tes étoiles | jimin.

postfazione

Bras étendus contre l'herbe humide ;
paumes vers le ciel ;
elle réfléchissait au néant qu'était cette galaxie aride ;
nul autre que son essentiel.

Elle ne pensait plus qu'à une chose désormais. Rien ne pourrait déranger le cours de ses idées farfelues. En revanche, ce dont elle rêvait n'était pas si étrange puisqu'une même question la taraudait depuis sa plus jeune enfance.

Me regarde-t-on là-haut ?

L'espace. Voilà le destinataire de cette pensée. Parmis tous ces points lumineux, toutes ces âmes qui dessinent et redessinent des visages, des formes ou des chemins parcourus, et toutes ces entités, il y avait forcément quelqu'un qui s'occupait de la détailler comme elle le faisait. Peut-être sa mère, qui la surveillait et prenait soin d'elle, peut-être un inconnu, ou peut-être personne, mais ça elle ne voulait pas le concevoir.

Une perle salée se libéra de son orbe et glissa entre les rayons qui s'écrasaient sur ses joues pour rejoindre le sol. Aucune ne suivit. Pourtant elle n'était pas mauvaise ; ça n'était pas une larme de tristesse, de rage ou de frustration. C'était un rappel de sa présence aux étoiles.

Un sourire angélique étira somptueusement ses lèvres et ses paupières se refermèrent sur elles-mêmes dans un nuage de sérénité.

Finalement, quelqu'un l'observait.

Ce quelqu'un prenait place chaque soir sur le toit du petit immeuble, s'accoudait au rebord glacé et se laissait emporter par la beauté de la fille. Ses cheveux blonds volaient la plupart du temps, des frissons parcouraient son corps, et il terminait souvent avec un affreux un mal de crâne, mais ça n'était pas le plus important. Elle, l'était.
Son regard pétillant d'admiration valait bien plus que sa santé d'adolescent.
Alors peut-être qu'il ne se trouvait pas aussi haut qu'elle le désirait, peut-être qu'il ne faisait pas partie des étoiles qui constituaient ses orbes, peut-être qu'il était imprévu ; mais il était là, et il était la réponse à sa question tant réfléchie.

Il veillerait sur elle, ce soir et tous les autres, comme il l'avait fait le premier, à son arrivée, et comme il le ferait le dernier, à sa disparition.