Lettre 3

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Comme à chaque fois, je ne sais pas comment débuter mes lettres. On est au Vietnam, dans une jungle marécageuse et je profite d'un arrêt "étape" de l'entraînement pour poster cette lettre, la chaleur nous assaille, on suent de partout et les insectes nous adorent. J'ai vraiment l'impression que mon fusil est un poids énorme, les sangles de mon pactage me brûle les épaules. Le capitaine n'arrête pas de répéter que les soldats du 13 ne se plaignent jamais et tu sais pourtant à quel point j'adore me plaindre.
N'empêche dans les films, un commando qui se déplace dans les marécages c'est stylé alors que dans la réalité c'est une galère indescriptible et en plus on doit faire attention avec les bombes américaines qui datent de la guerre du Vietnam.
Enfin bon tu me connais, vadrouiller dans la jungle c'est mon délire.

Tu sais, lorsque l'on avance dans la jungle, on a beau être une unité entière, personne ne parle. Cela serait inutile, on est entre deux mondes, à la fois aux aguets de tout ce qui nous entoure mais aussi dans nos pensées.
Je me rappelle tant de choses quand je marche, je me souviens de quand j'étais petit, toutes ces odeurs et cette nostalgie.
Je pensais à toi aussi, tes long cheveux blonds, ton parfum d'amande et tes yeux rieurs.
Bizarrement lorsque l'on pense, on ne ressent plus la douleur et la fatigue. On se sent juste bien, comme si cet instant pouvait durer une éternité sans nous déranger.

Dans les marécages ont à rencontrer un jeune garçon qui s'était blessé à la jambe, en nous voyant je ne sais pas si il a eu peur ou si il était heureux de nous voir.
Doc l'a soigné, on lui as construit un brancard de fortune et bien qu'aucun de nous ne parle vietnamien on a réussi à suivre ses indications pour le ramener à son village. Je crois bien qu'on lui as sauvé la vie.
D'ailleurs les villageois ont voulu nous remercier mais évidemment il n'est pas possible de déroger au plan et on a du marcher sur le temps de sommeil pour rattraper le retard accumulé à cause de ce sauvetage.
Enfin bref ne t'inquiète pas mon amour je rentrerai pas longtemps après que tu ai reçu cette lettre normalement.

Je t'aime mon amour.

P.s. Dès que je rentre ON fonce sous la douche car je n'en peux plus de mon odeur et que tu me manques vraiment trop.

Lettres d'un soldat.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant