Chapitre 13

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Ils étaient repartis par la fenêtre. Doug ne saurait jamais qu'ils étaient venus lui voler toutes ces informations. Il l'apprendrait un jour. Mais pas ce soir. Je n'avais aucune envie de revenir le voir. Vraiment aucune. Mais je savais ma fille en sécurité et c'était tout ce qui comptait. Je poussai un dernier soupir avant de tourner la poignée de la porte. Mais un bruit derrière moi m'empêcha de sortir définitivement de cette pièce. Je me retournai, plus intriguée qu'effrayée, pour essayer de voir ce qui causait ce bruit. Ce que je vis me laissa sans voix. Carter Davis était en train de lancer des petits cailloux sur la fenêtre par laquelle il s'était enfui. Je plissai légèrement les yeux, ne comprenant pas trop à quoi tout cela rimait.

- Tu te dépêches de sauter Dawkins je vais pas t'attendre trois ans non plus.

Je ne comprenais pas.

- Je préfère te faire évader maintenant après je n'aurais pas le temps. On a les documents, ta fille alors il ne manque plus que la mère chiante pour parfaire le tout.

Il termina sa phrase avec un sourire en coin qui me fit fondre. Mais qu'est-ce que je racontais moi ? Depuis quand Carter Davis me faisait-il fondre ? C'était du grand n'importe quoi. J'hésitais grandement à le suivre. Étais-je réellement en sécurité ainsi que ma fille si je décidais de fausser compagnie à Doug ? Ne trouverait-il pas le moyen de s'en prendre à nous malgré la protection de Carter et de son gang ? Toutes ces questions dont je n'avais pas la réponse me faisait hésiter dans la proposition de Carter. J'avais envie d'accepter, mais je n'avais pas envie d'y perdre la vie.

- Arrête de réfléchir Thalia et saute. Rappelle toi, la vie est faite de risques.

Je ne pus m'empêcher de sourire en repensant à la première fois où il m'avait dit cette phrase. Après tout, il avait raison. Si je ne prenais pas des risques maintenant, je le regretterai toute ma vie. J'entrepris d'ouvrir en grand la fenêtre pour pouvoir m'échapper de cette prison dorée.

Mais au moment où je passai ma première jambe par-dessus le rebord, la porte du bureau s'ouvrit pour laisser la place à Doug et à deux malabars assurant sa protection. Mon sang ne fit qu'un tour et je m'immobilisai complètement. Au vu de la scène, mon kidnappeur s'empressa de lâcher des ordres dans tous les sens. Cela me conforta dans l'idée de sauter. J'enlevai à la hâte mes chaussures et leur lançai à la figure. Cela me donna quelques précieuses secondes qui me permirent de sauter pour m'enfuir. Lors de ma chute, je me mis à prier pour que Carter me rattrape bien. Dans le cas contraire, j'étais bonne pour ressembler à une crêpe à l'atterrissage. Ce que je souhaitais si possible éviter. La chute parut durer une éternité. Au final il ne se passa pas plus de cinq secondes entre le moment où je sautai et le moment où je tombai dans les bras de Carter. Ce dernier me rattrapa et naturellement, mes bras vinrent s'accrocher à son cou. Je m'entendis murmurer des remerciements à voix basses, sûre qu'il ne les entendrait pas. Mais ce qu'il venait de faire représentait quelque chose d'énorme à mes yeux. Il venait de m'offrir la liberté.

Soudain, des coups de feu se firent entendre. Je me crispai dans les bras de mon sauveur, priant pour ne pas être touchée. Au bout d'un moment Carter me posa à terre et prit ma main dans la sienne, me faisant courir derrière lui.

- Carter tout va bien ?

Celui-ci ne me répondit pas. Je vis seulement son visage se crisper à ma question. De sa main libre, il se tenait l'épaule comme s'il souhaitait se l'arracher. Je voulus nous arrêter mais il refusa. Les hurlements derrière nous se rapprochaient un peu trop rapidement à mon goût. Carter m'entraînait toujours à sa suite et semblait savoir où il allait. Nous tournâmes sur la gauche, et mon sauveur me plaqua contre le mur tout en plaçant sa main sur ma bouche pour m'empêcher de crier. Quelques gardes passèrent en courant sans nous voir. Quand il fut sûr que nous étions un minimum en sécurité, Carter me relâcha. Toute la pression ainsi que la douleur lui retombèrent dessus. Il gémit et tomba à terre. Je ne pus m'empêcher de pousser un petit cri avant de m'accroupir devant lui. Il était vraiment mal en point. Je ne savais pas quoi faire pour essayer de soulager sa douleur. Et alors que je pensais que nous ne pouvions pas faire pire, il s'évanouit dans mes bras.

Black DesireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant