La conférence tirait a sa fin lorsqu'un groupe de jeunes gens entra par la porte de l'aile droite de l'amphi.
Ils avançaient en file, dévalant les escaliers, se démerdant pour ne pas attirer l'attention.
Malheureusement, l'un d'entre eux laissa échapper son téléphone de sa main, le bruit attira l'attention de plusieurs personnes, et même celle des conférenciers dont Yacine Mensah, la présidente.Lorsque ses yeux se sont posés sur lui, son cœur rata un battement.
Plutôt que de lui en vouloir pour sa maladresse perturbatrice, elle lui en voulait d'être beau, souriant, retardataire et maladroit.Elle le suivait du regard jusqu'à ce qu'il prenne place au fond de l'amphi. Yacine ne le quittait plus des yeux. Elle se sentait gênée et se demandait si son attitude perturbée ne trahissait pas ses pensées, au grand dam de tous.
La conférence terminée, tout le monde s'était dépêché dans une salle annexe où était servit un cocktail.
Dans la mêlée de la foule, elle avait perdu le maladroit des yeux et s'inquiétait qu'il soit déjà partit.Pendant qu'elle s'offrait un verre de limonade alcoolisée et des mini-quiches, des étudiants s'approchèrent pour la féliciter et discuter. Elle était réceptive et sympathique.
- Excusez-moi. Interpella une voix derrière le beau petit monde qui l'entourait.
Les autres se sont écarté et éclipsé, le sourire aux lèvres, satisfait d'avoir discuté avec l'une des femmes les plus influentes du pays.
Elle leva la tête et une chaleur intense s'empara d'elle à la vue du perturbateur.Il est bien plus beau de près, pensa-t-elle.
- Excusez-moi, il répéta. Bonjour Madame, dit-il en lui tenant une main à laquelle elle répondit volontiers.
Main dans la main, il plongea son regard dans ceux de Yacine sans cligner des yeux. Il la trouvait charmante pour une femme de son âge.
- Bonjour Monsieur ...,
- Fabrice Coffie. Président du comité des étudiants en Master. Je suis désolé de n'être venu qu'à la fin de votre conférence et de l'avoir perturbée. J'étais en effet à une réunion du comité.
Elle était touchée par tant d'assurance, de politesse et de responsabilité pour un homme de son apparence. En effet, Fabrice avait le physique soigné d'un jeune préoccupé par sa personne et les plaisirs de la vie de jeunesse plutôt que quelqu'un qui perdrait du temps à conduire un comité d'étudiants.
- Oh, vous êtes donc le représentant de ces étudiants. C'est très bien. Je vous encourage, monsieur Coffie, répondit-elle, évitant de revenir sur sa maladresse.
- Merci bien. J'ai beaucoup entendu parler de vous et je suis heureux de vous rencontrer en vrai. Vous êtes un modèle de femme à suivre.
Ce compliment l'avait touchée bien qu'elle l'ait entendu un nombre incalculable de fois. Cette fois était différente, plus sincère, plus innocente.
Une jeune dame s'approcha et les interrompit lorsque Yacine était prêtre à répliquer.
- Il est temps de rentrer, madame. Ils vous attendent, indique-t-elle avant de s'éclipser après que Yacine lui ait fait signe d'un hochement de tête.
Elle ressentait comme un pincement au cœur de devoir partir maintenant. Yacine aurait aimé discuter plus longuement avec Fabrice mais il était temps de s'en aller. Elle avait trop d'honneur pour demander à le revoir puis ça serait déplacé et stupide, surtout qu'ils n'ont rien en commun, si ce n'est qu'elle se sent captivée par ses yeux marrons et ses lèvres pulpeuses.
Ce n'est qu'un jeune homme, se dit-elle honteuse.
- J'ai été ravi de discuter avec vous. Je vous souhaite à vous et à vos amis que de bonnes choses. Travaillez avec acharnement, vous avez déjà atteint la ligne d'arrivée. Aurevoir.
Cette fois, elle lui a tendu la main, hésitante, pour faire durer le temps. Elle tourna les talons et s'en alla.
Quelques minutes à peine, Fabrice la retrouva dehors, approchant dans son dos. Elle se retourna quand elle sentit une présence étrangère. Elle sourit.- Désolée de vous importuner et vous prendre du temps. J'aimerais discuter avec vous à propos de quelques choses de plus important. Est-ce possible ?
Comme si elle venait d'obtenir une victoire, Yacine jubila intérieurement et sans dire mot, plongea sa main dans son sac et en sortit une carte de visite qu'elle lui tendit.
- Appelez-moi quand vous voulez, propose-t-elle, souriante, avant de partir définitivement.
Ils allaient se revoir, plutôt qu'elle ne l'espérait.
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Na Lingui Yo
Ficção GeralYacine Mensah est une femme qui a réussi sa vie. Directrice générale d'une entreprise privée internationale et mère d'une magnifique fille, elle ne manque de rien... Enfin, presque. Si elle est amicalement sollicitée, il n'en est pas de même pour s...