Day 3 "Bienvenue Demon"

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Le soleil se lève sur Whitebrook en même temps que les problèmes.

Aujourd'hui, les cours, et d'après mon père, ce fameux Demon doit m'accompagner.

Par ailleurs, il a fait du bruit toute la nuit, ce qui m'a empêchée de fermer l'œil. Bon, de toutes façons, je n'aurais pas dormi avec ou sans lui. Sa chambre est juste à côté de la mienne et celle de mon père en bas, ce qu'il fait que s'il veut me violer... il a juste à sortir dans le couloir et à tourner à gauche. Pensées malsaine bonjour.

Je me soulève de mon lit et m'appuie à la fenêtre. Le vent souffle dans mes cheveux et je me sens libre. Libre...

Pendant un instant, je crois être normale, c'est pourquoi j'aime être contre cette fenêtre.

Après de courtes minutes, je fonce me préparer. J'enfile mes fameuses Doc Martens ainsi qu'un jean et un t-shirt un peu large. Je prends également une veste qui me donne un air décontracté...

Je n'ai jamais eu de beaux habits... Je renfile juste les mêmes habits en alternance. Des vêtements pas très avantageux, usés par le temps.

Mon père ne gagne pas beaucoup et ma mère est on ne sait où, sûrement partie en tournée avec son nouveau copain. Il est rocker je crois, ou un truc comme ça. Ce n'est pas comme si j'entendais beaucoup parler d'eux après tout.

J'entends quelques coups à ma porte. Mon père entrouvre la porte.

Avec mon sac sur le dos, je m'approche de lui. Il place une de ses mains sur mon épaule et me glisse à l'oreille :

- Fais attention ma chérie.

Il me dit cela tous les jours, c'est un peu notre petit rituel. Comme "si tu avais des problèmes, tu me le dirais" ou bien "ne te suicide pas". Sauf qu'il ne pourrait rien faire à mes problèmes et je pense que le suicide n'est pas la solution. Lui-même ne sait régler ses problèmes qu'avec l'alcool.

Pour être honnête, je pense que le temps est la solution. En effet, celui-ci me débarrassera des virus de mon lycée et du père violent alcoolique qui essaye de se rattraper en faisant le père modèle.

Je lui souris faussement en espérant le réconforter. Depuis que ma mère l'a quitté quand j'avais cinq ans, ce n'était pas facile pour lui ni pour moi c'est-à-dire...

Mon géniteur part alors en me laissant dans l'entrebâillement. Il est partit au travail et je vais sûrement le retrouver ce soir au milieu du repas. Son seul réconfort de la journée selon lui. Je dois bien avouer que si je ne serais pas là, je ne vois pas très bien comme il pourrait faire. Je lui fais la nourriture, le ménage et puis même s'il fait pas mal de conneries... c'est mon père, on a une relation qui ne s'explique pas.

Soudain, j'entends un raclement de gorge.

Je me tourne vite et me retrouve face à Demon, alias l'orphelin.

Il est habillé d'une veste en cuir aussi noir que ses cheveux. Le reste de sa tenue est tout aussi noir. Il est beau, on ne va pas se le cacher, mais il est bizarre.

Il y a un blanc.

Ce mec me fait vraiment penser à un psychopathe.

- On y va, dit il d'une voix aussi froide que la glace.

Demon s'engage dans les escaliers et je le suis. Mes pas sont légers alors que les siens... ont dirait qu'ils vont casser le sol en un instant. Quand on arrive dans la cuisine, je pense à prendre un fruit au passage.

Peu de temps, nous arrivons devant la maison et très vite je repère une magnifique sportive noire. J'en laisse tomber ma pomme tellement je suis choquée.

Une Audi R8.

Je reste sur le trottoir, statique. Il faut vraiment que je l'interroge sur ces origines. Demon n'est censé rien avoir et pourtant...

Je me dirige donc vers la place passager et claque la porte, mon sac sur les genoux.

Demon démarre d'un coup et je me sens projetée contre le siège à cause de l'accélération. Lui, il est concentré, je regarde les trais de son visage. Je ne m'intéressais pas à lui jusqu'à là mais apparemment l'orphelin cache pas mal de choses.

- Tu as fait du bruit cette nuit, entamé-je pour combler le silence.

Il serre le volant et ses mains se tendent. Ce n'est pas méchant, alors pourquoi semble-t-il énervé ?

- J'ai le sommeil agité.

Je le vois mordre sa lèvre.

On dirait presque que je le gêne.

Il met plus fort le son de la radio et la musique qui passe est Everyday de A$AP ROCKY, je la reconnaîtrais entre mille. Je l'aime particulièrement parce qu'elle me rappelle d'autre chose, qu'il y a plus grave dans la vie : par exemple se faire tuer par lui -ou elle-, Everyday.

Cependant, avant que j'ai pu délecter le rap, il change. Je tourne la tête et j'aperçois que sa main tremble sur le volant.

- Ça va ? demandé-je.

Je n'avais pas envie de mourir à cause d'un accident de voiture.

- Tais-toi.

Je baisse les yeux et regarde par la fenêtre.

S'il ne veut pas me parler, et si le peu qu'il me parle c'est comme ça, la colocation va mal se passer.

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