Cher Journal,

Monsieur Jeon m'inquiétait tellement depuis ses propos inquiétants de la veille. Pourquoi serait-il seul, je n'avais aucune raison de le quitter. Il pouvait tout autant faire allusion à la disparition de ses parents, après tout, il vivait seul et son passif était des plus douloureux pour son jeune âge. Ou y avait-il quelque chose de plus important, caché? C'était la première fois que je le voyais boire autant. J'avais ramassé beaucoup de bouteilles hier soir, et j'étais toujours aussi choqué de l'avoir vu conscient après de si nombreux whiskies ingurgités. Lorsque je suis allé jeter les bouteilles hier, quelques domestiques m'avaient regardé d'un air non surpris, comme si ce n'était pas la première fois qu'une telle situation se produisait. Je n'avais pas voulu aborder notre discussion avec les autres, ce qu'il s'était dit entre Monsieur Jeon et moi devait rester entre nous. S'il voulait en reparler, alors je serais là. Dans le cas contraire, je ne lui en toucherais plus mot.

J'avais tant de peine pour lui, je souhaitais seulement le prendre dans mes bras pour lui dire que je serais toujours là s'il le souhaitait. Je ne comptais pas partir et le laisser seul. C'était trop tard de toute manière, j'étais trop attaché à ce jeune garçon dont je ne connaissais rien de plus à son sujet que les divers potins et ragots qu'on pouvait trouver dans les journaux. Par chance, il n'avait pas semblé avoir remarqué mon érection grandissante lorsque j'étais tombé sur lui. Ses doigts, agrippant mes cheveux... J'en avais encore des frissons dans tout le corps! Et puis, en état d'ébriété ou non, il m'avait demandé de coucher avec lui. C'était une invitation que je n'aurais en aucun cas refusée s'il n'était pas mon employeur! Quel gâchis, franchement, ou plutôt malédiction. J'avais le meilleur et le pire job à la fois, quelle vie !

Ce matin, je m'étais levé distraitement, préparant à mon habitude son petit-déjeuner et ses deux pilules. Pourquoi diable n'avais-je pas le droit de connaître la raison de cette prise régulière de médicaments? Je trouvais cela tellement curieux, mais en aucun cas je n'irais demander à Monsieur Jeon la raison. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour sa santé. Rompant alors ses ordres de ne pas sortir sur mes heures de travail, j'étais parti en ville pour lui trouver quelque chose contre la gueule de bois. Je m'étais senti si libre en me baladant dans des vêtements normaux, me correspondant, marchant à la lumière des réverbères qui s'éteignirent un à un à mesure que le soleil s'offrait à moi.

J'avais acheté un sirop énergisant aux plantes médicinales, ainsi qu'une boîte de comprimés contre céphalées. Je me sentais fier de mon acte, et j'espérais lui avoir fait plaisir par la même occasion avec cette discrète attention. Aussitôt rentré, je m'étais rapidement changé et coiffé avant qu'on remarque que je n'étais pas une simple femme de chambre au physique peu avantageux dans le métier. Pour sortir, c'était simple. J'attachais mes cheveux en un petit chignon que je cachais sous une casquette, et le tour était joué! Si un jour je change de travail, la première chose à faire sera de me débarrasser de ces maudites extensions. J'étais peut-être gay, mais je n'aimais pas ressembler à une fille... Je tenais à avoir une allure de bad boy sexy, bien loin de la soubrette en talons que j'étais devenue malgré moi... Enfin bon.

J'avais retrouvé Monsieur Jeon sous sa couette, enfoui jusqu'au nez. Sa respiration était calme, je ne voulais pas le réveiller. Avant cela, j'avais vérifié une nouvelle fois qu'il ne restait pas de bouteilles trainant dans la pièce, et je fus interrompu par les cris du Maître. Il s'était mis à gesticuler dans tous les sens, comme s'il avait cherché à se défendre de quelque chose, ou quelqu'un. Ses cris m'avaient dissuadé de le toucher, de peur de me prendre un coup par la même occasion. J'avais fini par céder, et avais encerclé son visage de mes mains. Il s'était réveillé, l'air plus que confus. Son mal de tête était si important qu'il m'avait demandé de congédier son professeur particulier du jour, lui qui d'ordinaire ne souhaitait manquer un cours pour rien au monde. Il m'avait même remercié, avait refusé de manger sauf ses pilules et ce que je lui avais ramené de la ville, et s'était rendormi. J'étais resté ainsi toute la journée, à son chevet, de peur qu'il ait besoin de quelque chose.

Aux alentours de quinze heures, il avait finalement décidé de se lever pour de bon, et m'avait demandé de lui faire couler un bain. J'avais même pris la peine de lui ajouter un produit pour faire mousser l'eau. J'avais moi-même eu envie de me plonger dans l'eau chaude pour y rester un moment et me prélasser. Moi qui pensais être si gâté de voir Monsieur Jeon au réveil, en caleçon... Préparez-vous! Il fit irruption dans la salle de bain, ôtant son tee-shirt avant de le jeter au sol, et se pencha en avant, comme s'il cherchait à regarder sous ma robe lorsque je m'étais baissé pour vérifier la température de l'eau. Ne doute pas de moi, journal, je savais ce qu'il faisait, je le sentais! Mais le meilleur reste à venir, et ça m'excite, rien qu'en l'écrivant...

Une fois son bain prêt, Monsieur Jeon m'avait simplement demandé de me retourner quelques instants, puis j'avais entendu un bruit d'eau avant qu'il ne m'indique que c'était bon. Il était allongé dans son bain, de l'eau jusqu'au torse, la tête balancée en arrière. Ses yeux étaient clos, et un soupir de béatitude avait traversé la barrière de ses lèvres. Ce serait mentir si je niais avoir tenté de voir son appareil masculin. Il faut dire que ses boxers le moulaient à merveille et laissaient peu de place à l'imagination. Ainsi, mon esprit était inondé de pensées toutes plus obscènes les unes que les autres, qu'il ne me déplairait pas d'assouvir. Je regrettais alors vite d'avoir mis autant de produit moussant...

Quand j'ai voulu quitter la pièce pour le laisser tranquille, un miracle s'était produit! J'étais déjà bien heureux d'avoir pu assister à ces minutes de plaisir purement visuel, mais il avait soupiré mon nom (transforméeen Tina pour cacher mon identité), sa voix étant comme une caresse pour mes oreilles. Je m'étais approché de lui, et il m'avait demandé de le laver, son mal de tête étant trop important pour qu'il le fasse. Le laver! Tu t'en rends compte, journal? Sa demande ne pouvait que me plaire. J'avais commencé par lui laver les cheveux, et qu'est-ce qu'ils étaient soyeux! Je l'avais toujours su! Moi qui avais tant souhaité y plonger mes doigts, j'étais aux anges... Quand mes mains lavèrent son dos, je ne pus que m'extasier de la douceur de sa peau laiteuse. J'avais eu envie d'y planter mes ongles et d'y laisser des griffures de pure passion. Le paradis s'offrit à moi quand je dus laver son torse et son ventre... Si seulement je pouvais laisser un jour ma langue dessiner les lignes finement naissantes de ses abdominaux... Je ne le voyaisjamais faire le moindre sport, mais son corps était parfait, sans une seule oncede graisse, incroyable !

Jeon Jungkook, ou la définition la plus véridique d'un appel à la dépravation et à la débauche la plus totale. Mon bonheur ne fut toutefois que de courte durée, car il me congédia pour qu'il puisse finir sa toilette, en lavant notamment son intimité. Quel dommage, je n'aurais pas dû lui apporter des médicaments si j'avais su... Promener mes doigts et mon regard dessus... Je bavais rien que d'y repenser, encore une fois. Je devais me contenir, il ne fallait pas que je te tâche, journal. Monsieur Jeon, si un jour vous lisez ce journal, je vous conseille fortement de boire plus souvent (sans que ce soit dangereux pour votre santé bien évidemment!). En revanche, je ne serai en aucun cas responsable de ce qu'il adviendra de votre corps, j'écouterai tous vos désirs et ordres, et m'y plierai sans sourciller...

Dans mon malheur de savoir mon désir inachevé, je fus tout de même largement remercié par les petits soupirs de plaisir qu'il avait lâchés lorsque je lui avais frotté le haut du crâne. Après cela, j'avais passé du temps seul, dans ma chambre, et telle la soubrette en chaleur que j'étais devenue, j'avais astiqué mon manche (et pas à balai pour une fois!) jusqu'à ce qu'épuisement s'en suive. Puis, j'étais retourné travailler, comme si de rien n'était. Ce soir, je pense que mes rêves seront d'une infinie beauté, si seulement je pouvais imaginer Monsieur Jeon, entièrement nu, sur son grand lit, alors que je le maltraiterais avec force... Hum...

Oups! Il semblerait que j'ai besoin de faire le ménage une nouvelle fois. Mon entrejambe a besoin d'être prise en main pour combler mes pulsions de ménagère... Je ne devrais pas écrire de telles choses, si jamais Monsieur Jeon tombait dessus... Je serais sans nul doute renvoyé dans la seconde qui suit, je ne préfère pas y penser! Promis, journal, j'arrêterai à l'avenir de parler de choses obscènes interdites aux mineurs, je dois vraiment apprendre à me contenir! Quant à toi Jeon Jungkook, si jamais tu requiers une attention toute particulière, je suis tout à toi! Il suffit de m'appeler, et j'accourrai...


Journal d'un domestique en soubrette [VKOOK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant