Day 8 "Premiers contacts"

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Je me réveille doucement ce matin-là, toujours dans le noir. J'aperçois les rayons du soleil essayant de passer entre les volets mais en vain.

Hier était un autre jour, aujourd'hui je ne sais pas ce que je suis.

Je m'enfonce dans mon oreiller, noyant mon chagrin dans mes cheveux châtains.

Je n'en peux plus, si tout cela ne pouvait pas juste s'arrêter ? Si je ne pouvais pas me réveiller comme n'importe quelle lycéenne normale ?

Aujourd'hui, pire jour de la semaine : dimanche. Je pense qu'après l'épisode d'hier, mon père n'osera pas se montrer et j'espère que j'ai raison. Depuis longtemps, je ne veux plus parler à d'autres personnes qu'à moi-même.

Je sens Demon qui revient après je ne sais quoi par la fenêtre de derrière. Il a été absent depuis hier en fin d'après-midi jusqu'à maintenant. Il croit que je ne le vois pas, c'est vrai. Je le sens. Je sens sa présence dans la pièce voisine à la mienne. Pour être honnête, je ne sais pas si ça me rassure. Ce mec est louche.

Toujours froid comme la glace, sombre comme la nuit.

Soudain, la poignée de la porte de ma chambre s'agite dans tous les sens. Je reste stoïque. Je sais que c'est Demon, mais pourquoi s'agite-t-il autant ?

- Heaven, ouvre ! hurle sa voix.

Je reste paralysée. Devrais-je avoir peur de lui comme mon père ?

Les garçons sont tous les mêmes donc oui.

Je n'ouvre pas et le laisse se défouler sur la porte. Je reste là, mes yeux fixant la porte, attendant que celle-ci cède -ou pas.

- Heaven, t'es vivante ?

Si tu savais combien de fois je me la pose cette question...

La porte s'ouvre soudain, dévoilant un Demon en sueur de je ne sais pas quoi avec la lumière du soleil rentrant par la même occasion.

Il s'approche de moi et je le fixe, ses muscles saillants. Il regarde tout mon corps qui n'est recouvert que d'un t-shirt et d'une culotte, comme s'il voulait vérifier quelque chose... pas d'un air pervers. Son regard est d'ailleurs plein de pudeur, comme si c'était un crime... comme si ma présence le rendait mal à l'aise, ce n'est pas nouveau.

J'ai mes poignets cachés sous la couverture, je ne veux pas qu'il voit ça.

C'est personnel, mon père a d'ailleurs mit un bon temps avant de remarquer.

Je fixe ses yeux bleus nuits et n'exprime rien.

Demon se rue devant mon lit et enlève la couverture. Le froid me percute et mes poumons se dégage. Je viens à peine de me rendre compte de ce qu'il vient de se passer.

J'ai le reflex de mettre mes poignées contre mon coeur.

- Demon... soufflé-je.

Il me trucide du regard.

Pourtant, je suis sure et certaine qu'il n'a rien vu.

- Qu'est-ce tu fabriques ? demandé-je.

Il ne répond rien et reste coincé sur mon corps.

- Tu dors comme ça ?

Un peu surprise, je réponds :

- Euh... oui.

Sans un mot de plus, il part, ses pieds lourds sur le sol.

Je ne sais pas ce qu'il doit me surprendre le plus... le fait qu'il m'est vu à moitié nu ou bien son attitude.

Je lâche un soupire. Heureusement que j'ai l'habitude de cacher mes blessures, sinon qu'aurais-je fait ?

En réfléchissant un peu, on dirait qu'il m'observait pour savoir si quelqu'un m'avait touché dans tous sens que ça soit.

Mais c'est impossible qu'il sache.

C'est impossible.

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