Ne me rejette pas

Chapitre 9

CHAPITRE 9: Mr Joyeux, complètement comblé!

 J'avais passé une nuit tranquille. Will n'avait pas dormi avec moi cette nuit-là. La veille, il m'avait fait un suçon et m'avait pris mon foulard pour que tout le monde le voit. Ça c'était passé avant que j'aille me coucher. Il m'avait ensuite raccompagné à ma chambre et c'était dirigé vers mon armoire. Je m'étais demandé ce qu'il pouvait bien chercher. Finalement, il était sorti de ma chambre avec un « bonne nuit ma belle », et les mains remplis de tous mes foulards. Le traitre! J'avais espéré que quand je me réveillerais le lendemain matin, le suçon serait déjà parti, malheureusement, il était toujours là. Alistair et Emma le remarqueraient inévitablement, et le seul moyen que j'avais de leur cacher, Will était parti avec.
Il était 20 heures. Ça faisait deux jours que je me levais à cette heure, ce n'était pas sérieux!

 On frappa à ma porte.
-Entrez! Criai-je.
J'étais derrière mon paravent en train d'essayer de lacet mon corset mais en vain. Je me trouvais dos à la porte. J'avais fait venir une femme de chambre pour m'aider. J'étais loin de me douter que ce n'était pas la femme de chambre qui allait entrer...
La personne en question, vint derrière moi et commença à me nouer le corset. Mais ses doigts s'attardèrent sur mes hanches et mon cou. Je voulus me retourner pour voir qui se tenait dans mon dos, mais la personne m'en empêcha. Une fois le corset lacé, elle m'attira à elle par la taille et la poitrine. C'est au moment où l'odeur miellée et exquisément acide m'emplit le nez que je su qui se trouvait dans mon dos.
-Will! M'exclamai-je.
-Tu m'as reconnu comment? Me demanda celui-ci en m'embrassant dans le coup.
-Ton odeur? Et je vois mal une femme de chambre me caresser les hanches.
Il me serra encore plus fort contre lui, en caressant mon ventre, mes hanches, tout ce qu'il pouvait!
-Tu te réveilles tard en ce moment! Tu pourrais être un vampire! Plaisanta-t-il.
Je ne fus cependant pas sûre qu'il plaisantait tant que ça.
-Aller viens, le repas va bientôt être servi! Et c'est aujourd'hui qu'ils vont être au courant pour nous! S'exclama-t-il joyeusement.
Précisément à ce moment-là, il ressembla à son père: ravit, content comme pas deux.
Le voir ainsi me rassurais. Il était vraiment heureux que nos parents soient au courant. Je n'allais pas lui gâcher son plaisir. J'allais prendre mon courage à deux mains.
-Bon, allons-y!

 Lorsque je m'assis à table ce jour-là, Alistair ne mis pas plus de trente secondes à remarquer mon suçon. Un grand sourire, encore plus grand que ce que je l'avais vu faire jusqu'à maintenant, apparut sur ses lèvres.
-Qu'y a-t-il? Demanda Emma, qui c'était aperçue que son futur mari était aux anges.
-Mon fils a enfin trouvé quelqu'un! S'exclama-t-il, sûr de lui. Will, je t'en supplie, dis-moi que ce suçon est de toi!
Will acquiesça en souriant.
-Alice! J'étais sûre que ce serait toi! Déclara-t-il. Il n'était pas comme avec les autres avec toi. Oh je suis si heureux mes enfants vous ne pouvez pas savoir!
Il se leva de table et vint me serrer dans ses bras. Eh bien, le marquis ne faisait pas les choses à moitié!  Quand il était heureux il l'était pour de bon! Je ne pus m'empêcher de sourire à toute cette bonne humeur. Ma mère semblait avoir elle aussi comprit ce qui se passait, et paraissait ravit. Elle qui devait avoir renoncé à avoir une descendance…

 Une fois les émotions passées, le repas s'en suivit dans la bonne humeur de chacun, y compris la mienne. J'étais contente que Will ne m'ait pas écouté. Il avait toujours raison, ça en devenait frustrant quand même!
Au dessert, Emma dit quelque chose qui jeta un froid sur toute cette bonne humeur:
-Pourquoi ne ferait-on pas un double mariage? Le notre, et le votre!
Will et Alistair se fixèrent, et Will devint triste. Il prit la parole à son tour:
-Je ne peux me marier qu'avec un autre vampire Emma, avoua-t-il. Je suis désolé...
A partir de ce moment-là, plus personne n'ouvrit la bouche jusqu'à la fin du repas. J'étais moi aussi déçue. Les vampires ne se mariaient qu'entre eux. J'avais eu trop de bonheur en peu de temps, c'était obligé que quelque chose finirait par briser tout mon petit monde. J'étais blasée, j'en avais marre.

A la fin du repas, je montai dans ma chambre et je me jetais sur mon lit, la tête dans mon oreiller. Réaction bizarre étant donné que j’étais triste à cause du fait que je ne pouvais pas me marier avec un homme rencontré seulement quelques jours auparavant. Mais je me mis quand même à pleurer toute mes larmes. La porte de ma chambre s'ouvrit quelques minutes plus tard sur Will. Il vint à côté de moi et me prit dans ses bras. Il colla ma tête contre sa poitrine et caressa mes cheveux.
-Je suis désolé, si tu ne deviens pas un vampire, nous ne pourrons pas nous marier. Mais nous pouvons toujours rester ensemble, me consola-t-il.
Il avait dit « si tu ne deviens pas un vampire »? Cela voulait dire que...
-Les vampires peuvent faire d'un humain un des leurs? Demandai-je en sanglotant.
-Oui, tout ce que racontent les histoires n’est pas faut. Mais je ne te force pas, tu peux rester humaine si c'est ce que tu veux, déclara-t-il.
Il était triste, je le voyais bien dans ses yeux. Soudain, sans y repenser à plusieurs reprises mais en sachant déjà que c'était tout réfléchi, je m'exclamai:
-Alors transforme-moi Will.
Il parut étonné mais il sourit.
-Tu penses vraiment ce que tu dis?
-Je le pense vraiment, je te le dis, et je peux même te le crier en te regardant droit dans les yeux!
Son visage recommençait peu à peu à redevenir heureux, mais j'avais l'impression qu'il n'osait pas trop y croire.
-Tu... tu ne préfères pas en parler avec ta mère avant?
Je n'y croyais pas! Will, ce Will avait bégayé! Il devait être sacrément bouleversé!
-C'est mon choix. Ma mère n'a rien à redire. Je vais devenir vampire, et rester à tes côtés.
J'étais tellement fière de moi! J'avais dit tout ça sans rougir. Will parut aussi surpris car il prit un air ébahi.
-Tu penses vraiment ce que tu dis?
-Tu es le seul à qui j'ai fait une déclaration plus longue que les plus grands discours que je n’ai jamais prononcé, et tu as dit toi même que je ne le dirais pas à n'importe qui.
Je le regardais bien en face dans les yeux et lui dis:
-Tu es le seul que j'aime.
Soudain, il m'attira à lui d'un geste vif, me murmura « je t’aime » presque sur les lèvre, et sa bouche atterrit sur la mienne en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « Will »! Il m'embrassa longuement et passionnément comme jamais auparavant. Lorsque notre baiser se termina, je restai encore un moment allongé sur son torse chaud et haletant.
-Quand est-ce-que je deviens vampire? Demandai-je au bout de quelques minutes.
-Quand tu veux ma jolie! Dit-il en souriant.
-Maintenant? Proposai-je.
-Maintenant? Répéta-t-il.
-Maintenant.
-Tu es sûre de toi? C'est ta dernière chance!
-Tu ne veux pas? Rétorquai-je.
-Bien sûr que si! Je dois être le plus impatient de nous deux!
-Alors vas-y.
J'étais décidée. Je voulais passer ma vie avec lui, et pour ce faire, je devais devenir vampire. Je n'avais pas d'amis, pas de famille en dehors de ma mère, donc personne à regretter, puisque ceux que j'aime je pourrais les voir ici, au manoir. J'étais vraiment décidée.

Je ne pensai pas que tout se produirait aussi vite. Une demi-seconde après lui avoir donné le feu vert, il plongea sa tête vers mon cou. Je sentis qu'il avait sorti ses deux longues canines et qu'elles avaient à présent traversé ma peau. Il y avait une douleur, certes, mais elle était supportable, surtout si elle me venait de Will. Au bout d'un moment, je commençai à avoir la tête la tête qui tournait. Il m'avait pris beaucoup trop de sang. Mais je me devais de lui faire confiance. Puis, il retira ses lèvres de mon cou et les déposa sur les miennes entrouvertes. J'étais déjà à moitié dans les vapes, mais avant de sombrer, j'aperçus ma mère et Alistair qui entraient dans ma chambre. Ma mère fit une grimace terrifiante et tomba dans les pommes. Alistair, quand à lui, pas dégouté pour un sou, était en extase. Vous avez déjà vu un adulte, la cinquantaine, sauter littéralement de joie sur place? Et bien moi, oui. Et croyez-moi, ça vous laisse bouche bée... enfin façon de parler, puisque je ne pouvais pas être bouche bée, car Will s'appliquait à peindre l'intérieur de ma bouche avec du sang à l'aide de sa langue. Brusquement, je ne vis plus rien, n'entendis plus rien, ne sentis plus rien, excepté une brûlure insoutenable dans ma bouche là où le sang était passé. J'avais l'impression que mes dents, mon palais, ma langue, que tout était en train de fondre. Je ne sais pas combien de temps cela dura, mais toujours est-il que ça cessa d'un coup, sans prévenir. Là, je ne sentais plus rien du tout. Mon esprit vivait mais mon corps était mort. Je ressentis mes pieds au bout d'un moment, car le feu revenait, et avait entrepris de commencer à me brûler les pieds cette fois. Le même feu se propagea progressivement dans tout mon corps jusqu'à ma tête, réanimant par la même occasion tous mes membres. Mais ce n'était pas le même feu que celui qui avait ravagé ma bouche. Non, lui était tellement chaud qu'il en devenait glacé. Et enfin, je repris possession de tout mon être, le feu glacé c'était dissipé.

Et je me réveillai.