Tant de choses ont changé cher journal...
Papa a rejoint maman après de longues semaines de maladie. C'est peut-être mieux ainsi, il ne souffre plus. Il aura eu le bonheur cependant de voir Friedrich avec son bel uniforme de la SS. Oui, mon petit frère a lui aussi réussi les différentes épreuves pour venir me rejoindre à Koblenz et c'est tout naturellement qu'il a choisi d'intégrer la même division que moi. A présent nous suivons le Führer dans tous ses déplacements en Autriche et nous veillons à ce que les opposants à notre nation soient arrêtés et emprisonnés comme il se doit.
Même si nos troupes ont été accueillies au son des Heil Hitler, si les drapeaux du Reich flottaient un peu partout et que les villes étaient richement décorées de fleurs en tout genre, je me méfie. Le nombre d'arrestations est bien plus important que ce que j'imaginais. La réussite de notre Führer ne doit pas plaire à tout le monde.
Cependant, je pense que je n'oublierai jamais cet accueil chaleureux de la population.
Certains journaux étrangers ont prétendu que nos troupes ont pénétré en Autriche en employant des méthodes brutales. C'est faux, c'est totalement faux ! Quand j'ai franchi la frontière, j'ai bien remarqué que la population était soulagée. Ces gens qui ne connaissent même pas la situation de notre pays peuvent dire ce qu'ils veulent, je sais parfaitement que les autrichiens nous ont accueillis en libérateurs et non en tyrans comme certains se complaisent à le dire.
Nos petites sœurs habitent à Berlin chez une cousine éloignée de la famille. Je les vois très peu mais je m'assure qu'elles reçoivent l'enseignement le plus approprié pour qu'elles puissent ensuite intégrer l'un ou l'autre service administratif de la SS. Elles ont maintenant quatorze et seize ans et je peste de ne pas pouvoir me rendre souvent à Berlin. Même si je sais qu'elles sont très bien encadrées, elles ne sont pas à l'abri d'une mauvaise rencontre.
Depuis trois ans et les lois qui ont été adoptées lors du septième congrès du parti à Nuremberg, je suis consterné en constatant l'importance que les Juifs ont dans notre pays. Et ces lois sont une bonne chose pour, enfin, remettre un peu d'ordre en Allemagne. J'ai demandé à mes sœurs de rester prudentes et de ne pas fréquenter des personnes dont l'ascendance reste douteuse. Je ne tiens pas à ce que l'honneur de notre famille si profondément marquée par les drames soit bafoué.
Le mois prochain je vais fêter mes vingt-deux ans. Grâce à mon travail acharné je suis devenu Unterscharführer et dans quelques semaines j'espère bien obtenir le grade de Scharführer. Il en manque un au sein de notre division et je sais que je suis le plus qualifié de tous les candidats. J'ai pour moi un état de service irréprochable et surtout, je crois que personne d'autre que moi n'a autant démontré sa volonté de protéger l'honneur allemand.
Je ne sais quand je pourrais écrire à nouveau cher journal mais j'espère que ce sera pour t'annoncer une bonne nouvelle.
Werner
VOUS LISEZ
Le journal de mon grand-oncle Werner {M/M}
Historical FictionDans la famille Von Neurath, il y a des sujets qu'il n'est pas bon d'évoquer, comme Grand-Père Friedrich ou Grand-Oncle Werner. Un jour, lorsqu'elle fait un peu de rangement dans le grenier de la maison ayant appartenu à sa défunte grand-mère patern...