Chapitre 1

456K 20.8K 1.6K
                                    

Rayhan Hanne

Tay rek ma dh (suis foutue) ! Je suis grave en retard. Makhala, j'ai passé la nuit à Mbao chez mes parents comme chaque week-end. Et le lundi matin les embouteillages sont infernaux. J'espère qu'on ne va pas me virer RK. Aujourd’hui notre entreprise reçoit le plus grand Sociétaire. J'espère qu'il ne va pas me virer après deux mois de travail.,

8 heures 5 minutes, c'est à cette heure que je me gare dans l'allée. C'est presque en courant que je rejoins la porte tambour et me suis cognée contre un homme. Eupeul Thiè.... Je me suis excusée et le gars, lui ne me regardait même pas, il avait les yeux rivés au sol.

La réunion avait déjà commencé mais il n’y avait pas de nouvelles têtes donc je suppose que le chef n'est pas encore venu. Idrissa, le directeur, avait remarqué que j'étais essoufflée et me demanda ce qui se passait.

- je suis en retard. J'ai conduit comme une folle et j'ai couru jusqu'à ici.

- ha-ha niaw (bien fait pour toi) tu aimes trop dormir! Se moqua-t-il.

- franchement sohor gua torop (tu es méchant) je croyais que le grand chef allait venir avant moi.

- il n'est pas encore là. Au fait, le monsieur ne donne pas la main aux femmes. Dagua eupeul (tu es maladroite). Et toi mariétou ne lui colle pas trop.

- mo pourquoi même vais-je me coller à lui ? Je sais déjà que c'est un Cheikh et la honte que j'ai eue la dernière fois, en touchant sa main, je n’arrive toujours pas à la digérer.

- wouy gatié (quelle honte !) dis-je. Doto KO defati (tu ne vas plus le refaire).

C’est Juste à ce moment que la porte s'ouvre et un homme apparait, c'est plutôt l'homme que j'ai cogné il y a un instant, en bas. Idrissa nous fait signe de nous lever.

- As salamou alleykoum

On répondit tous par un " wa alleykoum salam". Il prend place à côté d'Idrissa. Ce dernier commença les présentations. J'écoutais mais je n’entendais rien. Mes yeux étaient rivés sur cet homme qui s'appelle Cheikh Hakim barro. Il a un teint clair, une barbe bien taillé avec un O qu'on croirait qu’il est né avec. Il porte une tunique beige avec une écharpe. J'étais tellement concentrée sur lui que je mis du temps à comprendre qu'on me parlait. Je me suis raclée la gorge avant de commencer.

- bonjour je m'appelle Rayhan Hanne et je travaille ici depuis deux mois. Je m'occupe de vos affaires, les finances. Je suis une banquière d'affaires

- après la réunion, Rayhan va vous montrer tous les dossiers, précisa Idrissa.

Apparemment, ce Monsieur ne reste que quelques jours. Après la réunion chacun a regagné à son bureau.

Accompagné du Cheikh, je suis entrée dans son bureau que j'occupais.

Il s'assoit sur le canapé du fond en faisant en sorte que la porte soit entièrement ouverte. J'ai trouvé les classeurs et je les lui ai donnés. Je voulais m'asseoir à côté de lui pour pouvoir lui expliquer mais je me suis souvenue de ce que m'avait dit Idrissa alors je me suis assise en face. J'étais en train de lui montrer les derniers virements lorsque ma main toucha la sienne. Furtivement, il l’éloigna, ce qui m'a fait sourire. Kaffoul dh (il ne joue pas) il ne touche pas les femmes.

- ce mois vous pouvez envoyer de l'argent a un daara qui se trouve à Bakel?

- vous allez donc signez les dossiers. Je vais les rédiger.

Il reste un moment à regarder les dossiers puis prit congé. Il n'était pas intéressé par l'argent dh lui. Il demandait plutôt si on payait les employés à temps, si on envoyait les dons au Darras, hôpitaux et mosquées.

L'épouse du Cheikh : les coulisses du mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant