2- Forêt

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2- Forêt

La sève. Son odeur l'enivrait et la poussait à avancer. L'air était frais entres les arbres. Le liquide coulait le long des blessures des troncs d'arbres. Ils saignaient un sang qui avait une odeur alléchante. Bien bizarre.

La jeune fille s'approcha des pauvres victimes souffrantes et les serra dans ses bras du plus fort qu'elle pût, déposant un baiser pour alléger leur souffrance.

Elle se sépara à regret d'eux pour continuer de découvrir cet endroit qui lui était encore inconnu. Toutefois, ces derniers allaient la guider tout le long du chemin, lui tenant compagnie.

Du bois. Elle pouvait sentir le bois tout autour d'elle. Une odeur bien fraîche qui lui chatouillait les narines. Quelques feuilles qui commençaient à perdre leurs couleurs jonchaient le sol. Cette odeur-là ne lui était pas inconnue. Elle l'avait accueillie dès qu'elle avait franchi la barrière qui la séparait de cet endroit.

La jeune fille se baissa pour prendre les feuilles entre ses doigts et leur offrir la douceur qui les avait quittées bien longtemps. Elle pouvait sentir le contact rugueux de ces feuilles désormais d'une teinte brune orangée avec ses pieds. Elle s'était dit que les câliner de ses mains, de ses bras, leur ferait bien plus plaisir. Leur marcher dessus n'étant pas une option pour elle. Elle ne pouvait supporter de continuer un tel calvaire. Ces feuilles méritaient bien mieux à son goût.

Alors qu'elle continuait de bercer les pauvres petites, elle crut voir un sourire se dessiner sur les traits de la feuille de chêne qu'elle tenait entre ses mains. Rendant son sourire à la malheureuse, elle la déposa sur une branche basse. La rendant probablement à l'endroit que cette feuille aimait tant.

Une senteur tout nouvelle attira l'attention de cette jeune intrus. Elle s'enfonça dans les profondeurs de cette forêt. Là où les arbres devenaient de plus en plus nombreux.

La jeune fille s'approcha de plus en plus de la source de l'odeur. Jusqu'à tomber nez à nez avec une substance verte qui recouvrait les quelques troncs qui lui barraient la route.

Elle n'osa pas toucher cette matière qui avait l'air humide. Il s'agissait sûrement de ce qu'on appelait la mousse, se disait-elle. Elle se contenta de la fixer du regard aussi longtemps qu'elle le pût avant de se fatiguer.

La petite fille soupira, baissa le regard et se mît à sautiller. Faisant bien attention à ne pas écraser les feuilles, ses nouvelles amies, et les grosses racines d'arbres. Alors elle se contenta de tournoyer. Aussi vite qu'elle le pouvait. Encore plus vite. Toujours. Jusqu'à ce que ce ses jambes ne purent plus supporter ce mouvement répétitif. Et elle s'affaissa au sol, les larmes aux yeux. Elle riait à s'en briser les côtes.

Déposant ainsi la tête sur l'un des pieds de l'arbre à ses côtés, elle se laissa emporter par les différentes odeurs qui l'entouraient. La lumière qui filtrait à travers le feuillage n'ajoutait que plus de charme à cet endroit.

Cependant, la fillette ferma les yeux et se concentra sur son odorat. Il avait plu récemment. Elle pût donc distinguer à travers tout ce mélange de senteurs celle de la terre humide. Ceci ne fit que rajouter un brin de joie dans son être.

Grâce à toutes ces informations olfactives, elle pût facilement imaginer un duplicata de l'endroit où elle était.

La sève, le bois, les feuilles, la mousse. Un arbre de la tête aux pieds. De l'extérieur et l'intérieur. Tout ce qui l'entourait.

Fatiguée du sol, elle voulut prendre de la hauteur. Elle grimpa donc à un arbre. Le plus grand qu'elle vit. Elle fut très vite accueillie par d'autres senteurs lui étant inconnues et la surface rugueuse mais chaleureuse de ce centenaire. La jeune fille le chatouillait avec tous ses mouvements mais il restait immobile.

Allongée sur une branche, la brise lui amenant des odeurs lointaines comme compagne, elle continuait de fredonner ce même air en agitant ses jambes dans le vide.

Pas même l'odeur du formol ne pouvait la faire dégringoler de son nouveau compagnon. Une grande inspiration et la voilà repartie dans sa découverte des alentours, son nez comme seul guide. La silhouette avait repéré sa future cible dans ce petit monde qui devenait petit à petit sien.

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