2 - Le choc des génies

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Lorsque Sherlock releva les yeux, il était autre part. Aucun doute là-dessus.

-John ?

-Je suis là, répondit le docteur en l'aidant à se relever.

Soulagé, Sherlock examina enfin son environnement.

Son regard passa dans la salle ronde, glissant avec intérêt sur les parois métalliques, les piliers biscornus et l'étrange console cylindrique pleine de boutons et de leviers, pour s'arrêter sur les trois personnes qui lui faisait face. Le plus grand, en particulier, l'intriguait au plus haut point. Les déductions qui jaillissaient dans son esprit à son sujet n'avait aucun sens...

-Sherlock ? Sherlock Holmes ? S'exclama enfin l'homme, qui, visiblement, ne pouvait plus retenir son excitation.

Il sauta littéralement sur le détective pour lui serrer la main. John ne pus retenir un sourire en voyant les deux autres personnes présentes lever de concert les yeux au ciel.

-Qui êtes-vous ? Demanda Sherlock, légèrement dépassé par les évènements.

Sans l'écouter, l'homme jeta son dévolu sur John.

-Vous devez être John Watson ? J'adore vos livres ! J'ai lu une dizaine de fois Une étude en rouge! Enfin, je ne l'ai pas vraiment lu, mais je l'adore.

-Mais je n'ai jamais écrit de livre, répondit en retard John, éberlué. Et c'est une étude en rose...

Mais l'autre ne l'écoutait plus. Les bras levés, un énorme sourire sur la face, il sautillait de joie.

-Amy, tu te rends compte ! J'ai toujours rêvé de rencontrer Sherlock Holmes ! Sherlock Holmes!

-Mais je croyais, répondit la jeune femme, que Sherlock Holmes était une lézard vert affublé d'une patate meurtrière et de...

-Oui, oui, dans notre univers ! Mais ce Sherlock là ne vient pas de notre univers ! S'exclama encore l'homme en sautant dans les bras du détective pour lui faire une étreinte amicale.

Sherlock lança un appel à l'aide silencieux à John, qui fit un monstrueux effort pour ne pas exploser de rire.

-Et si vous nous disiez qui vous étiez et ce que vous faisiez dans notre mur ? Lança le médecin.

-Oh ! Oui ! Bien sûr ! S'exclama l'homme en relâchant Sherlock, qui mit aussitôt entre eux une distance de sécurité. Je suis le Docteur.

-Docteur qui ? Demanda John.

Sans qu'il ne comprenne pourquoi, sa réponse fit rire l'homme et la femme qui, jusque-là, étaient resté silencieux.

-Il ne répondra pas à la question, répondit enfin la femme rousse en s'avançant. La plupart du temps, il se contente de prendre un air mystérieux et de répondre quelque chose comme « Docteur en tout ». Elle avança une main amicale. Je m'appelle Amy, et voici Rory. Nous voyageons avec le docteur.

-Vous voyagez où ?

-Pas où, John, rectifia Sherlock, un sourire aux lèvres. Quand.

Le Docteur lui lança un regard surexcité et pris Amy par les épaules pour la secouer.

-Il va faire le truc ! Il va faire le truc !

Sherlock lui lança un regard assassin.

-Vous portez des habits correspondant approximativement à l'antiquité grecque, expliqua le détective en désignant les dénommés Amy et Rory. Ça aurait pu être de simple déguisements s'ils n'étaient pas aussi abîmés, et si ne traînait pas un peu partout dans la pièce des objets les plus hétéroclites, venant de périodes diverses et variées, pour ceux que j'ai pus identifier. Si nous avons réellement basculés dans une dimension parallèle, il n'est pas absurde d'émettre l'hypothèse qu'on y a développé une technologie capable de voyager dans le temps comme dans l'espace. Je ne crois d'ailleurs pas me tromper en disant que nous nous trouvons dans un vaisseau.

Le Docteur lança un regard ravis à Amy et allait dire quelque chose lorsque John le coupa.

-Je ne voudrais être rabat joie, mais est-ce que quelqu'un serait assez aimable pour m'expliquer ce que c'est que ce bazar ?

-Je n'en ait absolument aucune idée, répondit le Docteur d'un air ravit.

-Deuxième règle, soupira Rory en s'approchant de John, si vous voulez une réponse claire, ne demandez pas au Docteur.

Le médecin eut un sourire ironique. Oui, il connaissait ça.

-Nous revenions d'Athènes, expliqua Amy en posant une main sur l'épaule du Docteur qui affichait une moue boudeuse, nous étions invités chez Platon pour une fête qui a mal tournée.

-Comme d'habitude, souffla Rory.

-Une invasion d'Idées, résuma Amy avec un geste de la main signifiant que c'était tout à fait habituel. Le Docteur allait nous ramener à la maison lorsque j'ai remarqué la fissure sur la parois du Tardis...

-Une craquelure dans l'espace-temps, souffla le Docteur.

-Causée par quoi ? Demanda aussitôt Sherlock, pensif.

-Excellente question ! Amy, Rory, vous devriez prendre exemple sur Sherlock ! Je n'en ait aucune idée.

-Vous ne semblez pas savoir grand-chose, railla Sherlock en se retournant vers la fissure.

Enfin, là où devait se trouver la fissure.

Où il n'y avait plus rien.

-Fascinant, souffla Sherlock en allant tâter la paroi, aussitôt rejoint par le Docteur.

-Apparemment, la fracture était temporaire...

-L'espace-temps peut-il se réparer de lui-même ?

-Habituellement non.

-Quelqu'un l'a donc fait à sa place.

-La même personne qui l'a ouverte ?

-Deux possibilités : soit c'était depuis le début un accident, auquel on aura remédié...

-Ce n'est jamais un accident.

-Je suis d'accord. Deuxième possibilité : quelqu'un voulait que nous nous rencontrions.

-Quelqu'un, mais qui ?

-Dans quel but ?

Sous le regard fasciné de Sherlock, le Docteur sortit de sa veste son tournevis sonique, et s'appliquait à éclairer de sa lumière verte l'endroit où se trouvait auparavant la fissure.

-Il est toujours comme ça ? Souffla John à Rory.

L'intéressé lui envoya un regard résigné.

-Le vôtre aussi ?

John acquiesça dramatiquement.

-Les garçons, on peut savoir ce que vous marmonnez dans votre coin ?

John et Rory se tournèrent vers elle d'un air coupable, en même temps que Sherlock et le Docteur.

À cet instant, une énorme secousse ébranla le Tardis, les envoyant valdinguer à travers la pièce.


-Qu'est-ce que c'était que ça?! Hurla John en se relevant.

-Nous avons heurté quelque chose ! Répondit le Docteur en se précipitant vers la porte, les autres sur ses talons.

Un grand sourire aux lèvres, il attira à lui les deux battants.

Dehors, c'était l'espace infinis, peuplé, d'aussi loin que portait le regard, de milliers d'étoiles lointaines.

Et, juste devant la porte, d'une Impala noire, qui flottait tranquillement au milieu de nulle part.

Un homme passa sa tête par la fenêtre, éberlué.

-Son of a bitch.

Le Jour de la Fangirl (Superwholock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant