sors un jean et une chemise.Ils sont surement à sa taille vu qu'elle a la même taille que moi quand je n'étais pas encore malade.Je lui donne un gans de toilette et du savon.Je la trouve au salon et lui demande d'aller faire sa douche après lui avoir donner les materiaux necessaires.

Quand elle disparut de mon champ  de vision la pluie tomba violemment comme si elle attendait qu'elle s'en aille.Je prend place sur l'un des canapés en fouillant comme une folle dans mon esprit dans le but d'y trouver comment faire pour nourir la femme.J'ai seulement 50f en poche .

                [......]

-Je te remercie beaucoup me dit la jeune femme en me sortant de mes pensées

Elle avait porté les habits que je lui avait donné et elle avait porter sur son dos son enfant.Ce dernier était reveillé et gazouillait joyeusement , ce qui m'arracha un petit sourire

-Je vous ... Je...t'en prie ....

-Je vais rentrer maintenant me dit-elle

-Comment ? Il pleut , vous ...tu ne peux pas sortir surtout avec un bébé.

-Il faut que je rentre chez moi,mon mari va me retrouver et me tuer.

-Au contraire si vous sortez il va vous retrouvez.D'autant plus il est 20h et quelques

-Arrête de me vouvoyez jeune fille.Comment tu t'appelles ?

-Oumy khaïry Sylla et toi ?

-Maguette Sow . Merci de m'avoir aider mais il faut que j'aille chez mon frère.

-Attend donc que la pluie se calme . Je te promet de t'accompagner après.

-Tu as vraiment un coeur en or Oumy.Me dit-elle en prenant place à côté de moi.

-Merci Maguette.Explique moi donc ce qui t'a mise dans cet état.Si tu es d'accord bien sur

Elle soupire doucement avant de commencer son recit.

A suivre...

#221.

Une longue AttenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant