WOUND AND PLASTERS (baekyeol)

3/6

nda: bon, finalement, le lemon sera pour le prochain chapitre. Enfin, ça ne sera pas vraiment un lemon.

J'essaierai de faire le moins de connotations sexuelles possibles, de n'employer que des mots doux.

agréable lecture à vous :)

***

Mes pieds s'emmêlaient, butaient, trébuchaient, j'avais l'impression d'être attiré par les abysses d'un gouffre infini. Dans ma tête, je voyais défiler les images de mon crâne fracassé, de mes vêtements déchirés, de mon cœur défoncé à dose de souvenirs trop amers. Je voyais la terre fissurée saigner, mon corps brisé sombrer dans le plus profond, comme happé par les limbes du désespoir.

Baekhyun me tirait par le bras, je le savais car mes yeux avaient repéré ses longs doigts accrochés au cuir de ma veste. Le reste me paraissait flou, l'alcool entamait des loopings dans mes veines et mes yeux cherchaient un néant incertain. Mes tempes s'affolaient, mon cœur battait à cent et la lumière des lampadaires me renvoyait de vagues tâches orangées. L'air frai avait desséché mes lèvres, ébouriffé sa crinière blonde, il avait fait chaviré les pensées les plus obscènes.

« On va où ? » j'osai demander, interrompant les fantômes qui discutaient dans le vent.

Seul l'écho de ma voix semblait me répondre, tandis que ses doigts resserraient leur prise autour de mon poignet. Cela devait être douloureux, mais seulement, j'avais cessé de ressentir les choses. Et ce depuis bien longtemps.

Les bourrasques de glace avaient complètement anéanti notre excitation, mais nous décidions tout de même le nier, foulant les pavés gelés et les escaliers abîmés de nos pieds affolés.

« Je crois qu'on a loupé le seul motel du coin. » je fis remarquer, me rappelant les néons lumineux qui ornaient la façade d'un bâtiment.

Sa main se desserra, et comme si mes yeux n'avaient attendu que ça, il se retourna, leur dévoilant tout son charme.

« Tu es complètement bourré, j'aimerais te raccompagner chez toi. »

Mes yeux devinrent tristes, reflet de l'âme d'après les sages.

« Non. »

Ma voix se brisait, ma gorge se nouait et je me demandais "mais où est passé le nous ?". Je n'avais pas besoin d'une énième séparation. C'était encore trop tôt.

« Ne me laisse pas, toi aussi. » continuèrent de vibrer les failles de mes cordes vocales.

Culpabilité. C'était ce qu'il semblait ressentir, mais après tout, je n'étais sûr de rien. L'alcool était l'unique évidence au milieu de ce chaos sentimental.

« Je... Tu n'es même pas consentant.

- Si. »

Je ne savais pas. Mais les cieux avaient l'air de le savoir, eux, puisque leurs étoiles finirent par pétiller dans le fond de mes yeux. Je les voyais lorsque j'abaissais mes paupières. Et mes yeux, eux, sombres facettes noires échouées sur la fente de ses lèvres.

« Tu es complètement saoul, et pour couronner le tout, complètement hétéro.

- Je ne t'attire pas ? » je demandai.