tes étoiles | jimin.

due

Brillante étoile, que n'ai-je ta constance ?

Elle le détaille rapidement ; des yeux foncés, une chevelure blonde en bataille et un adorable sourire qui dévoile de jolies fossettes.

Park Jimin.

Pour elle, ce sera simplement le nouveau. Après-tout, il n'est rien d'autre que la personne qui vient d'arriver en retard à son premier cours. Demain, tout redeviendra comme ça l'était hier et tous les autres jours auparavant.

Elle serait l'étoile qui se révèle après toutes les autres dans le ciel terne d'habitudes.

Son regard se redirige sur le monde externe et elle s'évade à nouveau, laissant de côté les remarques admiratives et inappropriées des élèves. Elle ne répond pas même lorsque le professeur tente une énième fois de lui tirer une réponse, bien trop absorbée par les ombres formées avec le soleil. Ils abandonnent tous. Encore une fois, ils ne peuvent rien lui dire et elle ne changera pas. Elle restera elle-même. La fille au mutisme presque réel qui compte dans sa moyenne irréprochable les meilleures notes qu'on ne puisse avoir.

Les connaissances, elle les a acquises dans les nombreuses lectures qui se trouvent dans son immense bibliothèque. Aucune raison de venir en cours, pas vrai ? Elle a besoin de son diplôme ; mais pour faire quoi... Elle ne souhaite devenir quelqu'un, cela demande énormément de travail et ce n'est pas ce qu'elle veut. Elle désire simplement observer les étoiles. Mais ses parents l'exigent. Elle doit avoir ce diplôme. C'est mieux vu.

[...]

La sonnerie se fait entendre à la fin de la journée. Il est trois heures de l'après-midi, les élèves sortent tous, plus ou moins précipitemment. Elle soupire, se lève et entame à son tour le chemin pour rentrer chez elle, les nuages chargés de ses pensées lumineuses. Un froncement de sourcil lui parvient.

Pourquoi le nouveau est-il à ses talons ?

Habituellement, elle est seule à partir de ce côté, et elle en est bien contente. Mais maintenant qu'il est là, elle va devoir refouler ses envies de chanter et se comporter comme la muette qu'elle est tous les jours. De toute façon, elle a déjà ses écouteurs vissés dans ses oreilles, pourquoi aurait-elle besoin de faire quoi que ce soit ?

Elle hausse donc légèrement les épaules et avance en ancrant chacune des notes de musiques dans sa tête.

Can't you see,
all of the change in me ?

Rapidement, alors qu'elle était sur le point de tourner pour rejoindre sa triste rue, elle sent une frêle présence à ses côtés. Elle pince vigoureusement ses lèvres roses et se contient de lui lancer un regard mal placé.

Il serait le premier à savoir où elle habite.

Elle plonge une main dans ses cheveux pour les remettre en place et soupire lorsque la terne façade de son immeuble lui fait face. Elle habite dans un petit bâtiment de trois étages, mais il y a toujours eu seulement deux familles. La première, c'est la sienne. Ils habitent au rez-de-chaussée ; la deuxième, c'est celle de l'amie de sa mère. Apparemment, elle aurait une fille de son âge, mais elle ne l'a jamais vue.

Arrivée devant le verre fangeux de la porte, elle enfonce doucement ses doigts sur les touches du digicode, puis s'aventure dans le hall.

Et, comme frappée d'une pensée invisible, elle se retourne soudainement. Ses yeux se posent sur lui. Il est là, sur le trottoir d'en face, derrière la stupide route que personne ne daigne utiliser, et il la regarde. Intensément.

Elle secoue presque imperceptiblement la tête et s'engouffre dans son appartement vide, toujours embêtée par le fait qu'il sache où s'effectue son extravagante vie.

------

Son visage. Son sublime visage.

C'est tout ce qu'il a pu retenir d'elle. Pas sa voix, ni même son caractère ou encore son âge... Non, il n'a que son physique, et même si c'est une chose dont il ne devrait pas se plaindre, il est déçu. Terriblement déçu parce qu'il n'arrive pas à placer un prénom sur ce visage exquis. Il veut en savoir plus, tellement plus sur ce soleil qu'elle est désormais pour lui.

Mais quand il a commencé à marcher à ses côtés, il s'est vite rendu compte qu'elle n'ouvrirait pas ses fines lèvres rosées pour lui adresser la parole, il a même cru, un instant, qu'elle ne l'avait pas vu.

C'est seulement lorsqu'elle s'est retournée vers lui, qu'il a vu l'incompréhension dans ses yeux.

Pourtant, lui, il avait tout compris. Il a bien vu son froncement de sourcils quand il a pris le même chemin qu'elle, il a bien vu son accélération, même involontaire, pour ne pas avoir à le supporter. Alors il a attendu qu'elle soit rentrée chez elle, pour à son tour rentrer chez lui.

Les mains agrippées aux lanières de son sac, la tête penchée vers le ciel grisé, il réfléchit. Il tente avec vigueur de se rappeler du code que sa mémoire avait déjà oublié, et pourtant, il venait à l'instant de la voir le taper. Enfin, il l'a aperçue faire.

Il souffle longuement et en compose un, celui qui trotte dans sa tête depuis qu'il a pensé à rentrer. Lâchant un soupir soulagé, il passe le pas de la porte et se retrouve dans le hall. Les yeux fixés sur sa porte à elle, un sourire étire ses lèvres.

Elle vivait deux étages en dessous de son nouveau logement.