I AM WAITING FOR YOU, MY LOVE

Be careful poor thing

  "Mon regard se perdait dans ses prunelles, et mes songes m'emportèrent au loin tout en me déconnectant du monde, existant simplement à travers son regard. " - Jungkook 

Des larmes. Encore et toujours. Pourquoi pleurait-elle autant ? Que pouvait bien autant chagriner une jeune fille de son âge ? Elle semblait si profondément blessé, si tétanisé que les larmes n'en finissait jamais de couler. Avais-je été en tors ? L'avais-je blessé par mes mots ? Par mes actes ? Peut être n'aimait-elle tout simplement pas que l'on s'approche autant ? Néanmoins, je restais toujours là, à attendre qu'elle se calme un peu pour pouvoir m'en aller. Je ne pouvais tout de même la laisser seule alors qu'elle semblait effrayé, par quelque chose. N'osant plus l'approcher, je préférais reculer d'un minuscule petit pas et après m'être raclé la gorge je m'exprimais « Tu dois avoir besoin de repos. » Hésitant un bref moment je tentais de poser ma main sur son épaule tandis qu'elle restait toujours si pétrifiée. Allais-je la faire pleurer davantage si je la touchais de nouveau ? Réticent mais déterminé à ne pas la laisser se noyer seule dans son chagrin, le bout de mes doigts frôlèrent son épaule avant que ma main toute entière se déposa délicatement sur celle-ci. « Je vais te conduire jusqu'à l'infirmerie. » Je pense que ce ne peut être que la meilleure des solutions. Au moins là bas je pourrais être certain qu'elle sera en sécurité, à l'abri du regard des autres.

Et sans même attendre une quelconque réponse de sa part, je l'aidais à avancer. Ma main qui s'était posée sur son épaule, glissa plus bas, en direction de son avant-bras tandis que l'autre se posa sur sa deuxième épaule. Je n'avais d'autre choix que de la garder tout près de moi, à mes côtés. Craignant qu'elle ne chute dans les escaliers ou que sais-je, nous prenions l'ascenseur. Le calme régnait atrocement dans cet endroit trop étroit, et je faillis même penser qu'elle finirait par étouffer et se mettre à faire une crise. Alors qu'elle ne prononçait pas le moindre mot, ni même émettre un quelconque son, je jetais un bref coup d'œil en biais en direction de cette dernière dont j'ignorais d'ailleurs, toujours le nom. Tête baissée, ses cheveux recouvrait son visage de côté, me laissant totalement dans le doute concernant son état. « Est-ce que ça va ? » Finissais-je par lâcher alors que je n'en pouvais plus de ce silence, bien qu'en temps habituel le silence ne me gênait point, il commença à peser cette fois-ci. La faute à qui ?

Aucune réponse. Peut être avais-je parlé trop bas, raclant à nouveau la gorge j'osais prononcer un peu plus fort mes paroles précédentes. Toujours rien. Seul le silence m'accompagnait de nouveau. Ne pouvant plus d'attendre une réaction de sa part, ma main posée sur son épaule finit par remonter jusqu'à ce que celle-ci se posa sur son front, ce qui bien évidement finit par la faire réagir en un sursaut. « Tu n'as pas de fièvre, c'est déjà ça. » Alors que j'avais peut être réussi à la faire parler un petit peu, nous fûmes secoués, comme si l'ascenseur tombait en panne. Fronçant les sourcils je la regardais alors qu'elle commençait à se boucher les oreilles, en panique certainement. Sans plus attendre elle me glissa entre les mains et s'accroupit à terre. « Ahhh attent ... » Alors que je tentais de la retenir pour qu'aucun incident n'arrive, une secousse de plus se fit sentir de nouveau et je tombais par-dessus la jeune fille, essayant de me rattraper pour ne pas l'écraser sous mon poids, mes mains s'écrasèrent sur le sol, de chaque côté de son visage. Nos regards se croisèrent automatiquement, moi embarrassé, elle, certainement sous le choc ?

Ce fut la première fois depuis le début que nous nous regardons fixement et je ne sais comment et pourquoi, mais il y eu comme un déclic, comme si je l'avais déjà croisé auparavant. Mon regard se perdait dans ses prunelles, et mes songes m'emportèrent au loin tout en me déconnectant du monde, existant simplement à travers son regard.

Seulement je fus très vite tiré de mes songes, revenant à la réalité lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent alors que je m'en rendis compte un peu trop tard. Un groupe de jeunes se tenant face à nous, nous observèrent avec de grands yeux, la bouche recouverte de leurs mains pour certains, afin de dissimuler leurs réactions, certainement. Quelques rires ne purent s'empêcher de se faire entendre parmi la foule. « Non, attendez, ce n'est pas ce que vous croyez ! » Dis-je en haussant un peu la voix tandis que certains se chuchotèrent des paroles à l'oreille. Mon regard finit par suivre les leurs qui se dirigèrent en direction de la jupe de la jeune inconnue, remontée jusqu'au niveau des cuisses. Je me mordais automatiquement la lèvre inférieure, saisissant ce qu'ils s'étaient très probablement imaginés.

Sans plus attendre je me relevais d'un bond et tentais de me défendre du mieux que je pouvais, « Ce n'est pas ce que vous croyez, l'ascenseur est tombé en panne et nous ... » « Que se passe t-il ici ? Que faîtes vous tous ici ? » Une femme se fraya un chemin parmi la foule d'étudiants et je pus reconnaître le médecin de l'Université de par sa longue blouse blanche. « Mais qu'est ce qui s'est passé ici ? » hurla t-elle. « Sonsaeng-nim, sonsaeng-nim, vous tombez bien, on voulait justement venir jusqu'à chez vous ! Aidez-moi à la relever ! » Sans plus attendre nous nous dirigeons vers l'infirmerie, laissant derrière nous les étudiants qui continuaient à se chuchoter des tas de choses qui devaient être très probablement, tout, sauf ce qui c'était réellement passé.

[Note: sonsaeng-nim signifie : professeur, docteur.]