Chapitre 5

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En ouvrant les yeux, je me sentais bien. Je n'avais plus chaud ni froid, je me sentais prête pour une nouvelle journée de travail. J'avais eu une petite baisse de tension la veille, mais c'était passé maintenant. Je devais me reprendre. Je sortis donc de mon lit, me dirigeai vers la cuisine et poussai un cri en voyant la scène qui se déroulait sous mes yeux. Carter était en caleçon en train de cuisiner je ne savais quoi.

- Mais que diable fais-tu donc ?! ne pus-je m'empêcher de m'écrier.

Il se retourna et haussa un sourcil l'air de dire « Tu te sens bien ? ». J'avais vraiment l'impression de devenir folle.

- Bonjour à toi aussi, me répondit-il simplement. Comment te sens tu ? Mieux depuis hier ? Comme il est midi je nous ai préparé le déjeuner. Je t'en prie assied toi.

Et il me sortait ça comme si nous étions mariés depuis vingt ans et que nous étions intimes. Qu'est-ce qui clochait ici ? Bien décidée à comprendre ce qui était en train de se passer, je posai mes fesses sur une chaise de la cuisine et attendis une explication qui me dirait pourquoi il était en train de cuisiner chez moi comme si nous venions de coucher ensembles.

- Tu as eu de la fièvre toute la nuit et tu as déliré quelques heures. Je t'ai donc couché et ce matin j'ai amené ta fille à l'école en lui promettant que ce soir sa mère serait sur pieds. Alors tu vas me faire le plaisir d'avaler quelque chose et de te reposer le reste de la journée pour que je puisse tenir la promesse faite à ta môme.

J'étais tombée malade ? Je n'étais jamais malade. Jamais. Il me posa le repas devant moi et en le voyant, mon estomac se manifesta et se mit à gargouiller. Cela amusa Carter qui rigola et je me dépêchai d'engloutir le délicieux repas qu'il m'avait préparé. Je poserai le reste de mes questions une fois rassasiée.

Un bon quart d'heure plus tard j'avais fini de manger tout ce qu'il nous avait préparé. Au fond, j'avais envie de le remercier. Mais je ne voulais pas que cela se reproduise. Je n'avais pas une confiance totale en cet homme. Je ne comprenais pas pourquoi il s'évertuait à se rapprocher de moi. N'avait-il rien de mieux à faire ?

- Pourquoi fais-tu tout ça ? Ça t'apporte quoi finalement ?

Il parut surpris que je lui pose directement la question. Mais j'en avais marre de ne pas comprendre. Depuis que nos regards s'étaient croisés dans ce poste de police, j'avais l'impression que tout allait mal. J'avais besoin de comprendre et de savoir dans quoi je m'embarquais. Je préférai le repousser plutôt que de me faire inutilement du mal.

- J'aime être en ta compagnie, répondit-il simplement en haussant les épaules. Pour la première fois dans ma vie j'ai vraiment envie de faire des efforts avec quelqu'un. Pas de chance ma belle c'est tombé sur toi.

Je secouai négativement la tête. Je n'aimais pas être prise pour une imbécile. Tout cela était trop rapide. Nous ne nous connaissions même pas. Ce n'était pas avec un dîner que nous pouvions nous considérer comme proches.

- Carter ça ne peut pas durer. Tu es bien gentil et encore une fois je te remercie pour hier soir mais ça doit s'arrêter. Nous ne sommes pas pareils toi et moi. J'ai une situation stable alors que toi tu es un...

- Un quoi Thalia ?

Sa voix était montée d'un cran. Il commençait à s'énerver que je le repousse. Mais je ne pouvais et ne voulais pas faire marche arrière. Il était temps que nous nous disions adieu une bonne fois pour toute.

- Un criminel ? termina-t-il. Je sais parfaitement ce que je suis Thalia et je m'assume. Je pensais que tu pouvais passer au-dessus de tout ça. En fait tu n'es pas différente des autres, cracha-t-il. Tu vis dans ton monde, te croyant meilleure que tout le monde. La différence entre nous deux Thalia c'est que moi je sais ce que je suis et ce que je veux. Toi par contre tu te poses des questions pour finalement ne jamais prendre de risques. J'ai eu tord de te penser à part. T'a raison : ne m'approche plus car la prochaine fois on ne sait pas ce qui pourrait t'arriver.

Black DesireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant