4 avril 2024

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Nouvelle histoire qui est déjà finie, j'espère qu'elle vous plaira.

Corrigé.

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L'odeur du café éveille l'esprit d'un homme endormi. Ses yeux papillonnent sous la douce lumière du printemps, voilée par un fin rideau bleu. Les contours de la pièce se font plus nets à mesure que les secondes s'écoulent. Tout d'abord le plafond blanc, immaculé, comme s'il venait tout juste d'être peint. Puis le lustre rouge créant par ses abat-jours une ambiance feutrée, apaisante, lorsque les lumières sont allumées.

Le mur chocolat face au lit apparaît à ses yeux quand il décide de se redresser. Des dizaines de photos le recouvrent, s'emmêlant au-dessus d'un bureau laqué d'un noir profond. La pièce se reflète sur la surface brillante, rendant cet espace accueillant des plus inquiétants. Ce qu'il peut détester regarder la chambre dans ces reflets.

Un ordinateur portable est allumé laissant apparaître une page désespérément blanche. Il sait que ce n'est pas lui l'auteur de ce vide. Surement son cadet qui vaque à ses occupations. Peut-être en cuisine, l'odeur du café étant si forte en ce début de matinée.

Ses pieds quittent la chaleur du lit pour rencontrer le paquet froid. Du bois de noyer placé sous forme de chevron. Ce que l'on appelle plus couramment un parquet en point de Hongrie. Il se demandait au début ce qui fascinait tant le plus jeune dans cette forme peu courante dans leur pays. Peut-être ce côté atypique. Peut-être la vision occidentale qu'il admire tant. Ces pays qui ont croulé sous l'or pendant qu'eux respiraient la pauvreté. Il voyait plus une différence de culture. Ce n'est pas d'ici alors c'est plus intéressant.

Son corps se redresse, le poids de son corps quitte le matelas de plumes qui lui est pourtant si agréable. La journée commence tout juste pour lui. Il est huit heures, certains sont déjà partis de chez eux. Ils commencent à travailler quand lui se réveille tout juste. Ses pas le mènent devant une grande penderie, des vêtements emplissant chaque étagère, chaque portant du meuble. Il ne reste d'espace que leurs vêtements entassés dans le panier à linge.

Il ne réfléchit que peu à ce qu'il va porter, ne cherchant qu'à cacher sa nudité. Dans quelques minutes, il sera changé de nouveau. Son cadet trouvera surement quelque chose à redire. Des couleurs dépareillées, des styles trop différents. Ou tout simplement une cacophonie vestimentaire. Pire que le son d'un réacteur d'avion. Ce serait une chance qu'il n'ait pas à se changer.

Il sort de la chambre hésitant entre la salle de bain et la cuisine. La chaleur de l'eau ruisselant sur son corps pour l'éveiller dans un doux confort. L'amertume du café qui lui parait si vitale au fil des années, sa substance addictive l'emprisonnant dans une fausse fatigue. Une fatigue pour le faire boire plus encore.

La cuisine se révèle sous ses yeux. Le bois mélangé à de la peinture noire tranche avec les murs couleur lin. Un équipement high-tech dont il ne maîtrise le fonctionnement. Seuls le micro-onde et la cafetière semblent bien vouloir lui obéir. Il s'approche de cette dernière une tasse fumante reposant à ses côtés. Il n'aperçoit pourtant pas le plus jeune dans la pièce. Peut-être est-il sorti juste avant qu'il ne quitte la chambre. Il éloigne rapidement l'idée de le chercher. Cela est inutile, il le fera bien avant lui.

Son corps se réchauffe grâce à la substance caféinée glissant le long de son œsophage. Il s'appuie contre un îlot central. La pièce paraît tellement grande maintenant que son cadet l'a aménagée. Ils s'étaient pourtant disputés sur les meubles à installer, leur emplacement, leur couleur mais comme toujours le plus jeune avait gagné usant d'une persuasion sans faille. Il ne cherche plus à se convaincre qu'il a raison. Il sait que ses sentiments prendront le dessus. Il est plus docile qu'un agneau à ses côtés.

EncoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant