CHAPITRE 2 : Rêve De Meurtre

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  Je ne sais comment, mais je me retrouve seule dans les vestiaires de la piscine, en larmes et épuisée. Et c'est alors que j'en prends conscience. Je me rends compte que cet étrange phénomène qui vient de se dérouler, c'était un séisme.

Un séisme, sérieusement. Il faudra absolument que je regarde s'ils en parlent à la télé ce soir. Ce n'est pas normal, d'habitude on ne les ressent jamais. Et dans cette partie de la France encore moins. Je le sais, j'ai même dû faire un exposé sur les tremblements de terre pour le cours de Biologie. Bon on verra ça plus tard. Pour le moment j'ai besoin de me vider la tête. De me sortir de l'esprit tous les saletés qui me sont arrivé depuis ce matin, de ne plus pensé à leurs lèvres collées...Non je ne dois pas y penser. Pas encore.

Je me rue carrément vers les casiers de l'équipe, là où on range nos affaires de piscine et prie pour ne pas avoir ramené les miennes à la maison. Je réalise mon code, la porte s'ouvre et HOURA, mon maillot de bain et le reste de mon équipement sont là. Je prends ce dont j'ai besoins mais au moment de refermer la porte je m'attarde sur la décoration de mon casier. Elle est simple en faites. Ce sont des photos. Des photos de moi et Julie à la patinoire, à l'équitation. Il y en a également quelques-unes de Marc et moi, dont une où on nous voit en train de nous embrasser. Non. Stop. J'arrache les photos, toutes sans exception et retire la pâte à fixe qui reste. Ce n'est pas encore le moment de pleurer. Pas maintenant. Je sèche les larmes qui ont malgré moi roulé sur mes joues et file me changer. Une fois prête je me dirige vers le bassin, abaisse mes lunettes de natation, et plonge sans hésitation.

L'eau fraîche me fais du bien. Elle me nettoie. Je nage jusqu'à m'épuiser, en enchaînant longueur après la longueur. Au bout d'un moment je m'arrête pour faire une pause, car j'ai les cuisses en feu. Je vais sur le bord de la piscine, me sèche les mains et regarde l'heure sur mon portable. Mince !!! Il est 14 :52, je commençai les cours à 14 :30. Tampis ce n'est pas très grave. Sécher les cours c'est bon pour la santé. Et sa sauve des vies parce que si je croise ces deux être ignobles et sans cur là maintenant, je ne donne pas chère de leur peau. Je me remets à nager. Je réfléchis aux milles manières de les tuer, tout y passe : poison, décapitation, bain d'acide, bain d'araignée pour Marc. Cette mauviette de Marc qui déteste les araignées. Crétin. Je ne m'arrête plus de nager cette fois.

Pendant que je réalise un énième dos crawlé, je m'autorise enfin à repenser à ce à quoi j'ai assisté. Ils s'embrassaient. Pas un léger smack, ou un bisou sur la joue. Non. Là ma meilleure amie et mon petit ami, se ...se......se rouler des pelles. Oui, c'est l'expression la plus adéquate. Et moi à côté, comme une abrutie de première j'ai rien fait pour les en empêcher. Mais qu'elle idiote. Qu'est-ce-que j'ai fait pour mériter ça, la pire des trahisons. Comment je vais faire pour avoir de nouveau confiance en quelqu'un. Pour les regarder se pavaner ensemble tous les jours. Pour les voir tous court, non ......Non je n'y arriverai pas sans craquer. C'est encore trop tôt. La blessure est encore trop fraîchement ouverte. Comment ils ont pu me faire ça, à moi. Je comprends mieux pourquoi Julie me parlais froidement ce matin. J'y crois pas, s'y ça se trouve ça dure déjà depuis un bon bout de temps leurs manège. Et moi je me suis fait avoir, je suis tombée dans le panneau. C'est vrai c'était un tableau presque trop parfait pour qu'il n'y ait pas de problème. Plus jamais, je m'en fais la promesse je souffrirai autant pour une personne (ou deux). Plus jamais je me laisserai berner comme ça, pour avoir si mal après.

Tout d'un coup, alors que j'étais perdu dans mes pensées, en train de nager, j'entends​ des applaudissements. Des applaudissements !? Je m'arrête me retourne, et là, je vois mon coach ainsi qu'une grande partie de l'équipe.

Mais qu'est-ce qu'ils font là. Il m'observe tous avec une moue étonné, surprise, voir même pour certains de .... D'admiration ? Mais d'abord qu'est-ce qu'ils font là ? Les entraînements ne commencent seulement qu'à 18 :30. Et je ne peux pas avoir nagé tous ce temps sans m'arrêter, alors que je ne suis même pas épuisée. C'est impossible. Je retourne vite vers le bord du bassin, pour regarder l'heure sur mon portable. La vache, il est vraiment 18 :43. Mais comment j'ai fait ? Je me retourne et vois l'entraîneur s'avancer vers moi.

-Waouh tu sais que je viens de te chronométrer Mia ? Tu viens d'établir et nouveau record à battre, félicitations !

Oh la la je me passe rapidement les mains sur le visage et je me félicite intérieurement d'avoir pleuré dans l'eau.

-Ah, euh, c'est vrai. Chouette.

-Chouette, chouette ?! Sérieusement Mia c'est tous ce que tu trouves à dire. ?

-Eh bien, je suis vraiment contente, coach.

-Mia tu as été super.

Cette voix, je la reconnais sans problème. Un nud se forme au niveau de mon estomac et j'ai l'impression d'avoir une boule dans la gorge. Je tourne la tête et je le vois. Il a un sourire stupide mais magnifique plaqué sur le visage. Non, pas magnifique, horrible, moche. Je suis pathétique. Et il ose me sourire. Il ose faire comme si tout allait bien. Comme s'il ne m'avait pas brisé le cur. Comme s'il n'était pas sans âme et sans cervelle. Une espèce de ... de... petit arrogant, et arriviste, un personnage infâme. Le parfait crétin beau gosse, quoi que quand on y regarde bien il a les yeux un peu trop rapprochés à mon goût. Il a aussi l'horrible manie de se tortiller les mains dans tous les sens, c'est franchement agaçant. Et aussi il... Bon, Mia ressaisit toi.

Je le regarde et je lui fais mon plus beau sourire (hypocrite bien sûre). Je salut mon coach, en lui expliquant que malheureusement je devais partir (un petit rendez-vous médical factice ne fait de mal à personne) et sous les regards de toute l'équipe, je pars en trottinant, pour ne pas dire en courant jusqu'au vestiaire. J'arrive rapidement dans les vestiaires. Et c'est vraiment à ce moment-là que je me rends compte que je suis une imbécile. J'aurais dû en passant, me permettre, par inadvertance évidemment, un léger croche-pied en direction de Marc. Ce dernier n'aurait pas manqué, bien sûre, de tomber à l'eau. Et sans un regard pour ma victime, qui si je me rappelle bien est aussi mon bourreau, j'aurais atteint​ sans encombre les vestiaires. Oui, j'aurais dû faire ça, mais je ne l'ai pas fait. Je prends mes affaires de rechange, et m'enferme dans une cabine. Je m'adosse à la porte, et prend une grande bouffé d'air. S'en m'en rendre compte, j'avais retenu ma respiration tous le long de mon petit numéro. J'ai été courageuse et digne. Devant les autres. Mais en réalité, le voir m'a chamboulé, totalement.

Je me rhabille tranquillement. Je ne suis absolument pas pressé, Marc est actuellement dans la piscine, et Julie est à son atelier "chant" bien qu'elle est une voix de crécelle. Donc je ne risque pas de tomber sur l'un d'entre eux. Une fois que j'ai fini de me rhabiller, je sors de la cabine et vais me sécher les cheveux. Tout était calme, mis à part le sèche-cheveux qui soufflait dans mes boucles brunes.

-J'y crois pas Mia comment t'as fait !

Je sursaute littéralement en entendant cette phrase, et me retourne précipitamment. Je suis vraiment une froussarde. Ce n'est que Eden, un gars de l'équipe avec qui je m'entend plutôt bien. En fait-on se connait depuis la primaire, et a part Julie (avant) c'est mon seul véritable ami. L'un des seul avec qui je peux être moi-même, ironique sarcastique, bizarre. Enfin bizarre, comme on peut l'être avec nos amis quoi. Bref, Eden se tient normalement devant moi, en Tee-shirt-bermuda, car il ne peut pas faire sport cette semaine. Il me domine clairement du haut de son mètre quatre-vingt, il a de grands yeux bleus qui se marie très bien avec ses cheveux roux et ses taches de rousseurs. Je me ressaisis alors et le regarde dans les yeux.

-De quoi tu parles ?

- Je pars de toi Mia, en train de nager dans cette piscine. C'était vraiment géniale à regarder.

-Euh je crois que je ne comprends toujours pas. Lui répondis-je avec un petit rire nerveux.

-Mia enfin, on aurait dit que tu étais poussé par l'eau, qu'elle te portait. C'était hallucinant comme tu allais vite. Et puis même pas cinq seconde après, tu sors du bassin comme ça, au calme. Même pas épuisé !

-Attends "poussé par l'eau" tu es sure ? Qu'elle me "portait" ? dis-je en mimant des guillemets. Eden, écoute, Il y a deux solutions : soit tu as fumé quelque chose de pas très recommandé, soit tu as encore regardé un film de science-fiction, tu t'es cogné fort la tête, et maintenant tu confonds le film et la réalité.

-Mia tu pourrait arrêter le sarcasme cinq minutes, je suis sérieux. Me répond-t-il en s'asseyant sur un banc.

- Oh mais moi aussi je suis sérieuse, ce genre de chose ça arrive a beaucoup de personnes. Ne t'inquiète pas je viendrai te voir quand tu seras enfermé dans l'asile pour fou.

-Bon qu'est-ce qu'il ne va pas ? Je vois bien qu'il y a quelque chose. 

THE A.E.H. SOCIETY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant