Chapitre '5

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"- C'est comme ça comme que nous sommes arrivés dans cette ville Gajil et moi, terminais-je.

- Jubia, j'ai bien écouté ton histoire et à vrai dire, je ne comprends toujours pas pourquoi tu culpabilises, intervint Shin. Je sais ce que tu vas me dire mais je pense sincèrement que cette mort n'était pas de ta faute, en plus, si ce Grey te connaissait vraiment, il n'aurait jamais cru cette Lucy et il aurait préféré s'adresser directement à toi. C'est ce que j'aurais fait.

- Shin... je pense que je ne suis pas prête à...

- Sortir avec moi? Je comprends très bien et je suis patient, je peux attendre que tu sois prête, parce que je pense que tu en vaux la peine que j'attende.

- Comme c'est romantique, murmurais-je en retrouvant peu à peu mon sarcasme. Si tu ne m'avais pas interrompus, je t'aurais simplement dit que je n'étais pas prête à rentrer chez moi.

- Pas de souci! s'exclama-t-il. je vais te sortir une serviette de bain si jamais tu veux te doucher et pendant ce temps je te prépare un repas accompagné d'une délicieuse bouteille de Tequila!

- Ce serait parfait! Je pourrais te piquer des fringues aussi? je n'ai pas très envie de rester dans celles-ci...

- Bien sur! Je te sors des trucs et je te les mets à la salle de bain avec la serviette, dit-il en se levant."

Je l'écoutais s'éloigner avant de me lever et de me diriger vers la fenêtre. La pluie battait toujours le carreau mais elle était devenue moins intense, il ne s'agissait plus que d'une douce ondée. Je me sentais si soulagée d'avoir enfin pu exprimer tout ce que j'avais sur le cur. Ces émotions,, devenues trop intenses avaient fini par former un mur entre les autres et moi, une prison dont j'étais la propre bâtisseuse.

Lorsque Shin revint dans la pièce, je sentis son regard sur mon dos.

"- Je m'ouvre une bière, tu en veux une?

- Avec plaisir, lui répondis-je en me tournant vers lui. Est-ce que tu auras des clopes? Les miennes sont au Nirvana.

- Le paquet et le briquet sont dans le premier tiroir de la commode, le cendrier est dehors m'indiqua-t-il en me tendant une bouteille de Leffe."

Nous nous installâmes sur la terrasse, protéger de la pluie par un petit avant-toit. Le silence dura jusqu'à ce que mon ami le brise, d'une voix hésitante.

"- Tu as eu des nouvelles de Grey depuis que vous êtes partis?

- Non, je lui ai envoyé plusieurs lettres, avouais-je, mais il ne m'a jamais répondu. C'est certainement mieux comme ça.

- Tu sais la meuf de mon pote Ban...

- Minerva, le coupais-je.

- Ouais elle, et bien je m'entends assez bien avec elle et elle m'a raconté deux, trois trucs sur lui...

- Je ne veux pas savoir, répondis-je froidement. Il m'a très bien fait comprendre que je ne faisais plus partie de sa vie et ça me convient!

- C'est ce que tu dis mais je n'en crois pas un mot, dit-il calmement. L'état dans lequel tu te mets pour lui en est la preuve. Je respecte le fait que tu ne veuilles rien savoir mais saches juste qu'il n'est pas heureux. Je pense que ce serait bien pour vous deux, que tu essayes de lui parler."

Je le regardai droit dans les yeux afin de comprendre la lueur que j'y percevais. Il s'agissait de détermination. Moi aussi, fut un temps, je possédais cette lueur mais face à Grey, toutes mes convictions m'échappaient. Je sentis les larmes perler à nouveau aux coins de mes yeux mais je les ravalais.

"- Va te faire foutre avec tes conseils! m'exclamais-je en allumant une nouvelle cigarette.

- Je me demandais combien de temps il te faudrait pour remettre ton armure, j'ai ma réponse, murmura-t-il sarcastique.

- Mon armure? demandais-je avec incompréhension.

- Ouais, ta façade de meuf froide et violente. Tu arrives peut-être à en convaincre certain mais avec moi ça prend pas. Tu ne m'impressionnes pas, et même si je ne doute pas de ta capacité à me cogner, tu ne me fais pas peur. Je ne crois pas que ta violence soit naturelle, elle est simplement la manière dont tu exprimes ta colère, ta peur, ta solitude.

- Ne me prends pas pour une biche effrayée Shin, le menaçais-je. Ne confonds pas la chasseur et la proie! N'oublies jamais que c'est moi qui tient le fusil braqué entre tes deux yeux et que je n'aurais aucun remord à m'en servir!"

Je me redressais rapidement avant de pénétrer dans la petite maison, de saisir mes affaires et de partir, le plus rapidement possible. La haine m'envahissait, faisant trembler tout mon corps. La colère me brulait de l'intérieur tandis que mes larmes et la pluie s'intensifiaient. Mes cris résonnaient autour de moi. Comment avais-je pu croire qu'il pourrait me comprendre? Comment avais-je pu croire que les choses allaient s'arranger? Comment avais-je pu croire que je parviendrais à tourner la page?

Tout dépend de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant