Julie et Clément

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Julie :

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Julie :

J'ai tué un petit garçon de trois ans qui traversait la rue pour voir un ballon Star Wars gonflé à l'hélium.

J'ai pris sa vie. Je suis une meurtrière. Je ne pourrais jamais oublier ce que j'ai fait par cette belle journée de printemps. Je ne pourrais jamais oublier ces yeux. Ils me hantent chaque jour, ces petits yeux auxquels j'ai pris la vie.

Je pensais que ma vie était détruite, mais je n'imaginais pas que j'allais en détruire d'autres au passage.

J'avais bu, j'étais au-dessus de la limite. J'ai été condamnée mais cette peine n'est rien en comparaison de ce que je ressens chaque jour : j'ai tué un enfant innocent.

Cette journée où je n'ai pas réfléchi mais qui a eu des conséquences effroyables. Je voulais demander des comptes à celle que je croyais être ma meilleure amie, lui demander comment elle avait oser me trahir en couchant avec mon compagnon. Au final, je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir de réponse. J'ai appris il y a peu de temps qu'il a fini par lui faire la même chose qu'à moi et cela ne m'a fait ni chaud ni froid. Cela ne compte plus à mes yeux, cela n'aurait jamais dû compter. Car aujourd'hui je sais que jamais je ne pourrais oublier cette journée, ce que j'ai fait. Par leur faute, et surtout par ma faute. Je suis coupable et je le resterai.

Jamais je ne pourrais me le pardonner. Ma vie est terminée.



Clément :

Jamais je ne pourrais me le pardonner. Ma vie est terminée.

J'ai perdu tout ce qui comptait dans ma vie. Ce petit ange qui faisait battre mon coeur, qui illuminait mes journées.

Si seulement je l'avais retenu auprès de moi ce jour-là, si seulement je ne m'étais pas retourné en pensant l'épargner, à tort.

Cette fille qui avait trop picolé a pris mon bébé. Elle doit apprendre à vivre avec ça et moi je dois apprendre à vivre sans, sans lui.

J'en avais rien à foutre de ce maudit procès. Un an, cinq ans, dix ans de prison, qu'est-ce que ça peut bien me faire ? Moi j'ai pris perpét'.

Jamais je ne verrai Timéo grandir, aller à l'école, jouer au foot, ses premiers amours, premiers boulots, devenir un homme, se marier, avoir des enfants... Il n'aura rien de tout ça. Je suis mort par une belle journée de printemps moi aussi.

Vanessa et moi, nous nous sommes séparés peu après l'accident. L'atmosphère était devenue toxique. Nos détresses respectives ont achevé de nous éloigner. C'était moi qui était avec Timéo ce jour-là, je devais le surveiller. Mais si elle n'avait pas été en train de me prendre la tête et me hurler dessus. Bref.

Je ne serai plus jamais le même, une part de moi s'est éteinte le jour de l'accident.

Alors je pars. Mon sac est posé sur le siège arrière de la voiture. Il contient le strict nécessaire, un album photo et le doudou de Timéo. Vanessa m'en voudra de l'avoir pris, une raison de plus de me haïr, mais c'était mon fils à moi aussi.

Je pars. Je laisse derrière moi cette vie détruite et je détourne les yeux lorsque je passe à côté de cette rue. Cette rue où en une seconde tout a basculé.









Jusqu'ici, tout va bien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant