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Alors, qu'il s'apprêtait à rentrer, un bruit suspect se fit entendre. Il sursauta et se tourna rapidement vers sa provenance, sur ses gardes et prêt à se battre. Il se redressa et balança la tête en réalisant que ce n'était qu'une chouette qui venait de se poser sur une branche, un mulot dans le bec.

Il regagna finalement la chambre, serein et referma derrière lui.

- Alors? S'enquit la brune
- Rien, souffla-t-il. Il n'y a personne, tu peux dormir tranquille.

Tom s'assit sur le rebord du lit, il ne l'avait pas remarqué, mais il s'était blessé et saignait légèrement. Il s'activa à retirer le petit bout de verre de sa plante de pied alors que Lina se laissa tomber accroupie devant lui.

- Je ne suis pas folle! Murmura-t-elle.

Le barbu cessa toute activité et plongea ses yeux dans ceux brillants de la jeune femme.

- Ce n'était qu'une chouette, la rassura-t-il.

Mais elle refusait d'y croire. L'ombre qu'elle avait vue n'était pas celle d'un animal, elle était bien trop imposante.

- Tu crois que je suis folle, c'est ça?
- Bien sûr que non Lina!

Jamais une telle pensée ne lui avait traversé l'esprit. Il la savait fragile, traumatisée par ce qu'il s'était passé, mais jamais au grand jamais il ne la prenait pour une cinglée.

C'est vrai qu'il était persuadé qu'elle n'avait vu personne, sa peur et son subconscient jouant peut-être sur sa perception....
Comme si elle lisait en lui, elle répliqua :

- Je n'ai rien inventé! Je te jure que j'ai vu quelqu'un, commença-t-elle à pleurer. Il faut que tu me croies!

Elle baissa la tête et pleura de plus belle, elle avait atteint la limite de ce qu'elle pouvait supporter. Le manque de sommeil, la terreur, le stress, tout ce cumul la rendait à fleur de peau. La jolie brune ne vivait plus, et être isolée ainsi de toute population ne l'aidait franchement pas à aller mieux. Elle avait besoin de se sentir en sécurité et ce n'était plus le cas ici. Lina voulait être ailleurs, là où, s'il se passait quelque chose, les flics pouvaient rappliquer en moins de quinze minutes. Elle ne sentait plus chez elle dans cette maison.

- Lina...

Encore une fois, Tom assistait impuissant à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il aurait voulu que sa seule présence à ses côtés lui suffise pour aller mieux, il aurait aimé qu'elle se sache en sécurité avec lui, qu'elle soit heureuse.

Mais il devait se rendre à l'évidence, c'était de pire en pire et s'il ne faisait pas le nécessaire, c'en serait fini de leur vie à deux, il ne pouvait plus se contenter d'attendre que cela passe. Ni l'un ni l'autre ne seraient capables de supporter cette situation encore longtemps.

Cette vision de Lina, brisée, lui fendait le cœur, cela lui était insoutenable.

Il s'agenouilla près de sa bien-aimée et l'étreignit. Il la garda contre lui quelques instants, puis posa un tendre baiser sur le sommet de son crâne avant de resserrer davantage ses bras autour d'elle et de la bercer.

- J'appellerai Georg demain matin...lui murmura-t-il.

Georg était le meilleur ami de Tom, ils avaient grandi ensemble et étaient restés en contact malgré les voies différentes qu'ils avaient prises. En effet, son camarade s'était dirigé vers la vente et était devenu agent immobilier.

Le barbu savait qu'il pourrait compter sur son vieil ami pour lui trouver un bien le plus rapidement possible, il ferait passer son dossier avant tous les autres.

La prunelle de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant