Fantaisies

1- Champs

1- Champs

Bleu. Rouge. Vert. Entourée de couleurs. Différentes couleurs mélangées toutes ensembles. Une harmonie pour les yeux et l'esprit. La silhouette parcourait les champs, galopant à pleine allure. La fraîcheur de l'herbe lui caressait la plante des pieds. L'air frais lui caressait le visage. Le vent matinal lui caressait les cheveux.

La nature lui souhaitait ainsi une bonne journée à sa manière. Et elle lui rendait la pareille en se roulant sur les étendues vertes face à elle.

D'autres couleurs apparurent juste après, laissant la jeune fille bouche bée devant le spectacle que sa nouvelle amie lui offrait. Cette dernière était tellement aimable, la laissant profiter de quelques unes de ses douceurs.

La jeune fille finit par s'asseoir tout près des fleurs. S'approchant timidement d'elles. Redoutant leur rejet. Mais elles restèrent silencieuses en sa présence. Les pervenches discutaient sans se soucier d'elle. Elle essaya de se joindre à elles, de prendre part à leur conversation. Et c'est avec joie qu'elle fut accueillie. Elle n'était guère différentes d'elles. Après tout, c'était une charmante jeune fille avec sa légère robe couvrant son corps frêle d'enfant. Telle les pétales de ses interlocutrices qui lui vantaient la qualité de la bonne terre sous ses pieds.

La légère brise secoua les pétales des demoiselles. Elles ne purent s'empêcher de prendre des couleurs pourpres d'embarras. Mais heureusement pour elles, elles étaient invisibles aux yeux de quelconque créature. Si ce n'est le ciel bleu qui veillait sur elles.

Un doux rire résonna ainsi dans les champs. La jeune fille s'amusait entourée de tout ce petit monde auquel on n'accordait que trop peu d'importance et d'attention. Contrairement à elle qui l'attirait et le prenait dans ses bras, n'hésitant pas une seconde à lui tenir compagnie.

Fredonnant un refrain oublié, la silhouette gambadait désormais à travers les différents rassemblements autour d'elle. Ils avaient regagné leur silence d'antan. Même le vent s'était fait tout petit pour passer inaperçu. Seul le gros astre osait toujours pointer son nez à travers les nuages.

Décidée, elle se dissimula juste derrière tout ce monde vivant de peur de les effrayer par sa présence. Elle s'allongea donc sur l'herbe. Cette vieille amie qui l'avait accompagnée tout au long de sa promenade. Les gros moutons blancs flottaient au dessus d'elle. Un sourire ne pût s'empêcher d'apparaître sur ses lèvres tel les rayons du soleil sur toute cette verdure à ses côtés.

Ses sens étaient en extase. Ses petites jambes gigotaient de plaisir, tel cet asticot qui essayait de se frayer un chemin vers une nouvelle destination qui lui était encore inconnue.

Les épis de blé parsemés sur sa tête couvraient le sol sur lequel elle se reposait. Reprenant son souffle pour se lancer à nouveau. Sans jamais se fatiguer.

Elle allait droit vers une nouvelle destination. Elle allait faire comme l'asticot. Découvrir.
Cette simple action, ce simple mot emplissait son cœur de joie.

Et sans plus attendre, elle se mît à courir. Courir plus vite que le vent. Encore plus vite. Jusqu'à s'arrêter net. Elle avait trouvé cette dite destination.

Face à elle se dressaient d'immenses troncs d'arbres. Il s'agissait bel et bien de la forêt. Un nouveau monde s'offrait donc à elle. Pas une once d'hésitation, le cœur battant, elle posa la paume de sa main contre le cœur de l'un des arbres. Et quelle fut sa surprise lorsqu'elle découvrit que leurs battements étaient synchronisés.

Le changement soudain de luminosité l'aveugla. Elle ne pût distinguer les formes et les couleurs face à elle pendant un certain temps. Un rideau blanc couvrit ses yeux. Aussitôt, ce blanc retrouva des couleurs.

Elle n'allait pas retourner de sitôt, elle voulait profiter encore un tout petit peu des couleurs du printemps. Alors, elle se retourna un instant, fixant les fleurs qu'elle avait côtoyé, leur fit un geste de la main en guise d'adieux.

Cet écran blanc était de l'histoire ancienne. Elle s'enfonça sans hésiter dans cet espace qui s'ouvrait à elle.