Chante-moi notre mélodie

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- Tu vois que ce n'est pas un monstre à tentacules, chuchota Fred en s'adressant à sa mère, qui réfléchissait pendant qu'Alice répondait au téléphone. À quoi tu penses ?

- Elle t'aime.

Fred fut interloqué. Il demeura silencieux, ne pouvant réprimer l'inextinguible gaieté qui prenait part dans la totalité de son être. Sa mère ne détournait pas le regard, et ne clignait que très peu des yeux, certainement absorbée pas les maux maternels.

- Vous faites un très beau couple, je suis sûre que tout se passera bien, continua-t-elle en plissant les yeux.

- Attends, elle est où l'entourloupe là ? Il y a deux jours tu ne pouvais pas la saquer et là...

- Son regard, Fred, dit Joséphine en fixant enfin ses yeux dans ceux de son fils. Le regard d'une femme amoureuse ne trompe pas, sourit-elle joliment avec un regard adouci et une allure tendre. Je suis heureuse pour toi, lui confia-t-elle avant de l'embrasser sur la joue.

Alice fit son retour un sourire aux lèvres.

- Désolée, c'était mon greffier... Il est plus inquiet que les mariés !

- Vic' veut s'occuper des préparatifs ? Moi je suis d'accord pour les lui laisser hein, perso...

- Fred, on ne peut pas se débarrasser de la paperasse et la refiler à un ami ! Je pense qu'on devrait l'inviter, histoire de le tranquilliser.

- Chez toi ?

- Chez « nous » !

- Chez « vous » ? interrompit Joséphine en fronçant les sourcils pour ensuite contrôler le regard de Fred.

- Oui, c'est logique. Un foyer familial est égal à une maison. Une seule et unique maison... calcula-t-il rapidement.

- Fred, est-ce que tu veux bien nous laisser seules s'il te plaît ?

- Hein ? Mais je...

- Ne t'inquiète pas, je ne ferai aucun mal à ta très belle femme, assura Joséphine en l'enjoignant à s'en aller par une pression digitale sur son avant-bras.

- ...ok, céda-t-il sous les yeux d'Alice qui l'imploraient de rester.

Il haussa les épaules, conscient d'avoir échoué, et sortit de la pièce en s'empêchant d'écouter des mots secrets de femmes.

- Vous avez besoin d'être éclairée ?

- Absolument pas ! Vous êtes une femme lumineuse, la flatta la maman.

Alice, touchée, sourit de gêne.

- Je voudrais juste que vous me parliez de la façon dont vous l'aimiez avant. Aujourd'hui, je suis certaine des sentiments que vous éprouvez pour lui parce qu'ils sont évidents. Mais j'aimerais comprendre. J'aimerais pouvoir me dire que vous êtes... pardonnable.

Se sachant en très mauvaise posture, la juge espéra s'en sortir.

- Je n'ai jamais été très claire avec Fred... est-ce qu'il vous a parlé de la naissance de mon fils ?

- Non, dit-elle en secouant la tête. Fred n'a rien su me dire à votre propos mise à part votre façon délicate de faire remarquer aux autres qu'ils avaient tort.

Alice devint tout à fait rouge, perdant toute la contenance qu'elle avait travaillée au fil de sa carrière. La mère lui ôta un poids du dos quand elle se reprit :

- Ce n'était pas ironique, rit-elle, pardon, je ne voulais pas vous impressionner ! Fred a loué votre don pour contenir votre colère, sur votre lieu de travail. Ce sont ses mots qui m'ont un peu agacée, je n'ai pas apprécié qu'il vous idéalise. Allez-y, je vous écoute, il faut bien que je me fasse une idée de qui vous êtes.

La joie venait toujours après la peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant