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j'ai pas les mots ;w;

***

«Elle est morte.»

Ses lèvres qui s'étaient déposées sur le rebord de son verre -prêtes à réceptionner le liquide pétillant -, commencèrent soudainement à palpiter, laissant s'échapper un son enroué du fond de sa gorge. Il toussota encore un peu et me lança un regard étrange; on aurait presque pu y décerner de la pitié.

«Hm, désolé, je m'attendais pas à cette réponse, avoua-t-il, triturant les manches de sa chemise.

-C'est pas grave, tu sais.»

Mes yeux traînèrent sur le comptoir et finirent par s'ancrer sur les fines mains de mon acolyte - si je pouvais me permettre de le nommer ainsi. C'est à cet instant là que je me rendis compte que nous ne nous n'avions même pas pris la peine de faire notre présentation.

«Tu t'appelles ?»

Je laissai ma phrase en suspens et commençai à m'imaginer comment son nom sonnerait lorsque je le prononcerais. Peut-être que des voyelles emmèneraient ma voix voyager dans les aigus, et que des consonnes crues me donneraient un ton agressif, faisant ainsi ressortir mon ton singulier et grave des profondeurs de ma gorge.

«Baekhyun.»

Mon cerveau mit du temps à assimiler les différents sons, à organiser les syllabes de façon à ce qu'elles caressent chastement mon ouïe.

«Tu sais, Baekhyun...»

Je m'arrêtai un instant, appréciant les curieuses sensations qui s'étaient éprises de moi quand j'avais joué son nom. Mes yeux se baignèrent dans les siens - ce fut comme prendre une douche aphrodisiaque-, et d'un plissement de sourcils, il m'invita à poursuivre.

«... j'en ai jamais parlé à personne. Je suis même pas allé à son enterrement. J'ai coupé les ponts avec ma famille, mes amis, du moins, le peu que j'avais, et même mon boulot. Je suis vide maintenant. J'arrive pas à retrouver le bonheur, je reste coincé entre les souvenirs gais et les regrets.»

Je pris une dernière goulée de mon alcool, faisant rougeoyer le bout de mes lèvres puis mes joues. L'atmosphère se faisait de plus en plus chaude, je le sentais, et pourtant, à l'intérieur, j'avais terriblement froid.

 «C'est la première fois que je sors de chez moi ce soir. T'es la première personne à qui je parle depuis deux mois.»

Les gens dansaient autour de nous, et je ne comprenais pas pourquoi il restait. Il pourrait les rejoindre, trouver bien mieux que moi. Mais il stagnait sur son tabouret, admirant les bulles de son soda remonter à la surface en un crépitement complètement inaudible - je le devinais simplement.

«Tu devrais arrêter de boire cette merde, ça a pas bon effet sur toi, il humidifia ses lèvres avec sa langue. Ça n'a de bon effet sur personne, d'ailleurs. Tu devrais rentrer chez toi.

-Non, je vais bien. Je t'assure, j'me suis jamais senti aussi vivant, je rit jaune un instant. Je veux danser. Tu viens danser avec moi ?

-Tu sais danser, toi ? m'interrogea-t-il, et je ressentais l'amusement flotter dans sa voix.»

Pour toute réponse, je hochai les épaules. J'allais le découvrir avec lui.

Ma main saisit son bras et je l'entraînai à ma poursuite, conscient que mes pieds se posaient trop aléatoirement, animant les plaintes des danseurs que je heurtais accidentellement. J'imaginais que le blond commençait à en avoir marre puisque maintenant, ses épaules se retrouvaient ornées de mon bras flasque,  m'aidant ainsi à déambuler. En fait, il était terriblement sexy, et c'en était effrayant car il faisait bien deux têtes de moins que moi. Je me sentais honteux.

Ses hanches commencèrent à se balancer, imitant le rythme des basses qui semblaient me frapper de toute part. Je me sentais vraiment con, à rester pantelant comme ça, me contentant de le regarder tanguer de gauche à droite, ses vêtements se froissant dans tous les sens. Alors je commençai à danser, au départ timidement puis ensuite franchement, toujours  au-dessus de ses cils qui battaient au tempo irrégulier de la mélodie. Nous étions assez éloignés de base, mais les corps qui se pressaient tout autour nous bousculaient et des fois, nos corps se frôlaient. Son regard devenait alors plus enjoué, animé de cette lueur de défi. Il m'invitait à une partie de jeu. Un partie dangereuse, j'en étais conscient. 

Briser les barrières imaginaires de ma limite.

Au bout de deux musiques, l'espace qui séparait nos silhouettes s'était considérablement rétréci, et désormais, ses doigts redessinaient la laine de mon pull.

«Je suis redevenu ta proie ? criai-je au travers des décibels.»

Ses lèvres se courbèrent en un léger sourire et la foule se fit plus oppressante, unissant nos deux bustes en un frisson qui me fit déglutir. Sa bouche voyagea jusqu'à mes oreilles et il me souffla:

«On dirait bien.»

Il me sourit une seconde fois et ses doigts continuèrent leur esquisse le long de ma colonne vertébrale, chatouillant ma nuque, caressant mes épaules, effleurant la plaie qui édifiait ma poitrine. Ses mains me brûlèrent de partout, réchauffant ma peau, calmant la douleur. Ma tête faisait des loopings, devenait lourde, intensifiait le poids qui reposait sur mes épaules.

«Et tes proies, tu les dévores où ? tentai-je.

-Des fois, quand j'en peux plus, je les prend dans les toilettes de la boîte, et quand je sens que ça va être un bon coup, je vais dans un motel, en ville.»

Ses doigts encerclèrent les mèches de cheveux qui embrassaient ma nuque. Des frissons, un sourire, le rouge aux joues.

«Tu vas jamais chez toi ? questionnai-je, un peu plus curieux que d'ordinaire.

-Non.

-Pourquoi ?

-Je ne recherche pas de relation après la baise, alors pas question qu'on piétine ma vie privée.

-Alors tu comptes me dévorer dans les toilettes, ou dans un motel?

-On verra. Mais pour l'instant, tais toi et profite.»

Aussitôt, ses lèvres se scellèrent et s'avancèrent vers ma joue. Elles épousèrent ma peau, et automatiquement, mes mains s'accrochèrent à ses hanches. Mon visage plongea dans le creux de son cou, et ma mâchoire caressa sa clavicule. Son pouls pulsait illégalement contre sa peau, trahissait son excitation et incitait mes papilles à la savourer. Alors c'est ce que je fis; mes lippes baisèrent son épiderme, y abandonnant les traces humides de leur passage, lui arrachant un soupir impur.

Le pire, je pense, c'était que faire ça en public, avec un mec qui plus-est, ne m'était même pas gênant, plutôt excitant, un brin vivifiant.

Nos gestes s'enchaînaient sensuellement, et ses mouvements experts corrigeaient presque immédiatement mes tentatives maladroites. Nos soupirs s'abandonnaient au détour d'un frisson, d'une caresse, d'un baiser. 

«On peut continuer ailleurs ? expira-t-il avant de me mordiller le lobe pendant j'enchaînais gémissements sur gémissements.

-Hm...»

Ma réponse sembla lui convenir puisqu'il il me tira par la main, bousculant bon nombre d'âmes, nous inventant un chemin vers un ailleurs.

Ailleurs, c'était là qu'il voulait m'amener.

Ailleurs, c'était là où se trouvait la chaleur, la gaieté, mon âme perdue.

Ailleurs, c'était là où je voulais me trouver.

***

tadaaamn, voilà le deuxième chapitre !!!

j'espère que ça vous plaît :/

la prochaine partie sera un lemon (je sais pas si je vais assumer)

s'il vous plaît, laissez moi votre avis en commentaires, je les lis tous et ils m'importent vraiment, S V PPPP /désespérée/

<3

WOUND AND PLASTERS (baekyeol)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant